Le chef du courant du Futur, Saad Hariri, a affirmé samedi que son parti « ne restera pas les bras croisés face aux tentatives de resserrer l’étau » autour de ses proches. « Toute tentative de restreindre les responsables du Futur, au sein et en dehors de l’État, ne restera pas sans réponse », a prévenu l’ex-Premier ministre, qui a clôturé dimanche un séjour d’une semaine à Beyrouth à l’occasion de la commémoration de l’assassinat de son père, Rafic Hariri, le 14 février 2005.
Le leader sunnite faisait une allusion évidente à l’affaire Amal Chaabane, membre du bureau politique du Futur et secrétaire de la commission des équivalences préuniversitaires au ministère de l'Éducation, qui a été incarcérée fin décembre 2023 pour des soupçons de corruption. Un dossier qui a profondément secoué les rapports entre le courant haririen et le Parti socialiste progressiste de Walid Joumblatt dont est réputé proche le ministre de l’Éducation, Abbas Halabi.
« Le courant du Futur est resté en retrait durant ces deux ans, mais nous allons désormais intensifier notre travail, quoique pas en politique », a assuré M. Hariri, qui s'est retiré de l'arène en janvier 2022. Revenant sur cette date, le leader sunnite a déclaré : « J'ai pris cette décision lorsque j'ai vu que les vieux visages revenaient avec les mêmes prises de position et la même mentalité. En tant que parti politique, le Futur ne pouvait pas réussir, alors que c'est le but de tout travail politique », a-t-il poursuivi.
Commentant brièvement la situation sur la scène locale, l’ancien chef de gouvernement a estimé que « la phase que traverse le Liban aujourd’hui est une période de folie politique. Chaque camp se croit plus grand que le pays ». « Personnellement, ma vision était différente. Nous avons opté pour le modus vivendi avec le Hezbollah et nous avons dépassé tous les désaccords avec les autres protagonistes, a-t-il affirmé. Je ne me suis jamais soucié de ce qu'on disait de moi, car mon principal but était de concrétiser les succès et les réformes. Malheureusement, avec la mentalité ambiante, j'étais fatigué d'avoir à dire aux gens que je n'ai rien réussi, et c'est pourquoi j'ai suspendu mon action politique. Peut-être qu’aujourd’hui, les gens commencent à constater que j'ai été l'objet de fausses accusations de trahison. »
M. Hariri, qui avait affirmé le 14 février qu’il ne reviendra pas « pour le moment » sur sa décision de retrait politique, a clôturé dimanche son séjour beyrouthin. Remerciant les dizaines de milliers de partisans venus de diverses régions pour participer à la commémoration de l'assassinat de Rafic Hariri, il les a de nouveau appelés à « préserver le pays ». « Nous resterons ensemble et je serai près de vous où que je sois, a-t-il promis. Rendez-vous dans un avenir proche. »
À Dar el-Fatwa
Avant son départ, Saad Hariri a reçu à la Maison du Centre Fouad Siniora, ex-Premier ministre et figure de proue du « haririsme politique » initié par Rafic Hariri dans la période de l’après-guerre. Il s’est également entretenu, pour la seconde fois en une semaine, avec le mufti de la République, le cheikh Abdellatif Deriane. Selon un communiqué de Dar el-Fatwa, les deux hommes ont discuté de la « situation des sunnites, de leur mobilisation et du renforcement de l'unité nationale ». « Dar el-Fatwa tient à ce que ses fils, les musulmans et les Libanais en général, sauvent leur pays de l'effondrement, limitent le chaos et œuvrent ensemble pour concrétiser les aspirations de la population qui souffre d'une série de crises, jusqu'à ce qu'un président rassembleur soit élu et qu'un gouvernement de plein pouvoir, à même de gagner la confiance du peuple et des députés, soit formé », poursuit le texte. Le mufti a affirmé que « le Liban ne peut se redresser que grâce à la coopération et la solidarité entre toutes ses composantes et au soutien des frères et des amis ». Il a dans ce cadre salué les « efforts fournis par le quintette (impliqué dans le dossier libanais : États-Unis, France, Arabie saoudite, Égypte, Qatar) pour sortir le Liban de l'impasse présidentielle malgré les difficultés auxquelles il est confronté en raison de ses divisions ».
Il parle comme s’il y était encore, après avoir été faire un tour ailleurs…on ne sait où … Un des responsables du naufrage, sauveteur-autoproclamé, et qui trouvera hélas écho , ici et là, avec ses anciens partenaires de la tribu ! Mais ‘ on ´ lui a certainement dit d’aller faire un tour au Liban , il n’a pas décidé de venir tout seul. Il a senti l’opportunité ..On verra bientôt s’il a retrouvé grâce auprès de ses sponsors .
17 h 36, le 19 février 2024