Un déposant a fait irruption jeudi matin dans une branche de la Fenicia Bank à Abbassiyé (Tyr), afin de récupérer par la force ses fonds bloqués, avant d'en ressortir les mains vides quelques heures plus tard, rapporte une source sécuritaire citée par notre correspondant au Liban-Sud, Mountasser Abdallah.
Accompagné de sa mère, le déposant a incessamment réclamé ses économies lorsqu'il a fait irruption dans la banque. Selon un témoin, « l’homme, de la famille al-Ajami, est entré avec des bidons d’essence, il a fermé les portes de la banque et proféré des menaces, si ses économies ne lui étaient pas versées ». Les Forces de sécurité intérieure, l’armée libanaise et la Défense civile se sont déployées aux entrées de la banque. Dans l'après-midi, « l'homme est sorti de la banque et n'a rien obtenu de son épargne », selon la source sécuritaire précitée.
Bénéficiaire de la circulaire n°158
Un porte-parole de la banque a expliqué à L'Orient-Le Jour que le déposant avait pris contact avec l'établissement pour effectuer les démarches lui permettant de bénéficier de la circulaire n°158 de la Banque du Liban, qui permet aux bénéficiaires éligibles, selon des modalités précises, de retirer 400 dollars « frais » par mois. L'homme devait signer aujourd'hui les documents nécessaires à cette démarche, afin de pouvoir bénéficier ultérieurement de ces retraits en devises.
Toutefois, selon une source au courant des derniers développements, il serait arrivé dans la banque, portant une arme, dont on ignore jusqu'à présent si elle est factice ou non, et de bidons d'essence, aurait endommagé un bureau et menacé les personnes présentes sur place.
Les banques imposent des restrictions illégales à leur clientèle depuis le début de la crise économique au Liban en 2019, limitant les retraits et les transferts. Depuis, le pays connaît une vague de braquages au cours desquels les déposants, parfois armés, font irruption dans les agences bancaires, pour réclamer leurs propres fonds.
commentaires (2)
C'est les banquiers qui ont braque les deposants. Pas le contraire. Ce qui est le plus desolant c'est que la force publique et la soi-disant "justice" n'interviennent qu'en defense des crapules bancaires. Jamais en faveur des deposants. Salete de systeme pourri.
Michel Trad
21 h 11, le 08 février 2024