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Nos Lecteurs ont la Parole

Le reflet humain à travers le prisme marin

Dans le crépuscule pourpre d’une journée d’automne, le vieux navire s’éloigne lentement du port, s’enfonçant dans les eaux troubles de l’océan. À la barre, le jeune capitaine avance résolument vers le soleil couchant, prêt à affronter une nouvelle nuit de pêche. Sur le pont, les membres de l’équipage se cramponnent aux tiges de métal rouillées, où les filets de pêche sont tendus.

La pleine lune se lève majestueusement dans le ciel, tandis que le soleil disparaît lentement à l’horizon. Les lumières de la ville commencent à s’estomper progressivement alors que le vieux navire s’éloigne de la côte. Quand la lumière devient rasante, les hommes se détachent sur l’onde, ombres noires sur l’argent qui traversent le temps comme les sculptures de Giacometti. C’est un paysage aux mille nuances de rose et de bleu qui n’a rien à envier aux toiles impressionnistes.

Soudain, la mer se réveille en furie. Elle se métamorphose en un monstre blanc marin, se précipitant avec une énergie incommensurable vers le fragile navire. Le frêle paquebot tangue et danse au gré des assauts de la mer déchaînée. La lueur de la lune illumine les éclats d’écume d’une étrange lueur phosphorescente.

Dans la pénombre agitée, l’équipage s’active avec une détermination farouche. Une haleine humide, mêlée de senteurs de putréfaction, de sel et d’iode, se répand dans le navire. Peine perdue. La mer finalement revient farouchement à l’assaut et absorbe dans son gigantesque ventre mouvant les pauvres marins et pêcheurs en les faisant taire à jamais tel le sublime tableau La Vague de Hokusai.

Avec sa pureté et sa férocité, la mer symbolise la condition humaine dans toutes ses complexités et ses réalités. L’homme est en effet capable du meilleur comme du pire. Il peut posséder une âme pure, empreinte de passion et de compassion, tout comme il peut abriter un esprit malveillant, rempli de terreur et de noirceur.

Dans notre coin du monde, nous assistons quotidiennement à un conflit lugubre au rythme à la fois effarant et effrayant. Cette symphonie de la mort est orchestrée de manière sinistre par des mains viles et invisibles. Tel un film d’horreur, le ciel vire lentement du bleu au grisâtre puis soudainement du gris au noir houille. Chaque visage qui quitte ce monde laisse derrière lui un excès d’épaisseur et de rancœur. Les flots de messages empoisonnés qui se répandent profusément sur les réseaux sociaux sont en parfaite harmonie avec les nuages de flocons de cendre toxique qui déferlent abondamment sur les hôpitaux. Fatalement, notre monde devient plus que jamais fragmenté et polarisé.

Il est grand temps que l’homme prenne conscience que la guerre est un fléau inutile. Elle enlaidit notre monde et l’entraîne dans les ténèbres de l’horreur et de la frayeur. Au lieu de nous abaisser en combattant vilement notre prochain, élevons-nous en aidant vaillamment nos frères et sœurs, quelles que soient leur nationalité, leur religiosité ou leur ethnicité, et cela sans aucune exception. Consacrons notre temps et notre argent à soigner les malades, abriter les sans-abri et nourrir les affamés. En un mot, mobilisons-nous pour apporter davantage de bonté et de sérénité à un monde en pleine dérive et déprime. Notre conscience humaine nous exhorte à proclamer haut et fort : oui à la paix et à la réconciliation et non à la guerre et à la destruction.


Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « Courrier » n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, « L’Orient-Le Jour » offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires, ni injurieux, ni racistes.

Dans le crépuscule pourpre d’une journée d’automne, le vieux navire s’éloigne lentement du port, s’enfonçant dans les eaux troubles de l’océan. À la barre, le jeune capitaine avance résolument vers le soleil couchant, prêt à affronter une nouvelle nuit de pêche. Sur le pont, les membres de l’équipage se cramponnent aux tiges de métal rouillées, où les filets...

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