Réconciliation Mikati-Slim au Sérail

La médiation a porté ses fruits. À la faveur d’efforts déployés ces derniers jours par le ministre sortant de la Culture, Mohammad Mortada, et son collègue des Déplacés, Issam Charafeddine, le chef du gouvernement sortant, Nagib Mikati, s’est réuni jeudi au Sérail avec le ministre de la Défense, Maurice Slim. Il s’agit du tout premier entretien entre les deux hommes depuis leur virulent échange verbal en marge d’une réunion ministérielle informelle, en octobre dernier. Plus récemment lors de la séance gouvernementale de mardi, le Premier ministre s’en était pris à M. Slim sur fond de refus de ce dernier (proche du Courant patriotique libre) de proposer des candidatures au poste de chef d’état-major, numéro deux de la troupe, quelques jours après la prorogation (rejetée par le CPL) du mandat de son chef, Joseph Aoun. 

La réunion s’est tenue à la demande de Mohammad Mortada et en sa présence, indique le bureau de presse du Sérail. Il souligne que le ministre de la Défense s’est dit « désolé » à la suite du « malentendu » survenu récemment, dans une allusion à la réunion tendue d’octobre dernier, réitérant son respect pour le Premier ministre sortant et le prestige de son poste. Toujours selon le communiqué du Sérail, les discussions ont porté sur la situation au Liban-Sud et l’importance de réglementer l’action de l’institution militaire conformément aux lois en vigueur.

S’exprimant à l’issue de la réunion, Maurice Slim a tenu à mettre l’accent sur le respect qu’il a pour Nagib Mikati, soulignant que leur entretien était « franc ». « J’ai expliqué que l’armée est à la tête de mes priorités, et que je connais mieux que personne ses besoins et ses intérêts », a déclaré le ministre de la Défense. « Nous nous sommes entendus pour que se poursuivent les efforts visant à préserver l’institution militaire, afin de lui permettre de jouer son rôle », a encore dit Maurice Slim.
À la question de savoir s’il prendrait part à un Conseil des ministres dans le cadre duquel un nouveau chef d’état-major serait nommé, le ministre a répondu que cette question ne devrait pas être détachée de celle des postes vacants au sein du conseil militaire (organe décisionnel de l’armée). « J’avais commencé à régler ce problème il y a plus de trois mois. Mais certaines circonstances m’ont empêché de poursuivre cette démarche », a rappelé Maurice Slim, précisant que « le dossier fait encore l’objet de discussions ». « Les solutions seront conformes à la Constitution et à la loi de la défense », a-t-il dit.