Le siège d'Électricité du Liban, dans le quartier de Mar Mikhayel, à Beyrouth. Photo João Sousa
Cette fois, c’est vraiment le dernier délai, selon le bureau de presse d’Électricité du Liban (EDL).
Le fournisseur public a annoncé dans un communiqué publié mardi aux administrations institutions publiques et autres offices qui n’ont pas encore payé leurs factures de courant qu’elles avaient jusqu’au 29 février prochain pour le faire. Passé ce délai, EDL assure qu’il coupera le courant aux entités qui n’auront pas réglé leur ardoise.
« L’Électricité (…) doit être payée par tous ceux qui la consomment, qu’il s’agisse de particuliers, de départements, d’institutions ou d’entreprises » a insisté le fournisseur, précisant que le non-paiement nuisait à sa capacité à « fournir du courant ». Selon le bureau d’EDL, à l'exception de quelques hôpitaux publics, les entités concernées n’ont toujours pas commencé à payer leurs arriérés, qui doivent être réglés en livres libanaises « fresh », soit des fonds ne provenant pas de dépôts provisionnés avant le début de la crise qui a éclaté en 2019. »
66 mauvais payeurs
EDL rappelle dans son communiqué avoir continué d’approvisionner ces entités en électricité malgré l’expiration du dernier délai accordé, expiré depuis le 31 octobre 2023, « en échange de promesses faites par les autorités compétentes de trouver des solutions pour assurer l'approvisionnement régulier ». Le fournisseur ajoute que le Conseil des ministres avait approuvé une avance du Trésor, via le décret n°12.816 du 21 décembre 2023, pour permettre aux entités concernées de payer leurs factures en retard pour la période allant du 1er novembre 2022 au 30 juin 2023 inclus.
Elle ajoute enfin avoir adressé, le 31 janvier dernier, un courrier au ministère des Finances et aux « 66 administrations et institutions concernés » les invitant à « se coordonner » pour payer leurs factures. Une demande apparemment restée lettre morte.
Entre octobre 2023 et janvier 2024, EDL n’a effectué aucune relance, dans un contexte global marqué par les répercussions au Liban-Sud de la guerre à Gaza. Le fournisseur a également dû gérer le dossier du recouvrement des montants liés à l’électricité consommée dans les camps de réfugiés, qui ont commencé à régulariser leur situation, et a dû composer avec un retard dans ses livraisons de carburant en fin d’année.
Les problèmes structurels d’EDL se sont aggravés avec la crise que le pays traverse depuis plus de quatre ans. Sa situation semble toutefois s’améliorer depuis que les autorités ont décidé, fin 2022, d’augmenter ses tarifs qui étaient restés figés depuis 1994. Lors d’une conférence de presse organisée à Beyrouth le 2 février, le gouverneur par intérim de la Banque du Liban, Wassim Manssouri, avait indiqué que le fournisseur public arrivait désormais à « payer ses factures à temps », évoquant une première « depuis longtemps. »
commentaires (3)
Et la désobéissance civile alors, va vient? Il faut que ces voleurs comprennent que les libanais ne veulent plus leur servir de vaches à lait et qu’ils décident enfin d’arrêter de nourrir leur système de rackets. Pour cela il ne reste que la solution pacifique de la désobéissance civile qui mettrait fin à leur pillage collégial qui n’est pas près de s’arrêter comme par magie. Du nerf Les libanais, arrêtez de layer des services non rendus et rendez-leur leur monnaie. Tant que les services publics ne vous seraient pas assurés aucune facture se sera payée.
Sissi zayyat
10 h 18, le 21 février 2024