"Gaza a besoin qu’on la ramène à la vie. Ce qui nous manque, c’est notre café du matin avec la voix de Feyrouz", confie à L'Orient-Le Jour Samira Abdel Aleem, militante féministe syndicale palestinienne vivant à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. "Nous sommes des êtres humains. Nos enfants sont comme vos enfants", poursuit-elle.
Dans son dernier bilan, le Hamas comptabilisait 10.022 morts, dont 4.104 enfants, dans les bombardements israéliens sur la bande de Gaza depuis le début de la guerre, lancée le 7 octobre après une attaque du mouvement palestinien en Israël. Côté israélien, plus de 1.400 personnes ont été tuées selon les autorités, majoritairement des civils tués le 7 octobre.
"Crimes odieux" commis "sciemment" par Israël
"Au 31ème jour de guerre, la connexion est restaurée. Nous sommes toujours vivants mais nous n’allons pas bien. L’ennemi fait exprès de couper les communications afin d'avoir la latitude pour commettre ses crimes à Gaza sans que le monde ne soit au courant", poursuit Samira, qui indique que l'armée israélienne frappe "sciemment" des écoles et des hôpitaux. "Ils commettent des crimes odieux dans les camp. Ils ciblent les hôpitaux, les écoles et même les panneaux solaires, pour nous empêcher de recharger nos téléphones portables. Il n’y a plus d’électricité, plus d’eau..."
La militante estime également que l'UNRWA (Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens) a "complètement abandonné les déplacés qui se retrouvent dans les écoles, elle n’assure plus nourriture, ni eau, ni des soins de santé… Les maladies sont en train de se propager, comme la gale, la grippe et des maladies respiratoires", poursuit Samira Abdel Aleem. "Tout n'est que carnage. La famine va se propager. Des gens sont sous les décombres et l’odeur de la mort flotte partout."
"Qu'attend le monde ?"
"Je veux m’adresser à tous les gens libres dans ce monde : regardez Gaza, regardez les enfants…", continue Samira, la gorge nouée. "Les gens meurent ici, les enfants meurent, sans qu’ils ne soient coupables de quoi que ce soit. C’en est assez. Nos enfants ont été tués. Qu’attend le monde pour nous sauver ? Et que cherche cette force d'occupation ?" lance-t-elle.
"Chaque jour est pire que le précédent. Des bombes au phosphore sont utilisées contre les camps, des nouveaux massacres sont perpétrés. Les blessés qui sont hospitalisés chez nous, nous n’avons pas les capacités de les soigner… ni les moyens. Et ce que je vous raconte ne représente même pas 1% de ce que nous vivons", conclut Samira Abdel Aleem.
commentaires (3)
L,OLJ NE M,AYANT PAS DICTE CE QUE JE DEVAIS ECRIRE, JE N,AI PU COMMENTER.
LA LIBRE EXPRESSION
19 h 02, le 06 novembre 2023