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Nos Lecteurs ont la Parole

Descartes a-t-il perdu ses cartes ?

Le summum de l’incohérence réside dans le fait de clamer haut et fort valeurs et principes et, en parallèle, d’appliquer l’antipode de ces mêmes principes et valeurs.

Les deux domaines où cette inconséquence peut être le plus fatale sont celui de la politique et celui de l’éducation, surtout sur le long terme. D’ailleurs, il s’agit de deux secteurs d’activité très rattachés où, normalement, par principe et en règle générale, l’un ne va pas sans l’autre (en insistant sur les mots « par principe », parce que, pratiquement, sur le terrain, la réalité est souvent tout à fait différente). Pour la simple raison qu’une politique sans éducation, comme la science sans conscience (conformément à la formule célèbre de Rabelais), n’est que ruine de l’âme, de l’esprit, des êtres et, par conséquent, des nations.

En politique, qu’elle soit locale ou internationale, l’incohérence fait perdre en fiabilité, en influence et en prestance ; quant à l’éducation, sans cohérence, c’est l’écueil certifié et la déconfiture garantie.

Sans parler, dans les deux cas, de la génération de ratés, dépourvus de qualités morales, qui va pointer son nez, postulant pour tenir les rênes du pouvoir dans les années à venir. Une progéniture de médiocres, très souvent, à la base des médiocraties en vigueur.

Mais quelquefois, bien obligés, nous rentrons dans ce système manifeste de l’aberrance. À ce titre, nous adhérons, bon gré mal gré, à un système d’incohérences notoires qui rend encore plus absurde notre condition humaine. Une structure dénaturée, à la base du flagrant dérèglement généralisé et du chaos gravement enraciné, dans la conjoncture actuelle.

Certains parlent d’ordinaire de l’époque idéale, de l’âge mûr ou même de l’âge d’or. On ne doit néanmoins pas oublier de citer l’âge de raison. Parce que c’est à se demander, parfois, si vraiment l’âge de raison existe. Si cet âge où commence en principe le discernement appartient effectivement à la réalité.

L’âge de raison, c’est-à-dire également, nonobstant le discernement, celui de la sagesse et de la perspicacité. La raison, par opposition donc à l’instinct. Parce que la première est rationnelle, ordonnée, logique et analytique. Tandis que le second est généralement irrationnel, impulsif, anarchique, souvent rapide et relève plus des pulsions du moment.

Peut-on donc encore croire en vos théories, monsieur Descartes, qui parlent de la supériorité de la raison ?

Du coup, j’imagine que votre doute cartésien va prendre le dessus. Parce que, ces derniers temps, au regard de la médiocrité ambiante, moins on pense et plus on est, malheureusement.

Ce n’est donc plus le « cogito ergo sum » qui est de rigueur mais plutôt, hélas, le « minus cogito magis sum ».

Avocat à la cour

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « Courrier » n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, « L’Orient-Le Jour » offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires, ni injurieux, ni racistes.

Le summum de l’incohérence réside dans le fait de clamer haut et fort valeurs et principes et, en parallèle, d’appliquer l’antipode de ces mêmes principes et valeurs.Les deux domaines où cette inconséquence peut être le plus fatale sont celui de la politique et celui de l’éducation, surtout sur le long terme. D’ailleurs, il s’agit de deux secteurs d’activité...

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