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Moyen-Orient - Guerre Hamas - Israël

Cinq choses à attendre d'une éventuelle trêve et d'un accord sur les otages

Cinquante otages pourraient être libérés en échange de 150 prisonniers palestiniens, si l'accord se concrétise. Mais comme l'ont montré les précédentes négociations sur les otages, la mise à exécution de cet échange pourrait être aussi complexe que dangereuse.

Cinq choses à attendre d'une éventuelle trêve et d'un accord sur les otages

Des manifestants à Tel Aviv, le 21 novembre 2023, tiennent des pancartes demandant la libération des otages qui sont détenus dans la bande de Gaza après avoir été enlevés par des hommes du Hamas le 7 octobre, . REUTERS/Amir Cohen

Alors qu'une trêve se profile dans la bande de Gaza, sous les bombes depuis plus de quarante jours, que peut-on attendre d'un accord potentiel entre Israël et le Hamas qui pourrait temporairement interrompre les combats et libérer des otages ?


1. Trêve ou cessez-le-feu ?

La terminologie employée est importante. Jusqu'à présent, les rapports de l'AFP et de la BBC indiquent que si l'accord aboutit, il durera environ cinq jours. Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyé, a déclaré dans un communiqué mardi : « Nous sommes sur le point de conclure un accord de trêve ». Il a utilisé le mot arabe « hudna », suggérant une sorte de pause non permanente plutôt qu'un cessez-le-feu prolongé.

Avec 13 000 personnes tuées par les frappes israéliennes à Gaza depuis l'assaut du Hamas contre Israël le 7 octobre, les organismes d'aide, la communauté internationale et les acteurs régionaux font de plus en plus pression pour que les combats s'arrêtent. Israël s'est opposé à plusieurs reprises à un cessez-le-feu, craignant que le Hamas n'en profite pour se réarmer. Il semble que l'accord en question comporte une série de pauses brèves dans les combats, probablement quelques heures par jour, jusqu'à cinq jours.


2. Trois éléments-clés de la trêve

Premièrement, la libération d'otages en échange de prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes ; deuxièmement, l'acheminement de l'aide, et troisièmement, une pause dans les combats.

Selon des rapports de l'AFP et de la BBC, 50 des 230 otages retenus par le Hamas à Gaza depuis l'assaut du 7 octobre pourraient être libérés en échange d'environ 150 prisonniers palestiniens. On pense que les otages seront principalement des femmes et des enfants, et il n'est pas question de libérer des soldats israéliens.

Selon le ministère de la Santé de Gaza, l'aide est désespérément nécessaire pour venir en aide aux 1,7 million de personnes déplacées dans la bande de Gaza et aux quelque 30 000 personnes blessées depuis le 7 octobre.

Après des semaines de bombardements intenses et de graves pénuries de carburant et de fournitures médicales, la plupart des hôpitaux de Gaza ont cessé de fonctionner. Selon le rapport du 18 novembre du Bureau régional des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), 25 des 35 hôpitaux de la bande de Gaza sont hors service et 55 ambulances sont endommagées, rapporte l'AFP.

La trêve pourrait également limiter les opérations aériennes israéliennes au-dessus du sud de la bande de Gaza, bien que cela pourrait ne pas être accepté par la partie israélienne.

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Netanyahu estime que l'accord sur les otages est "la bonne décision" : Jour 46 de la guerre Israël - Hamas

3. Ce que les cas précédents de négociations d'otages israéliens avec le Hamas peuvent nous apprendre

Le précédent le plus notable en matière de négociation d'otages est le cas de Gilad Shalit, un soldat de l'armée israélienne enlevé en 2006 par des miliciens du Hamas, utilisant des tunnels qu’ils avaient creusés en Israël. Après cinq ans de captivité, il a été libéré. C'était la première fois qu'un soldat israélien était rendu vivant depuis 1985. Il s'agit de l'échange de prisonniers le plus important de l'histoire d'Israël, un soldat contre la libération de 1 027 prisonniers palestiniens.

Parmi les prisonniers libérés figurait Yehia Sinouar, l'actuel chef du Hamas à Gaza. À l'époque, le président palestinien Mahmoud Abbas s'était adressé à une foule en liesse à Ramallah, faisant l'éloge des anciens détenus en les qualifiant de « combattants de la liberté ».

Mardi, le ministre israélien d'extrême droite Ben Gvir a cité la libération de Sinaour en échange de Gilad Shalit comme exemple d'un « échange de prisonniers qui s'est mal terminé », rapporte le Times of Israel.


4. Pourquoi les enjeux sont différents

Avec 230 otages retenus, le calcul de Benjamin Netanyahu et de son cabinet de guerre est aussi complexe que dangereux. Après avoir insisté pendant des semaines sur la nécessité de mener une campagne militaire pour faire pression sur le Hamas afin qu'il libère les otages, il semble que le gouvernement israélien ait changé d'avis.

L'éditorialiste du Haaretz, Amos Harel, suggère que cela provient « principalement d'une prise de conscience par [Yoav] Gallant et le chef d'état-major de l'armée israélienne, Herzl Halevi, qu'il est impossible de se concentrer uniquement sur l'offensive militaire dans le nord de la bande de Gaza ».


5. Quelle est la suite des événements ?

Une question-clé demeure : si cet accord se concrétise, combien de temps durera-t-il ? Et quelle sera la suite de la campagne militaire israélienne ?

Benjamin Netanyahu a déclaré au début de la guerre que son objectif ultime était de « démolir le Hamas » et son réseau de tunnels. Le Wall Street Journal a rapporté mardi que la campagne militaire israélienne dans le sud de la bande de Gaza se poursuivait. Le journal américain a indiqué que des avions de guerre israéliens y avaient largué des tracts ces derniers jours, encourageant les habitants à fuir vers al-Mawasi afin de créer une « zone humanitaire ».

« Certains responsables militaires israéliens reconnaissent qu'il serait impossible d'enfermer deux millions d'habitants de Gaza dans al-Mawasi, qui fait à peu près la taille de l'aéroport LAX de Los Angeles », rapporte le journal.

Alors qu'une trêve se profile dans la bande de Gaza, sous les bombes depuis plus de quarante jours, que peut-on attendre d'un accord potentiel entre Israël et le Hamas qui pourrait temporairement interrompre les combats et libérer des otages ?1. Trêve ou cessez-le-feu ?La terminologie employée est importante. Jusqu'à présent, les rapports de l'AFP et de la BBC indiquent que si l'accord...

commentaires (1)

Il sera de plus en plus difficile d'en sortir , et nous risquons d1assister encore et encore pendant des années à la naissance de cellules du Hamas tout autour de la planète !

Chucri Abboud

03 h 56, le 22 novembre 2023

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Commentaires (1)

  • Il sera de plus en plus difficile d'en sortir , et nous risquons d1assister encore et encore pendant des années à la naissance de cellules du Hamas tout autour de la planète !

    Chucri Abboud

    03 h 56, le 22 novembre 2023

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