Le ministre sortant des Affaires sociales, Hector Hajjar, a critiqué la volonté du patriarche maronite Béchara Raï de prolonger le mandat du commandant en chef de l'armée libanaise, le général Joseph Aoun, qui doit expirer le 10 janvier, faisant craindre une vacance à la tête de la troupe alors que le Liban est sans président de la République et que, dans le Sud, les combats entre Israël et le Hezbollah sont quasi-quotidiens depuis le début de la guerre à Gaza.
Selon des propos rapportés par l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), M. Hajjar, dans une interview à la radio Voix du Liban Libre, a demandé au patriarche à « être le premier à appeler les Libanais, les ministres et les députés à appliquer la loi ».
Le mandat du chef de l’armée se termine le 10 janvier 2024, alors qu'il est officieusement considéré comme un candidat sérieux à la présidence de la République, vacante depuis le 31 octobre 2022. Si le président du Parlement, Nabih Berry et le Hezbollah se sont récemment montrés en faveur du maintien à son poste du général Aoun, le chef du Courant patriotique libre (CPL, aouniste), Gebran Bassil, dont M. Hajjar est proche, persiste dans son refus de la prolongation de son mandat.
C'est dans ce cadre que le ministre Hajjar a affirmé qu’un Conseil des ministres se tiendra la semaine prochaine « si toutefois le quorum est atteint ». Il a indiqué ne voir à ce jour, « aucun signe que la question de la prolongation du mandat du commandant en chef de l’armée figurera dans l’ordre du jour de la séance gouvernementale ».
Parallèlement, le bureau de la Chambre devrait se réunir lundi prochain, dans la perspective d’une séance plénière attendue avant le 15 décembre pour, entre autres, proroger le mandat du chef de l’armée. Cette action du Parlement, dirigé par Nabih Berry, vise à épargner à son protégé, le Premier ministre sortant Nagib Mikati, un scénario de prorogation sur décision du Conseil des ministres, boycotté par le CPL.
Revenant sur la date du 10 janvier, le ministre Hajjar a soutenu que « ce sera un jour normal dans la vie du Liban, à l’instar du jour où le gouverneur de la Banque centrale, Riad Salamé, a pris sa retraite » en juillet dernier. « La loi doit être appliquée le 10 janvier », a-t-il insisté, appelant les responsables et le commandant en chef de l’armée à respecter « la Constitution » et à s’y conformer.
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Les défenseurs de Hajjar et sa clique respectent toujours la loi ?
Citoyen Lambda
13 h 15, le 10 décembre 2023