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Nos Lecteurs ont la Parole

Gaza, ou quand la mort devient délivrance

Pourquoi et de quoi avoir peur quand la mort devient délivrance ?

Quand l’herbe n’est plus verte mais seulement terre brûlée

Quand le premier souffle des nouveau-nés est déjà souffle d’agonie

Quand les jours se suivent tous plus noirs que la plus noire des nuits

Quand les nuits sont « noir Soulages » sans lendemain sans électricité

Quand le désespoir est sans fond et l’horizon bouché

Quand la soif brûle et que l’eau est coupée

Quand la justice est à deux vitesses et la loi discriminatoire

Quand chaque respiration peut être la dernière

Quand tous les traités ont été bafoués

Et tous les accords impunément piétinés.

Alors le mot peur perd son sens, sa substance et sa finalité, parce qu’à ce degré de déshumanisation, tout caractère humain disparaît, il n’y a plus rien à perdre car tout est déjà perdu, la rage prend le dessus et la mort devient délivrance.

Il y a 75 ans débutait le drame palestinien. Exode massif de 700 000 Palestiniens que l’on pensait provisoire, exactions, agressions, expulsions, assassinats programmés, couverts déjà par les puissances coloniales. Puis de guerres perdues en tentatives de paix ratées, d’accords mort-nés en traités inaboutis, d’illusions en fanfaronnades, le résultat était prévisible et le vainqueur incontesté, cela menant à cinquante-cinq ans d’occupation et seize ans de blocus comme l’histoire n’en avait pas encore vu. En septembre 2005, les Israéliens évacuent totalement Gaza, y compris les 7 000 colons peuplant les 21 colonies israéliennes y établies. Puis, suite à la victoire du Hamas aux élections de janvier 2006, l’escalade commence. Le 14 juin 2007, un siège sans précédent est imposé par Israël contre plus de deux millions d’êtres humains. En 2007, Israël déclare la bande de Gaza « territoire hostile », en 2008 le transport maritime est prohibé. Depuis septembre 2007, un blocus très sévère bafoue presque tous les droits reconnus aux personnes, entre autres le droit à l’accès à l’énergie, à la santé, à la sécurité alimentaire, à la libre circulation et à se déplacer librement, au libre choix, à la liberté. Même les Nations unies, « ce grand machin », comme disait le général de Gaulle, ont réagi. La résolution 1860 des Nations unies du 8 janvier 2009 a demandé de permettre au moins à l’aide humanitaire de passer, et un rapport a évalué les énormes pertes infligées par ce blocus à Gaza, se chiffrant à des dizaines de milliards de dollars.

Ce qui précède est un bref historique, des lignes nettes et sèches sur papier, mais sous le papier et entre les lignes, il y a le vécu, l’horrible et humiliant vécu depuis des années chaque jour par des centaines de milliers d’êtres humains, leurs larmes, leur sang, leur désespoir, la peur, l’enfermement.

Quand ils ont tué ton père et qu’ils ont tué ta mère,

Qu’ils ont tué ta sœur et ton frère,

Ton fils ta fille ton avenir tes espoirs ton présent tes lendemains

Quand l’ambulance où tu agonises attend leur bon plaisir

Quand tu es moins qu’un chien et sûrement pas un humain

Quand tu marches tête baissée du berceau au caveau

Comment vis-tu ta vie, ce qui s’appelle la vie seulement parce que tu respires ?

La réponse violente est venue le 7 octobre 2023, elle ne sera pas réglée par la répression violente et sauvage d’Israël, et tant qu’une solution équitable n’est pas trouvée et appliquée, tout ira de violence en violence, en spirales où celles et ceux qui payent seront comme d’habitude des victimes innocentes, population civile, enfants, passants et habitants résignés et condamnés.


Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « Courrier » n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, « L’Orient-Le Jour » offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires, ni injurieux, ni racistes.

Pourquoi et de quoi avoir peur quand la mort devient délivrance ? Quand l’herbe n’est plus verte mais seulement terre brûléeQuand le premier souffle des nouveau-nés est déjà souffle d’agonieQuand les jours se suivent tous plus noirs que la plus noire des nuitsQuand les nuits sont « noir Soulages » sans lendemain sans électricitéQuand le désespoir est sans fond et...

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