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Politique - Focus

Derrière le report de la visite de Bassil à Tripoli

Le chef du CPL, qui devait se rendre jeudi dans la capitale du Nord, s’en prend à Nagib Mikati et l'accuse d’être l'« inspirateur » de l'échec de sa tournée.

Derrière le report de la visite de Bassil à Tripoli

Le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, à Tripoli, le 10 décembre 2023. Photo tirée de son compte X

Gebran Bassil a fini par se rendre à l’évidence : il ne pourra pas se rendre à Tripoli, la plus grande ville sunnite du pays, avant de redorer son image aux yeux d’une large communauté avec laquelle ses rapports sont au plus bas depuis la décision du leader du courant du Futur, Saad Hariri, de suspendre son activité politique (en janvier 2022). Une décision qui, pour une large frange de la base populaire haririenne, était la conséquence des mauvais rapports entre le leader du Futur et le tandem Gebran Bassil-Michel Aoun, ancien chef d’État, arrivé à Baabda en 2016, grâce à l’accord de Meerab avec les Forces libanaises et – surtout – au fameux compromis présidentiel conclu avec Saad Hariri. Le chef du Courant patriotique libre a dû donc reporter sine die la tournée qui était prévue jeudi dans la capitale du Liban-Nord.

Dans la forme, c’est surtout l’échec de M. Bassil à obtenir un rendez-vous avec le mufti de Tripoli, le cheikh Mohammad Imam, qui aurait poussé le leader du CPL à prendre sa décision. C’est du moins ce qui ressort d’un communiqué publié mercredi par le département média du parti aouniste. Le texte souligne que « le mufti Imam s’est excusé de ne pas pouvoir se réunir avec M. Bassil à cause d’un agenda chargé ». « Il a donc été décidé de reporter la visite à une date ultérieure. Et toute autre explication de la démarche ne serait qu’un scénario qu’inventeraient les faiseurs de troubles qui tentent d’attiser les tensions », poursuit le texte. 

Imam ou Mikati ?
Sauf que des figures tripolitaines apportent à L’Orient-Le Jour une autre version des faits. Elles laissent entendre que le Premier ministre sortant, Nagib Mikati, lui-même tripolitain, y serait pour quelque chose. « Dans un premier temps, certains proches de M. Mikati se sont plaints du fait que ce dernier ne soit pas au courant de la visite de M. Bassil. Ce dernier a dû donc faire parvenir un message clair au chef du gouvernement sortant, pour lui assurer que sa démarche n’est pas porteuse d’aucun message politique. Mais en dépit de cette reprise de langue, le rendez-vous avec le cheikh Imam a été annulé », raconte une personnalité tripolitaine qui a requis l’anonymat. Une version confirmée à demi-mot par Gebran Bassil lui-même jeudi. « Le problème n’est pas avec le mufti qui n’a pas pu nous recevoir. Il réside chez le même haut responsable qui, après avoir empêché la mise sur les rails des projets bénéfiques à Tripoli durant mon mandat à la tête du ministère de l’Énergie entre 2011 et 2013, a inspiré l'échec de la visite », a-t-il lancé dans une vidéo postée jeudi sur les réseaux sociaux, dans une allusion à peine voilée à Nagib Mikati avec lequel les rapports du CPL sont complètement rompus, le parti l’accusant d’empiéter sur les prérogatives du chef de l’État en période de vacance présidentielle.

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Sans se prononcer clairement au sujet de la probable pression du Premier ministre sur le cheikh Imam, plusieurs figures tripolitaines s’accordent à dire que la démarche du mufti dénote d’un « grave problème entre M. Bassil et la communauté sunnite », pour reprendre les termes d’un parlementaire hostile au chef du CPL qui a souhaité garder l’anonymat. « Ce n’est pas en effectuant une visite à Tripoli que M. Bassil peut se réconcilier avec la communauté sunnite », dit-il. Des propos qui interviennent à l’heure où le leader aouniste a été parmi les figures les plus décriées par le mouvement de contestation d’octobre 2019 dont Tripoli était l'un des épicentres. D'ailleurs, lors de sa dernière visite dans la ville il y a deux mois, des échauffourées avaient opposé ses gardes du corps et des Tripolitains qui lui sont hostiles. Dans certains milieux aounistes, on confie que des informations sont parvenues à l'entourage de Gebran Bassil, faisant état d'éventuelles mobilisations lors de sa tournée, ce qui l'aurait convaincu de la nécessité de la reporter.

« M. Bassil veut faire comprendre à la communauté sunnite que la main du CPL lui est toujours tendue », commentait Eddy Maalouf, ancien député proche du leader aouniste, pour notre journal quelques heures avant le report de la visite. Pour plusieurs figures tripolitaines, le chef du CPL, en pleine crise avec le Hezbollah, son ancien allié chiite, cherche plutôt à normaliser ses rapports avec les sunnites... dans la perspective, déjà, des législatives de 2026.  

Gebran Bassil a fini par se rendre à l’évidence : il ne pourra pas se rendre à Tripoli, la plus grande ville sunnite du pays, avant de redorer son image aux yeux d’une large communauté avec laquelle ses rapports sont au plus bas depuis la décision du leader du courant du Futur, Saad Hariri, de suspendre son activité politique (en janvier 2022). Une décision qui, pour une...

commentaires (1)

Il sont devenus les pestiféré de la république lui et le pire de tous qu’on entend plus. Il a fait de Hariri son rival principal et a saboté notre démocratie fort se son alliance avec les usurpateurs et de sa parenté avec lex President. Il vient jeter la pierre sur les autres qui n’ont pas cessé de le raisonner lorsqu’il était encore temps sur les conséquences du chemin tortueux qu’il avait emprunté avec son bo père qui a eu pour résultat le délabrement de notre pays et la paupérisation de tous les citoyens libanais. Il veut redorer son blason? Il est cuit et aucun recours n’est possible

Sissi zayyat

11 h 33, le 09 février 2024

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Commentaires (1)

  • Il sont devenus les pestiféré de la république lui et le pire de tous qu’on entend plus. Il a fait de Hariri son rival principal et a saboté notre démocratie fort se son alliance avec les usurpateurs et de sa parenté avec lex President. Il vient jeter la pierre sur les autres qui n’ont pas cessé de le raisonner lorsqu’il était encore temps sur les conséquences du chemin tortueux qu’il avait emprunté avec son bo père qui a eu pour résultat le délabrement de notre pays et la paupérisation de tous les citoyens libanais. Il veut redorer son blason? Il est cuit et aucun recours n’est possible

    Sissi zayyat

    11 h 33, le 09 février 2024

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