Rechercher
Rechercher

Dernières Infos - France

Les enseignants en grève pour lancer « un avertissement » à leur ministre

La nouvelle ministre française de l'Education, Amélie Oudéa-Castera, le 15 janvier 2024 à Paris. Photo Geoffroy Van der Hasselt / AFP

« Exaspérés », les enseignants étaient en grève et manifestaient jeudi en France pour « lancer un avertissement » au gouvernement sur leurs conditions de travail, les salaires et l'école publique, une « colère » attisée par les déclarations de leur ministre, prise pour cible dans les cortèges.

Selon le ministère de l'Education, 20,26% d'enseignants étaient grévistes jeudi. Le Snes-FSU, premier syndicat du second degré (enfants âgés de 11 à 18 ans), a lui estimé le taux de grévistes dans les collèges et lycées à 47%, et la FSU-Snuipp, principal syndicat du primaire, avançait 40% de grévistes dans les écoles maternelles et élémentaires.

A Paris, une manifestation était organisée à 14H00 en direction du ministère de l'Education nationale, à l'appel des principaux syndicats enseignants. D'autres défilés avaient lieu dans de nombreuses villes, rassemblant par exemple 1.600 personnes à Marseille (sud-est), 2.300 à Rennes (nord-ouest), 2.300 Nantes (ouest), 1.700 à Rouen (nord-ouest), selon les autorités,

Des lycées ont fait l'objet de blocages dans plusieurs villes, notamment dans la capitale, mais aussi dans le sud-est du pays, à Marseille ou Montpellier. « Profs/Elèves même combat », pouvait-on lire sur une banderole devant le lycée Voltaire, dans l'est de Paris, où environ 200 jeunes étaient rassemblés.

« Toutes les AOC ne sont pas des grands crus », affirmait une pancarte à Marseille et à Nantes, jouant sur le sigle du label « Appellation d'origine contrôlée » similaire aux initiales de la ministre Amélie Oudéa-Castéra, dont les déclarations ont « mis les enseignants très en colère », dit à l'AFP Valérie Zika Dussol.

« Elle a tenu des propos très méprisants en mettant en avant l'école privée », estime cette enseignante d'une école primaire de Martigues (sud-est) et syndicaliste, ajoutant : « On veut changer de ministre ! ».

« Oudéa-Castéra 0/20 Au coin ! », « Oudéa-Castéra médaille d'or du mépris », « AOC: mets tes baskets (tu seras moins hors sol) », pouvait-on lire sur des pancartes du défilé parisien, où à quelques semaines des JO dans la capitale française, de nombreux manifestants collaient sur leurs vestes des autocollants « mépris 2024 » avec les anneaux olympiques.

Promue il y a trois semaines à la tête d'un super-ministère, dans lequel l'Education et la Jeunesse s'ajoutent aux Sports et aux Jeux olympiques dont elle avait déjà la charge, Mme Oudéa-Castéra a cristallisé le mécontentement du monde enseignant.

Les déclarations polémiques de la ministre dès sa prise de fonction, où elle a justifié l'inscription de ses enfants dans un établissement privé élitiste parisien, Stanislas, par « des paquets d'heures pas sérieusement remplacées » dans le public, des affirmations démenties par l'ex-enseignante de son fils en maternelle, ne sont toujours pas passées.

Depuis, la ministre s'efforce de déminer, mais d'autres polémiques ont suivi.

Cet appel à la grève des personnels de l'éducation avait été lancé en décembre, avant qu'elle ne succède dans la fonction à Gabriel Attal nommé, lui, Premier ministre.

« Exaspérés », les enseignants étaient en grève et manifestaient jeudi en France pour « lancer un avertissement » au gouvernement sur leurs conditions de travail, les salaires et l'école publique, une « colère » attisée par les déclarations de leur ministre, prise pour cible dans les cortèges.Selon le ministère de l'Education, 20,26% d'enseignants étaient...