Toufic Succar, Zaki Nassif, les frères Fleyfel, Boghos Gelalian, Georges Baz, Wadia Sabra : les compositeurs libanais classiques étaient à l’honneur lors d’un concert à l’Assembly Hall, sous l’égide du Club musical de l’Université américaine de Beyrouth (AUB Classical Music Club), en collaboration avec le Programme Zaki Nassif pour la musique (Zaki Nassif Program For Music). Après une brève introduction biographique concernant les artistes en question, le président du club Wiaam Haddad s’est installé derrière le piano pour accompagner les jeunes talents musicaux qui ont assuré la première partie instrumentale du concert.
Les instrumentistes, à l’évidence très fiers et enthousiastes d’interpréter ces pièces, ont assuré en coulisses avoir été surtout « très curieux de découvrir l’histoire de ces grands du patrimoine musical libanais ».
En deuxième partie, accompagnée des violonistes Maya Maalouf et Narod Seroujian, ainsi que de Sarah Mallah (alto) et Wiaam Haddad (piano), la soprano Mona Hallab a entamé la partie vocale avec Souvenir d’une mère (1943) de Wadia Sabra, sur un poème de Chebli Mallat.
Le baryton Fady Jeanbart a enchaîné, accompagné de Lama Sleem au violon, avec Voici le matin de Wadia Sabra sur un poème de Gebran Khalil Gebran avant de poursuivre avec le très applaudi Atchan ya sabaya (Jeunes fille, j’ai soif) de Toufic Succar.
« Les trois chansons de Wadia Sabra interprétées par Mona Hallab ont été composées dans les années 1940 pour sa fille adoptive, Mme Badia Sabra Haddad (1923-2009), indique Fady Jeanbart. Elle les a chantées pour la dernière fois à l’Assembly Hall le 16 avril 1950 et le 11 avril 1953. En raison d’un conflit familial, les chansons ont été cachées jusqu’à leur heureuse redécouverte en 2016. Je les ai méticuleusement recherchées et rééditées en 2020, les rendant accessibles aux chanteurs contemporains. Hallab a la particularité d’être la première soprano à chanter les trois chansons successivement ! »
En clôture de ce concert qui marquait également le 20e anniversaire de la disparition de Zaki Nassif, rien de plus à propos que L’hymne à la paix de ce compositeur prolifique, l’un des piliers du folklore musical libanais.