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Technologies - Santé

Patch antiondes pour smartphone : une belle arnaque !

Présentés comme la solution miracle contre les ondes émises par les smartphones, les patches antiondes vantés par de nombreux influenceurs sont non seulement inutiles, mais en plus dangereux. Des accessoires à éviter !

Patch antiondes pour smartphone : une belle arnaque !

Non seulement les patches antiondes ne sont pas efficaces, mais ils sont en plus dangereux. Photo d’illustration

Entre les smartphones, les tablettes, les ordinateurs, les routeurs internet et les objets connectés de toutes sortes, les ondes n’ont jamais été autant présentes dans notre quotidien, notamment dans nos foyers. Cette surexposition aux champs électromagnétiques suscite de nombreuses questions et inquiétudes, en particulier à propos de leur impact sur la santé, en particulier chez les personnes se déclarant électrosensibles, qui soupçonnent les ondes radioélectriques de causer des maux de tête, des acouphènes, des troubles du sommeil, voire de l’infertilité, des fausses couches et des tumeurs. Le sujet fait débat depuis des années et d’innombrables études ont été menées par toutes sortes d’organismes, sans parvenir à des conclusions.

Face à cette controverse et aux risques réels ou supposés, un marché de protection contre les ondes s’est progressivement développé. Et c’est ainsi que l’on a vu apparaître des patches antiondes pour smartphones : des petits dispositifs qui se présentent sous la forme de pastilles autocollantes à placer à un endroit précis à l’arrière d’un téléphone mobile et qui promettent de protéger l’utilisateur des ondes électromagnétiques. Vendus quelques dizaines d’euros, souvent promus par des influenceurs à grand renfort de codes promo alléchants, ils visent essentiellement les personnes électrosensibles, les femmes enceintes et les jeunes, grands utilisateurs de smartphones. Mais qu’en est-il vraiment ?

Quand puissance rime avec distance

Avant toute chose, rappelons que nous baignons en permanence dans des ondes électromagnétiques. Certaines sont naturelles, comme les ondes de lumière du Soleil, d’autres artificielles, c’est-à-dire issues de systèmes créés par l’homme, comme les ondes radio utilisées par la télévision hertzienne. De façon générale, la plupart des appareils électriques et électroniques sont sources de champs électromagnétiques, ne serait-ce que par leur système d’alimentation. Pour autant, il y a de grandes différences entre des appareils électroménagers et les systèmes de communication sans fil qui exploitent les ondes radio, notamment les smartphones.

Pour communiquer sur les réseaux mobiles, les smartphones utilisent des ondes électromagnétiques dans le spectre des radiofréquences. Mais contrairement à un téléviseur ou un poste de radio, qui ne sont que des récepteurs, un téléphone est aussi un émetteur : son antenne interne – un simple circuit métallique – sert aussi bien à capter qu’à envoyer des ondes. Et c’est ce qui fait toute la différence avec la plupart des appareils électroniques. Car pour détecter et joindre les antennes relais du réseau mobile, souvent situées à plusieurs centaines de mètres, le smartphone envoie ses signaux avec une certaine puissance. Or plus la puissance dudit signal est importante, plus grand est son impact sur les corps à proximité.

C’est pourquoi un utilisateur qui téléphone est plus exposé quand l’appareil est collé à l’oreille que quand il est en mode haut-parleur. Le pire, c’est quand le smartphone est collé au corps de façon prolongée, dans une poche, en particulier quand l’antenne relais est lointaine… Un problème qui ne se pose pas dans les mêmes termes avec d’autres systèmes sans fil utilisant les ondes radio, comme les écouteurs Bluetooth, des dispositifs à courte portée, qui travaillent avec des ondes radio de faible puissance.

Un dispositif qui augmente l’exposition

On peut légitimement se dire, même si l’impact de l’exposition aux ondes émises par les smartphones sur la santé n’est pas reconnu comme problématique par les études scientifiques, qu’il vaut mieux prévenir que guérir. Mais les fameux patches antiondes sont-ils vraiment efficaces ? En France, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) s’est penchée sur la question dans ses travaux de 2013. Elle a examiné plusieurs dispositifs antiondes et a constaté que ceux « destinés à être placés sur ou à proximité de l’antenne du téléphone mobile ne montrent pas d’efficacité de protection significative pour l’ensemble des téléphones mobiles et des bandes de fréquence testés. Aucune conclusion ne peut donc être apportée quant à leur efficacité sur une diminution du niveau de DAS ».

Même conclusion dans une enquête menée par 60 millions de consommateurs fin 2022 : non seulement les patches antiondes ne sont pas efficaces, mais ils sont en plus dangereux. Guy Pujolle, professeur d’informatique à la faculté des sciences et ingénierie de Sorbonne Université, explique au magazine que « ces patches sont contre-productifs » car « si on empêche un téléphone d’émettre, il va augmenter sa puissance, arrosant plus fortement d’ondes l’utilisateur ». En clair, comme la propagation des ondes entre l’antenne du smartphone et l’antenne émettrice est entravée par le patch antiondes, l’appareil émet encore plus d’ondes pour pouvoir surmonter l’obstacle et maintenir la connexion au réseau... Autrement dit, le remède est pire que le mal !

Comment limiter l’exposition ?

En pratique, il existe quelques principes simples à appliquer pour limiter l’exposition aux ondes électromagnétiques émises par un smartphone.

- Éteindre le smartphone dès que l’on n’en pas besoin : il n’émet et ne reçoit alors plus aucune onde radio.

- Passer en mode avion dès que possible – la nuit notamment –, ce qui a pour effet de couper toutes les communications sans fil.

- Tenir le smartphone loin du corps – plus de 1 mètre – quand il est sur le réseau mobile, en utilisant un kit mains libres ou des écouteurs filaires pour passer ses appels par exemple, et en le tenant loin de la tête pour surfer sur internet.

- Éviter de téléphoner l’oreille collée au smartphone en déplacement. Car quand il se déplace, l’appareil doit sans cesse chercher de nouvelles antennes relais pour maintenir la communication, en utilisant souvent sa puissance maximale : c’est la pire des situations !

Sources : rédaction et web

Entre les smartphones, les tablettes, les ordinateurs, les routeurs internet et les objets connectés de toutes sortes, les ondes n’ont jamais été autant présentes dans notre quotidien, notamment dans nos foyers. Cette surexposition aux champs électromagnétiques suscite de nombreuses questions et inquiétudes, en particulier à propos de leur impact sur la santé, en particulier chez les...
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