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Politique - Éclairage

Israël se montre de plus en plus agressif au Liban : ce sera la guerre s’il le faut

Une proposition a émergé à Tel-Aviv concernant une trêve de 48 heures à la frontière sud. Si elle n’est pas respectée par le Hezbollah, toutes les lignes rouges seront franchies.

Israël se montre de plus en plus agressif au Liban : ce sera la guerre s’il le faut

Des individus observant les bombardements israéliens sur le village frontalier de Adaïssé, au Liban-Sud, le 20 janvier 2024. AFP

Au Liban, c’est la course contre la montre entre une guerre généralisée et le règlement diplomatique. Dans cette troisième phase de la guerre, celle des attaques ciblées plutôt que des combats intensifs, annoncée par Israël il y a deux semaines, l’État hébreu se montre de plus en plus agressif et semble prêt à franchir toutes les lignes rouges, en vue d’imposer ses conditions par la voie militaire si les négociations diplomatiques peinent à effectuer une percée. On le sait déjà : le gouvernement de Benjamin Netanyahu exige le retrait des combattants et des armes lourdes du Hezbollah au nord du Litani et veut détruire tous les sites du parti chiite au sud de ce fleuve pour assurer la sécurité des habitants du Nord israélien.

C’est dans ce contexte qu’une proposition a émergé à Tel-Aviv et a été rapportée par les médias israéliens concernant une trêve de 48 heures à la frontière sud. Si elle se concrétise, elle pourrait servir de base pour l’étape suivante. Mais en cas d'échec et de non-respect par le Hezbollah, Israël envisage d'intensifier ses frappes militaires dans le Sud et de détruire plusieurs villages. Cette proposition s'accompagne d'une intensification des messages diplomatiques israéliens envers le Liban, indiquant la disposition de l’État hébreu à élargir le conflit. Si le Hezbollah ne respecte pas la trêve et mène des opérations contre les sites israéliens, Israël utiliserait cela comme prétexte pour élargir la confrontation, qui pourrait se transformer en une guerre terrestre. Le Liban a reçu un autre message selon lequel Israël a pris la décision de la guerre et n'y renoncera pas. Certaines fuites de sources concordantes suggèrent que le délai accordé par Israël pour les négociations menées par les États-Unis pour parvenir à une solution prendra fin à la fin du mois de janvier. Cependant, d'autres sources indiquent que la période a été prolongée jusqu'à la fin du mois de février.

Pour mémoire

À défaut d’un accord immédiat, Hochstein prône une solution médiane

« Les menaces israéliennes qui vont crescendo sont une simple rhétorique qui ressemble à l’étape qui avait précédé l’accord sur la démarcation de la frontière maritime, estime toutefois une source proche du Hezbollah. Israël est incapable de s'engager dans une guerre à grande échelle et ne peut pas ouvrir deux fronts, c'est pourquoi il opte pour les opérations d'assassinat et le ciblage de sites et de membres du parti. De plus, il vise des cadres du Corps des gardiens de la révolution (CGRI) pour compenser son incapacité à mener une opération militaire. » Si le parti de Hassan Nasrallah ne semble donc pas inquiet, c’est non seulement en raison de sa confiance en sa capacité à infliger de lourdes pertes aux Israéliens mais aussi parce qu'il a clairement fait passer le message selon lequel la guerre, si elle est déclarée, ne se limitera pas au front libanais et que de nombreuses factions de l'axe de la résistance participeront au combat.

Provoquer l’Iran
Selon la source précitée, l'escalade militaire israélienne est liée au processus de négociations et s’inscrit dans le contexte d'augmentation de la pression. « Israël gonfle ses muscles pour instiller la peur et pousser son adversaire à se rendre ou à se résoudre à conclure un accord, et le Hezbollah est bien conscient de cela, affirme-t-elle. Tout accord sera lié à un cessez-le-feu à Gaza et à la prise en compte des conditions libanaises, notamment le retrait israélien des territoires occupés et des points litigieux. »

