Design
Surtout ne soufflez pas sur ces bougies !
Vous aimez le design ? Vous aimez les bougies ? « The Candle Project », la toute dernière initiative de House of Today vous séduira. Et pour cause, l’ONG engagée dans la promotion et le mentorat du design libanais a commissionné dix talentueux designers du pays du Cèdre, dont certains de renommée internationale, pour concevoir et réaliser avec les artisans de l’atelier de Beit Chabab une collection de 10 bougies qui sortent de l’ordinaire. De véritables œuvres sculpturales signées Nada Debs, Carla Baz, Richard Yasmine, 200Grs, Aline Asmar d’Amman, david/nicolas, Sayar & Garibeh, Flavie Audi, LimbObject ou encore Tamara Barrage..
Produites en séries limitées, ces pièces d’assez grandes dimensions, entièrement façonnées à la main dans de la cire de paraffine, sont proposées à la vente sur le site en ligne de House of Today.
Si d’un point de vue créatif et esthétique le résultat vaut (majoritairement) la chandelle, certains pourraient estimer qu’au vu de la fourchette des prix allant de 400 à 650 dollars pièce, c’est de l’argent qui part en fumée – surtout si l’on se risque à en enflammer la mèche ! Mais pour d’autres, ce serait-là une belle opportunité de se procurer une pièce de designer tout en soutenant le Centre hospitalier de Beit Chabab auquel sera reversé une partie des bénéfices de la vente. À vous de choisir votre camp…
Photo
Émotions et instantanés de rue chez Art District
« En tant que psychiatre, j’explore quotidiennement l’humeur des gens. Cette faculté a conduit mon regard et par conséquent l’objectif de ma caméra à capturer ce qui fait l’essence de l’existence humaine : les émotions », indique dans sa note d’intention Dr Michel Soufia. Ce sont en effet des scènes reflétant une large palette d’émotions que déroule sur les cimaises de la galerie Art District (rue Gouraud, Gemmayzé) ce médecin et photographe de l’âme humaine. Des images aux mille nuances de noir et blanc qui saisissent, partout où ils affleurent sous ses yeux, ces moments d’allégresse et de célébration, mais aussi de tristesse, de solitude et de tension qui traversent nos existences.
Des instantanés de vies donc que ce grand voyageur aime par-dessus tout capturer au fil de ses pérégrinations de touriste, cliquant alors sans hésiter sur le déclencheur pour immortaliser au détour d’une rue, dans un coin de café, un hall de gare, un coin de fenêtre ou une boutique ce qui accroche son regard. Aussi bien les effusions joyeuses de jeunes Danois s’ébrouant au bord d’une fontaine que la détresse de l’abandonné avachi sur un banc parisien ; Aussi bien la paranoïa d’une promeneuse urbaine cagoulée-masquée que le harassement d’une paysanne travaillant en solo sur son lopin de terre en Pologne ; Sans oublier le sentiment d’admiration du photographe, lui-même, face à la beauté d’un panorama où se rejoignent l’homme, la nature et l’art, en Afrique du Sud. Une exposition agréablement voyageuse.
Vidéo
L’impermanence des choses au musée Sursock
« Une culture, un écosystème, une nation, un peuple et même un bâtiment peuvent disparaître dans un laps de temps donné, mais il existe toujours des moyens de réapparaître, transformant l'impermanence en une opportunité de transmutation. » À partir de ce postulat, la critique et commissaire d’art libanaise Nayla Tamraz et son homologue argentine Florencia Incarbone ont élaboré le programme vidéo de la Bienalsur. À savoir, une sélection d’œuvres de cinéastes et artistes des pays du Sud, notamment d’Amérique latine, du Liban et de la Turquie, autour de la thématique « Ways of Vanishing ».
