En relevant, le 19 décembre, « le taux de change de la plateforme à 89.500 livres pour un dollar », contre 85.500 précédemment, soit une augmentation de près de 4,7 %, la Banque du Liban (BDL) a franchi un pas de plus vers l’unification des taux de change en vigueur sur le marché libanais depuis le début de la crise il y a quatre ans. Le taux de cette plateforme est ainsi désormais - et pour le moment - aligné sur celui du marché parallèle, qui oscille depuis plusieurs mois entre 89.000 et 90.000 livres pour un dollar.
Dans un communiqué d’une seule phrase, la BDL ne mentionne d’ailleurs plus le terme de Sayrafa mais uniquement celui générique de « plateforme », une façon de confirmer le coup de grâce donné à l’expérience Sayrafa, et de laisser place à la succession : une nouvelle plateforme de change mise en place par la BDL et la société américaine Bloomberg. Prévu courant 2023, son lancement semble avoir été reporté à 2024.
Au-delà de la forme, cette annonce implique plusieurs changements. L’Orient-Le Jour fait le point.
Fonctionnaires et factures
Les fonctionnaires dont les salaires sont libellés en monnaie locale sont directement concernés. Depuis plusieurs mois déjà, ils bénéficiaient de la possibilité de retirer ces montants en dollars à un taux inférieur à celui du marché parallèle, ce qui leur permettait de réaliser une petite plus-value grâce à cette différence - de l’ordre de 4.000 livres pour chaque dollar acheté au taux de 85.500 livres au lieu 89.500 livres. Avec une parité alignée sur celle du marché parallèle, les fonctionnaires ne disposent plus de cette option, à moins que le taux sur le marché parallèle ne dévisse.
Ce changement affecte aussi le paiement de certaines factures, notamment celles de la téléphonie mobile (Alfa et Touch) et de l’électricité publique (Électricité du Liban), celles-ci étant toujours calculées et libellées en dollars en fonction de ce taux fixé par la BDL, et non plus de celui de Sayrafa. Petite spécificité pour les factures d’EDL : elles étaient jusqu’à présent calculées au taux de Sayrafa, majoré de 20 %, mais elles ne le seront plus, seul le taux de la BDL étant pris pour référence. Le fournisseur public est en retard sur l’émission et la collecte de ses factures, et est aujourd’hui en train d’émettre celles d’avril. L’abolition de la majoration de 20 % n’entrera en vigueur que pour les factures du mois de mai.
En ce qui concerne les banques, ce changement de taux n’engendre pour l’instant aucune modification, que ce soit au niveau de la circulaire n°151 qui permet aux déposants de récupérer une partie de leur argent illégalement bloqué en banque au taux officiel de 15.000 livres pour un dollar (une décote de plus de 83 %), ou au niveau de la façon de calculer les bilans des banques. Pour qu’un tel changement ait lieu, il faudrait que le gouverneur de la BDL émette une circulaire en ce sens. Reste à voir ce qui adviendra de la circulaire n°151 qui arrive à terme à la fin de l’année.
commentaires (3)
- CA CHANGE QUE LE DEPOSANT, - QUI PERDIT ET N,A QUE DES LIVRES, - DESESPERE, NE POUVANT VIVRE, - REND SON AME EN AGONISANT. - MAIS DE QUELS MAFIEUX LA CONSCIENCE, - S,ILS EN ONT, NON AGIT MAIS PENSE ?
LA LIBRE EXPRESSION
10 h 15, le 21 décembre 2023