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Il y a quelques jours, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a fait des déclarations menaçantes envers l'Iran, le tenant directement responsable des tensions qui sévissent dans la région, et pas seulement dans la bande de Gaza, dans une tentative de remonter l'opinion publique internationale contre les Iraniens. Pratiquement, le slogan de « l'unité des fronts » a été soulevé précédemment par les Iraniens, qui ont tenté de le mettre en œuvre de manière symbolique au début du Déluge d’al-Aqsa. Mais face à la volonté israélienne d’élargir la guerre en y impliquant les Américains, Téhéran a changé sa stratégie, passant de la guerre ouverte et étendue aux fronts de diversion seulement. Mais Tel-Aviv continue de frapper l'Iran sur plusieurs fronts, mais aussi de provoquer le Hezbollah que ce soit en visant le numéro deux du Hamas en pleine banlieue sud de Beyrouth ou en assassinant plusieurs cadres du parti. Après une série de frappes contre des cibles iraniennes, le patron de la force al-Qods a cependant déclaré que l'Iran ne serait pas entraîné dans la guerre voulue par Israël, ce qui signifie que Téhéran ne répondra pas de manière équivalente afin d'éviter la guerre. « Les Israéliens continueront dans cette voie, soit pour atteindre leurs objectifs, soit pour provoquer Téhéran et l’entraîner dans une guerre totale, tout en impliquant les Américains », estime une source diplomatique occidentale.

Trois phases
Sur le front sud, parallèlement aux mises en garde israéliennes répétées ces derniers jours contre l’imminence d’une guerre totale, les affrontements peuvent être divisés en trois phases. Dans la première, les Israéliens se concentrent sur le ciblage de cellules et de membres du Hezbollah impliqués dans des opérations, en plus du ciblage de points de surveillance et de positions en première ligne. La deuxième phase consiste à cibler des sites militaires mais aussi civils dans une zone plus éloignée de la bande frontalière. La troisième phase implique l'intensification des frappes et la création de ceintures de feu dans plusieurs régions au sud du Litani, avec des frappes concentrées au nord du fleuve. Au sud du fleuve, les Israéliens ont établi une ceinture de feu dans la région de Wadi Slouki et Wadi Hojair. Ils intensifient également les bombardements à Kfar Kila, Aïta el-Chaab, Houla, Ramiyé, entre autres, en plus du ciblage des habitations de ces localités. Quant au nord du Litani, les Israéliens ont frappé à plusieurs reprises des sites et des centres-clés du Hezbollah, comme cela se produit dans la montagne de Safi et la montagne du Rihane, ainsi que dans les zones avoisinantes.

Dans une lecture d’évaluation de ces opérations, on peut conclure que les Israéliens cherchent à atteindre leurs objectifs sans déclencher une guerre, tout en maintenant le Hezbollah dans une situation où il n'est pas incité à aller en guerre. Ils mènent des frappes ciblées sur des lieux et des sites importants pour le commandement du parti, détruisant ses infrastructures militaires, parallèlement aux opérations d’élimination de ses cadres, selon une stratégie d'épuisement qui ressemble à une guerre d’usure. « Les Israéliens œuvrent à faire de la région au sud du Litani une nouvelle Syrie en vue de parvenir finalement à imposer leurs conditions », estime la source diplomatique précitée. Mais si cette stratégie ne s'avère pas payante, les cartes pourraient à tout moment être rebattues...

Au Liban, c’est la course contre la montre entre une guerre généralisée et le règlement diplomatique. Dans cette troisième phase de la guerre, celle des attaques ciblées plutôt que des combats intensifs, annoncée par Israël il y a deux semaines, l’État hébreu se montre de plus en plus agressif et semble prêt à franchir toutes les lignes rouges, en vue d’imposer ses...

commentaires (9)

Je croise les doigts pour qu’a à la fin soit premier cas la milice iranienne recule et ce sera alors la fin de son hégémonie programmée car de (soit disant) résistance il n’y aura plus soit second cas elle sera détruite comme l’OLP en 1982 (avec malheureusement le pays avec), même juste affaiblie il y aura une telle pression interne et internationale que les iraniens feront comme Assad en 2005 Si cela devait signifier enfin la fin du contrôle iranien sur notre souveraineté, notre peuple et nos ressources et je signe tout de suite

Liban Libre

20 h 04, le 22 janvier 2024

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Commentaires (9)

  • Je croise les doigts pour qu’a à la fin soit premier cas la milice iranienne recule et ce sera alors la fin de son hégémonie programmée car de (soit disant) résistance il n’y aura plus soit second cas elle sera détruite comme l’OLP en 1982 (avec malheureusement le pays avec), même juste affaiblie il y aura une telle pression interne et internationale que les iraniens feront comme Assad en 2005 Si cela devait signifier enfin la fin du contrôle iranien sur notre souveraineté, notre peuple et nos ressources et je signe tout de suite

