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Nos Lecteurs ont la Parole

Ma vie, ma Valentine et moi....

Ça sera un soir où je me séparerai encore de toi.

Ce soir là, je me sentirai peut-être un peu plus seule et un peu plus triste que les autres fois, de devoir me séparer de toi. Tu me diras, viens assieds-toi sur un banc, ça fait longtemps… histoire de me raconter encore à toi.

Je m’installerai et trouverai le tout merveilleux autour de moi. Je me dirai que je suis chanceuse de t’avoir, heureuse d’être là. Tu entendras ce que je pense de toi, encore une fois. Je baisserai les yeux, gênée devant ton immense générosité envers moi, malgré tes afflictions, ta peine et tes consternations.

J’espère que je vais toujours garder ça, ce sentiment que c’est la première fois, dès que je viens chez toi, que je vis chez toi, que je fais quelque chose chez toi. La sensation que c’est la première fois qu’on se parle, alors que tu connais mon cœur mieux que tous tes règlements, la première fois qu’on se chicane alors qu’on est passés pro dans l’ordre et la discipline. Le sentiment que c’est la première fois que je te vois, alors que je viens de te quitter. Notre premier « date » alors qu’on en a eu mille, notre première rencontre, tu te souviens ?

On discutera de tout et de rien. On va probablement controverser sur un sujet, juste pour le plaisir de constater à quel point on peut être dissemblant, à quel point on n’avait aucune chance à la base, toi et moi, mais à quel point ça marche. Tu sais, les divergences de culture, les distances, ça sépare des fois, mais mon attachement à toi joue toute la différence pour gommer les absences, le manque et les insuffisances.

Pendant un silence, tu penseras que je cherche un argument qui justifierait mon éloignement de toi, mais je serai tout simplement en train de réfléchir à tout ce que j’ai voulu que tu comprennes, à tout ce que tu m’as appris, à comment j’évolue à ton contact, tout ce que je vois aujourd’hui que je ne voyais pas avant. La version de moi, depuis toi.

Je t’ai dit que je pouvais atteindre les sommets si tu me soutiens, que je pouvais parcourir le monde si tu me tiens la main. Tu en as été incapable, malade, impuissante. Mais tu m’as portée dans ton cœur et je suis bien.

Tu me regarderas longtemps en creusant loin.

J’ai plus peur que tu découvres des affaires que je n’avais jamais laissé voir à personne, mon exil, ma fuite, mon évasion. Ça fait longtemps que j’ai offert le plus profond de mon être, la transparence de toute mon âme, pour toi, longtemps que je t’ai offert tout cela.

Je vais te demander quoi et tu vas me dire : rien. Par respect, par considération à moi. C’est comme cela que tu m’aimes déterminée, émancipée et libérée de toutes ces chaînes qui m’étouffaient, qui m’écrasaient au point où je n’étais plus moi.

C’est dimanche soir, je me sépare de toi, mes yeux sont mouillés, je les cache pour que tu ne voies rien…

Je me promènerai encore dans tes ruelles sombres et lugubres avant de rentrer chez moi. Pour un dernier café chez toi et ça sera suffisant.

Je te dirai j’aurai aimé rester là. Tu me souriras. Un rayon de soleil viendrait caresser ma joue. Ça sera ton je t’aime à toi et ça me comblera.

Il fait déjà nuit. Je te dis au revoir. Je sais que je me sépare de toi.

Mais je reviendrai vers toi, parce que chez toi, c’est une partie de moi-même que je laisse à toi, parce que sans toi, c’est une partie de moi-même qui s’en va.

Beyrouth, je t’aime tant !

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « Courrier » n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, « L’Orient-Le Jour » offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires, ni injurieux, ni racistes.

Ça sera un soir où je me séparerai encore de toi.Ce soir là, je me sentirai peut-être un peu plus seule et un peu plus triste que les autres fois, de devoir me séparer de toi. Tu me diras, viens assieds-toi sur un banc, ça fait longtemps… histoire de me raconter encore à toi.Je m’installerai et trouverai le tout merveilleux autour de moi. Je me dirai que je suis chanceuse de...

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