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Économie - Électricité/Liban

EDL réduit la production au maximum, en attendant une issue pour son carburant

Le fournisseur public s’attendait à être livré entre le 6 et le 10 décembre. 

EDL réduit la production au maximum, en attendant une issue pour son carburant

Le siège d'Electricité du Liban dans le quartier de Mar Mikhael, en face du port de Beyrouth. Photo João Sousa

Électricité du Liban a annoncé mardi dans un communiqué avoir pris des mesures sévères pour restreindre encore plus la production d’électricité déjà à son niveau le plus bas dans le pays.

En cause cette fois, le fait que le fournisseur public n’a toujours pas reçu d’offre d’une société intéressée à lui fournir du carburant adapté à ses centrales en échange d’un chargement de fuel brut fourni par l’Irak, selon un mécanisme de troc activé depuis plus de deux ans.

EDL s’attendait à être livrée entre le 6 et le 10 décembre. Le ministère de l’Énergie et de l’Eau a repoussé la date de l’appel d’offre visant à attirer de potentiels fournisseurs au 26 du même mois, soit mardi prochain, en espérant voir la situation se débloquer. L'office autonome n’a pas précisé pourquoi cette procédure, qui parvient généralement à trouver un offrant chaque mois, n’a toujours pas porté ses fruits cette fois-ci. Il convient de noter que le trafic maritime en mer Rouge est actuellement très perturbé en raison des attaques houthis en marge de la guerre entre le Hamas et Israël.

Alimenter les infrastructures principales

Dans son communiqué, EDL affirme ne plus disposer que « moins de 6 000 mètres cube » de gas-oil dans les réservoirs de la centrale électrique de Deir Ammar (Liban-Nord) et « moins de 11 000 mètres cubes » pour ceux de Zahrani (Liban-Sud). Ces deux centrales peuvent délivrer une puissance de 430 mégawatts-crêtes chacune (soit la puissance maximale pouvant être produite). Moins puissantes, les autres centrales thermiques du pays, soit celle de Jiyé (Chouf) et Zouk (Kesrouan) sont actuellement à l’arrêt, faute de carburant (elles consomment un autre type de carburant que celles de Deir Ammar et Zahrani).

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Dans son programme de rationnement extrême, EDL affirme avoir déjà « éteint une unité de production à Deir Ammar le 3 décembre » et prévoit d’éteindre dans la nuit du 19 – soit de mardi à mercredi – celles qui fonctionnent encore sur ce site pour préserver le carburant qui lui reste. Le réseau continuera alors d’être alimenté par la seule centrale de Zahrani jusqu’au 28 décembre jusqu’à épuisement des réserves. La centrale de Deir Ammar sera alors réactivée et pourra tenir jusqu’au 3 janvier prochain.

Via ces manœuvre, le fournisseur public espère ainsi maintenir une production à 200 MW – soit mois d’un dixième de ce qu’il faudrait pour répondre à la demande – afin de continuer à alimenter les infrastructures principales du pays (aéroport, port, offices des eaux, etc.) jusqu’au début de l’année, et de fournir quelques rares heures de courant aux habitants. Il a assuré que sans ces mesures, le Liban aurait été plongé dans l’obscurité depuis la mi-décembre.

Les épisodes laissant craindre ou ayant abouti à des blackouts se sont multipliés au cours des quatre dernières années. EDL, qui ne parvenait pas déjà à produire assez de courant avant la crise qui a éclaté en 2019, a vu ses capacités se réduire à l'extrême, faute de financements pour acheter du carburant et pour moderniser ses centrales. Actuellement, il ne peut se fournir en carburant que via un accord de troc conclu en 2021 entre le Liban et l’Irak et renouvelé depuis. 

Si les tarifs d’électricité, figés à des niveaux ridiculement bas depuis 1994, ont été relevés en 2022, le fournisseur peine à collecter les montants qui lui sont dus. Parmi les mauvais payeurs, figurent notamment les administrations publiques, les camps de réfugiés syriens et palestiniens, et les abonnés dans plusieurs régions libanaises où la collecte est réputée difficile.

Résignés à ne pas avoir suffisamment de courant depuis la guerre civile, les Libanais doivent s’en remettre aux propriétaires de générateurs privés, qui sont en principes illégaux mais dont les tarifs sont réglementés par le ministère de l’Énergie depuis quelques années. Le pays a aussi connu une explosion des installations de panneaux photovoltaïques depuis le début de la crise.

Électricité du Liban a annoncé mardi dans un communiqué avoir pris des mesures sévères pour restreindre encore plus la production d’électricité déjà à son niveau le plus bas dans le pays.En cause cette fois, le fait que le fournisseur public n’a toujours pas reçu d’offre d’une société intéressée à lui fournir du carburant adapté à ses centrales en échange d’un...

commentaires (2)

EDL ne peut pas facturer des frais d’abonnement complets si le service n’est pas fourni. Ou alors au prorata, soit le ratio des heures fournies par jour. Pour 4h de courant par 24h ça fait 1/6e de l’abonnement. Pour les kWh consommés pas de problème…

Gros Gnon

23 h 12, le 19 décembre 2023

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Commentaires (2)

  • EDL ne peut pas facturer des frais d’abonnement complets si le service n’est pas fourni. Ou alors au prorata, soit le ratio des heures fournies par jour. Pour 4h de courant par 24h ça fait 1/6e de l’abonnement. Pour les kWh consommés pas de problème…

    Gros Gnon

    23 h 12, le 19 décembre 2023

  • Evidement.. Le centrre principal de la corruption institutionnelle ne pouvait faire mieux pour justifier les factures exhorbitntes qu'il emet maintenant. La canaille mafieuse ne sait plus quoi inventer pour se justifier. N'est-ce pas M. Hayeck ??????

    Michel Trad

    19 h 45, le 19 décembre 2023

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