    Liban Libre

    20 h 04, le 22 janvier 2024

  • Soit, c'est le Hezbollah qui a ouvert les hostilités et n'a pu se jeter dans la bataille du fait que les USA ont de suite déployés leur armada dans la région avec des troupes venues de tous les pays d'Europe. Même si nous ne sommes pas d'accord avec le Hezbollah, même si a cause de lui l’intégrité territoriale du pays est en danger, nous devons chercher a la protéger. Du coup il faut que l’état négocie le retrait des forces militaires des deux cotés de la frontière et mettre cette zone sous le contrôle sécuritaire de l'ONU. Alors le Liban doit appliquer enfin la 1559 aussi.

    Pierre Christo Hadjigeorgiou

    13 h 52, le 22 janvier 2024

  • DES QU,IL FINIRA D,AILLEURS, -VIENDRA LE TOUR DU LIBAN. -CE BLA BLA BLA DE HOCHSTEIN, -ET MIKO ET LE PERCHE, -AVEC CESSIONS ET PROMESSES, -JE SUIS SUR QUE LE BARBU, -Y VEUT CROIRE ET NE PEUT PAS. -ENTRE LE FLEUVE ET LA MER, -PAS D,ETAT PALESTINIEN, -NI PLACE AUX PALESTINIENS, -DECLARA LE SIONISTE. -TOUT MONTRE QUE L,ESCALADE, -REGIONALE VA ECLATER, -EN PLEIN APRES L,ELECTION, -AMERICAINE CAR IL COMPTE, -FORTEMENT SUR L,AMI TRUMP. -LE BATON ET LA CAROTTE, -DU PANADOL ENTRETEMPS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 19, le 22 janvier 2024

  • Cette fois si Israël ré-attaque le Sud ce sera la destruction totale comme Gaza et pas la seule occupation … plus un seul habitant au Sud du Litani qui deviendrait ainsi un noman’s land de sécurité pour Israël. Et ne pas compter sur les barbus bien au chaud à Téhéran dans leurs guerres par procuration pour accueillir les centaines de milliers de déplacés .

    AntoineK

    09 h 35, le 22 janvier 2024

  • Avec respect, votre article fait du "sensationalism " qui génere l'angoisse de masse. Netanyahu est coincé, sa popularité est en chute libre, bien qu'il soit capable de le faire, déclencher le front "nord" serait très coûteux et pour le Liban et pour Israël. Il ne faudrait pas participer à ce jeu de poker côté Israélien. Si Netanyahu veut la guerre, et bien qu'il la fasse. On en a vu d'autres.

    Raed Habib

    09 h 22, le 22 janvier 2024

  • l'axe de la resistance continue a faire de faux calculs...depuis au moins 2006....avec 200 otages, ils pensaient que les israeliens n'attaquerqaient jamais Gaza, elle a ete rasee. Maintenat le hezb pense qu'israel veut juste ameliorer ses conditions de negotiations....

    Elementaire

    08 h 04, le 22 janvier 2024

  • Netanyahu tient l’Iran "directement responsable des tensions (...) dans la région". Sur ce point, il a parfaitement raison. La décision de guerre ou de paix y est entre les mains de Téhéran. C’est la flotte a méricaine qui a fait que "Téhéran a changé sa stratégie". "Tel-Aviv continue (,,,) de provoquer le Hezbollah". Nasrallah a, au contraire, répété à plusieurs reprises que c’est lui qui a ouvert au Sud-Liban un "front de soutien". Il endosse ainsi la totale responsabilité d’une éventuelle explosion... avec la complicité de Mikati qui loue, en cela, la "sagesse" de Hassan Nasrallah!

    Yves Prevost

    07 h 48, le 22 janvier 2024

  • Aucun réfugiés de l'Entité Sioniste va revenir dans le Nord du Pays si le Hezbollah ne se retrouve pas après le Litani donc cela sera la guerre.

    Dorfler lazare

    00 h 44, le 22 janvier 2024

  • Qui a commencé la guerre au Liban ? Devinez un peu …..

    Eleni Caridopoulou

    00 h 26, le 22 janvier 2024

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