Présentée à Beyrouth, au musée Sursock, à partir de samedi soir 25 novembre à 17h au cours de 4 jours de projection (les 27, 28 et 29 novembre à 18h), cette programmation déroule donc une multiplicité d’images mouvantes qui proposent « une exploration esthétique du processus de disparition et interrogent les manières dont cette condition évanescente peut être abordée ». Elle comprend côté libanais, des pièces d’Akram Zaatari, de Fouad el-Khoury, de Cynthia Zaven, de Ali Cherri ou encore du duo HadjiThomas Joreige, entre autres… Si vous appréciez les œuvres dont la singularité esthétique se nourrit d’une approche transdisciplinaire faite de croisements entre littérature, peinture, philosophie et politique, ce programme (disponible sur sursock.museum.com) est pour vous.
Musique
Un hymne corse aux Cèdres du Liban
Elle chante inlassablement la paix et la beauté Pascale Ojeil. Avec sensibilité, avec générosité, avec ferveur… Elle chante surtout les liens entre deux terres chères à son cœur : le Liban où elle est née et la Corse sa patrie de prédilection. Après avoir interprété plusieurs morceaux tirés du répertoire de l’île de Beauté, dont une magnifique reprise de A l’altru mondu en duo avec Charles Eid, la plus Corse des Libanaises pose sa voix veloutée de soprano-mezzo sur un nouvel opus, Cedrus Libani, spécialement écrit et composé pour elle par Alain Di Meglio (paroles) et Bruno Susini (musique). Un hymne aux cèdres du Liban qui célèbre, sur des notes mêlées d’instruments traditionnels, classiques et orientaux (harpe, nay, violes, flûte traversière, violons, violoncelles, piano et basses), ce fier et immémorial symbole du Liban. Un morceau musical empreint de poésie accompagné d’un vidéoclip aux images d’une belle esthétique qui vous emporte dans les réserves naturelles historiques, ces « îlots de beauté » encore préservés d’un pays biblique.
Cinéma
Fans de Napoléon, salut !
Décidément, la Corse est au menu cette semaine ! Et pour cause, le plus
célèbre de ses fils, devenu, il y a deux siècles, l’empereur de
Français, vient de débarquer sur grand écran à Beyrouth. Et le moins
qu’on puisse dire, c’est qu’il a envahi un grand nombre de salles de
cinéma – dont certaines en 4DX – et de créneaux horaires. Vous l’aurez
deviné, il s’agit du très attendu par certains, très critiqué par
d’autres, Napoléon de Ridley Scott.
Nous à la rédaction culturelle de L’OLJ on y va. Même si la critique hexagonale l'a largement éreinté. On y va parce que la rencontre entre l’une des plus amples figures historiques de l’ancien monde et Hollywood reste toujours d’une indéniable attraction. Parce que, voir Joaquin Phoenix, l’éternel joker, incarner un homme puissant reste toujours un délicieux fantasme pour certaines. Parce que vérité historique ou pas, dans ce film, il y en a pour tous les goûts. Autant pour les amateurs d’épopées batailleuses dont le réalisateur américain de Kingdom of Heaven s’est fait une spécialité que pour les âmes romantiques qui se délecteront de l’amour fou de Bonaparte pour sa Joséphine qui occupe une bonne partie des 2h30 de projection. Alexandre Dumas n’avait-il pas dit : « Il est permis de violer l’histoire à condition de lui faire de beaux enfants » ?
Performance
« FãSL » ou les mouvements des mots au Métro al-Madina
Le Métro al-Madina inaugure le jeudi 30 novembre sa nouvelle adresse (à l’Aresco Palace, rue Clemenceau) avec « FãSL », une « performance de mouvement » présentée en solo par la comédienne et chorégraphe Nivine Kallas. Il s’agit d’une création articulée autour « des liens entre les signes diacritiques de la langue arabe et les mouvements du corps. Les signes diacritiques étant la fatha, la dammé, la kasra et le skoun. En s’inspirant des mouvements de la bouche lors de leur prononciation (celui de la fatha induit l’ouverture, par exemple alors que pour la dammé les lèvres se rejoignent…), la jeune femme pour qui « le mouvement et le mot ont une valeur égale » les transpose en gestuelle corporelle et scénique. Une performance expérimentale « visant à traduire les points d’intersection entre les tabous et les stagnations imposés à la langue arabe et au corps », explique Kallas qui a bénéficié pour ce projet d’une bourse de recherche accordée par le Centre de danse chorégraphique de Charleloi-Wallonie Bruxelles et l’Unesco dans le cadre du programme Beryt de l’Organisation internationale de la francophonie. Bien qu’accompagnée d’une musique pop arabe des années 1970 à 1990, ce « FãSL » est, comme son titre l’indique, une « parenthèse » dans la programmation du Métro al-Madina, un spectacle aux antipodes des cabarets habituels, ces Bar Farouk et autres Hishik Bechik qu’il reprendra, par ailleurs, en décembre. Billets en vente au guichet du théâtre et à la librairie Antoine.
