C’est un petit geste en faveur des Palestiniens. Mercredi, Joe Biden a sorti des tiroirs une réglementation permettant de protéger des personnes menacées de déportation si leur pays d’origine est en crise. Le locataire de la Maison-Blanche l’a utilisée pour éviter le renvoi de milliers de Palestiniens présents sur le sol américain, alors que la guerre à Gaza continue de faire rage plus de quatre mois après les attaques du Hamas en Israël le 7 octobre 2023. Du fait de la décision du président de publier un protocole sous le programme intitulé « Deferred Enforced Departure », près de 6000 Palestiniens éligibles sont désormais autorisés à rester 18 mois aux États-Unis et à y travailler légalement. Parmi les critères d’exclusion au programme figurent notamment le fait d’être considéré comme un danger pour la sécurité de l’État, d’être sujet à une extradition ou encore d’avoir quitté le territoire américain après la date d’émission du protocole.
Motivations internes
« Tandis que je m’efforce d’améliorer la situation humanitaire (dans les territoires palestiniens et particulièrement Gaza), de nombreux civils restent en danger », a justifié le président américain dans son protocole. Une manière de lancer une pique à son allié israélien, qui s’obstine à ignorer les demandes de Washington d’augmenter l’aide destinée à Gaza et de minimiser les pertes civiles dans sa campagne militaire. Et particulièrement aux partenaires d’extrême droite de la coalition au pouvoir de Benjamin Netanyahu, qui encouragent notamment les violences des colons contre les Palestiniens en Cisjordanie – face à quoi les États-Unis ont émis des sanctions inédites, contre quatre individus jusqu’à présent.
Mais surtout, à quelques mois des élections, cette décision est un geste adressé aux Américains déçus de la politique de soutien indéfectible du président démocrate à l’État hébreu dans les circonstances actuelles. Un mouvement d’électeurs arabo-musulmans a ainsi lancé une campagne #AbandonBiden appelant à ne pas voter en novembre prochain pour le candidat à sa propre succession. « Nous espérons que d’autres mesures puissent être mises en place », a pour sa part déclaré dans un communiqué Abed Ayoub, directeur exécutif du comité antidiscrimination américano-arabe. Car si une frange de l’électorat démocrate décidait de ne pas se mobiliser, cela pourrait favoriser le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, alors que l’ancien président est le candidat favori du parti républicain.
Selon le New York Times, la mesure était en préparation depuis un moment, alors qu’une centaine d’employés du ministère de la Sécurité intérieure avaient appelé l’administration à étendre certaines protections aux Palestiniens dans une lettre ouverte publiée à l’automne. Une requête à laquelle certains élus démocrates ont fait écho en novembre 2023 en demandant de ne pas forcer les Palestiniens présents sur le sol américain à rentrer chez eux, « en cohérence avec l’engagement déclaré du président Biden de protéger les civils palestiniens ». Dans l’autre camp, un tout autre discours a pu parfois émerger, bien qu’à la marge. Ryan Zinke, représentant du Montana et ancien de l’administration de Donald Trump, a déposé début novembre un projet de loi signé par plusieurs collègues et intitulé « Expulser les Palestiniens des États-Unis », qui se fonde sur le postulat implicite que ces derniers sont dangereux et qu’ils posent un risque de terrorisme. Reste à voir si les électeurs américains déçus de Joe Biden pour sa politique face à la guerre à Gaza se laisseront convaincre par le motto du président sortant, qu’il n’est pas Donald Trump.
commentaires (6)
Il ne reste plus que le Hezb qui a eu de l'Iran l'armement que les américains refusent à notre armée . Le Hezb à lui tout seul pourrait rendre le jeu difficile et ardu aux funestes sionistes pendant quelque temps , et constitue aujourd'hui le seul argument valable pour faire hésiter le Bibi ! Se moquer du Hezb n'est vraiment pas une demonstration de patriotisme devant l'ampleur du risque de disparition totale de la patrie . Il ne faut pas avoir la mémoire courte : C'est ainsi que la Palestine a été occupée devant les yeux consentants des pays occidentaux , le même phénomène s'applique ici.
Chucri Abboud
14 h 43, le 16 février 2024