(Photo Joe el-Hajj)
Édition
Au Salon du livre arabe, une pluie d’hommages
Inauguré jeudi 23 novembre au Seaside arena, (ex-Biel) sur le front de mer du centre-ville de Beyrouth, le 65e Salon du livre arabe organisé par le Club culturel arabe se déroule jusqu’au dimanche 4 décembre, de 10h à 21h. Outre les nouveautés en librairie, en majorité en langue arabe, à y découvrir, signalons une programmation parallèle assez intéressante.
Parmi les conférences à ne pas rater : celle, samedi 25 novembre à 16h30, autour des « Chrétiens d’Orient et la politique », avec Tarek Mitri, Nayla Tabbara et Antoine Saad. Suivie à 18h, par un hommage célébrant le centenaire de la mort de Sayyed Darwiche. Dimanche 26 novembre, à 16h30, Abido Bacha rend hommage à Assi Rahbani et à 18h, Henry Zoghaib converse autour de la traduction du Prophète de Gebran Khalil Gebran. Le mardi 28 novembre, à 16h30, Charif Majdalani s’entretient avec Henry Zoghaib autour de son ouvrage Mille origines. Jeudi 30 novembre, à 18h, une table ronde animée par Mohamad Hijazi autour des séries télévisées libanaises avec Chucri Anis Fakhoury, Ward el-Khal, Badih Abou Chakra, Samir Habchi et Mona Tayeh. Sans oublier un hommage à l’acteur Mohammad Chamel le vendredi 1er décembre à 19h30.
Il y a eu, début octobre, le festival Beyrouth Livres suivi du Salon international du livre de Beyrouth organisé par le syndicat des éditeurs et voilà à présent la 3e manifestation autour du livre en l’espace de deux mois. En espérant voir un jour une grande foire du livre qui réunit tout le monde.
Théâtre
Le rideau se lève sur des reprises à (re)voir
Présentée d’abord au Casino du Liban (en mai 2023) puis au Festival de Beiteddine (en juillet 2023) l’adaptation libanaise de la comédie musicale légendaire et presque centenaire de Broadway, Chicago de Roy el-Khouri reprend du 12 au 15 décembre, à O Beirut (Antélias). Parmi les talentueux artistes sur scène, Matteo el-Khodr, Youmna Bou Hadir, Ilias Christophoridis, Mirva Kadi, Cynthya Karam et Fouad Yammine. Tellement attachants, ces deux derniers, qu’on retrouve avec plaisir au théâtre Tournesol dans Ghammed Ayn, Fatteh Ayn (ferme un œil, ouvre un œil), cosigné par Karim Chebli et Sara Abdo, du 16 au 23 décembre, où les acteurs campent Aïda et Ibrahim, un vieux coulpe qui se dispute et se rabiboche depuis des décennies.
Pas encore applaudi Anjo Rihan dans Mjaddra Hamra ? Trois dates sont annoncées par le théâtre Monnot : le 5, le 11 et le 17 décembre. Le seul en scène créé par Yahya Jaber ne déçoit pas ses spectateurs qui en redemandent.
Entre deux levers de rideau, ne ratons pas non plus le stand-up de Shaden. Après Chia Seeds et Lakad Inataka el Wade', l’humoriste au verbe assassin est de retour avec Khawater (Contemplations) à O Beirut. Connaissant l'artiste, ça promet d’être un marathon pour les muscles zygomatiques.
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