Beaucoup de bruit pour rien. Voilà comment plusieurs protagonistes libanais ont interprété le tout premier discours du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, depuis le début de la guerre entre le Hamas et Israël, prononcé vendredi. Dans ses grandes lignes, l’allocution du numéro un du parti chiite était conforme aux attentes des milieux et observateurs politiques : Hassan Nasrallah a calmé quelque peu les appréhensions des Libanais qui retenaient leur souffle et craignaient de voir le pays emporté par le Déluge d’al-Aqsa. Il a toutefois maintenu un ton menaçant contre les Israéliens. L’Orient-Le Jour a fait le tour des réactions politiques.
– Walid Joumblatt : Depuis le début du conflit entre le Hamas et Israël, l’ex-chef du Parti socialiste progressiste presse pour que le Liban ne soit pas emporté par une guerre dont il ne pourra pas supporter les conséquences. Aujourd’hui, le leader druze se félicite du fait que Hassan Nasrallah l’ait rejoint. « Il était très clair sur le fait que le Hamas est un phénomène palestinien. Et il m’a rejoint sur ce point », dit M. Joumblatt à L’Orient-Le Jour, soulignant que le chef du Hezbollah a expliqué qu’« il a ouvert le front au Liban-Sud à sa façon, et a bloqué les troupes israéliennes qui étaient censées être à Gaza ». « Hassan Nasrallah a raison de faire assumer aux États-Unis la responsabilité d’un cessez-le-feu, soit pour une remise en liberté des otages, soit pour une illusoire solution politique (axée sur les deux États) à laquelle je ne crois pas personnellement », conclut M. Joumblatt.
– Samy Gemayel : C’est dans une déclaration à la chaîne saoudienne al-Arabiya que le chef des Kataëb, Samy Gemayel, a réagi au discours de Hassan Nasrallah, « totalement attendu », selon lui. « Nasrallah a prouvé aujourd’hui (vendredi) que le Liban officiel n’existe pas et que personne ne prend en compte la volonté des Libanais », a déploré le chef des Kataëb, rejetant le lien établi par Nasrallah entre le sort de Gaza et celui du Liban.
Élias Hankache, député Kataëb, a de son côté déclaré à L’OLJ que « la prise de parole de Hassan Nasrallah, qui est passé du “si je savais” (en 2006) au “je ne savais pas”, n’était pas surprenante et relève du déjà-vu. D’autant que la décision (de mener le Liban vers une guerre) dépasse largement le Hezbollah. Elle est tributaire de l’Iran ». « J’ai tendance à penser que depuis la mise sur pied de l’accord sur la délimitation de la frontière maritime (octobre 2022), les rapports entre le Hezbollah et Israël sont régis par quelque chose qui ressemble à la trêve de 1949 », a ajouté le parlementaire.
– Les Forces libanaises : À leur tour, les Forces libanaises disent ne pas être surprises par les propos de Hassan Nasrallah, près d’un mois après le début des hostilités. « C’est du déjà-vu. Hassan Nasrallah ne peut pas rester silencieux 28 jours après le début du conflit. Il a donc prononcé un discours de forme qui n’a rien de surprenant. D’autant que ce genre de décision dépend de son mentor iranien », commente le porte-parole du parti, Charles Jabbour.
– Le Courant patriotique libre : L’allié chrétien du Hezbollah, le CPL, affirme lui aussi s’être attendu à un discours comme celui-ci. « Il est clair que Hassan Nasrallah est conscient que le fait de se lancer dans une guerre n’est pas chose facile », souligne la vice-présidente du CPL pour les affaires politiques, Martine Najem Koteily. « Il est évident aussi qu’il a voulu calmer les craintes des Libanais en mettant en lumière le fait qu’il n’est pas obligé d’adhérer à la théorie de l’unité des fronts, tout en menaçant les Israéliens. Ce qui est normal et attendu », ajoute-t-elle, affirmant que « Hassan Nasrallah a consacré la logique de dissuasion qui fait que Tel-Aviv fait de minutieux calculs avant de se lancer dans une guerre contre le Liban ».
– Les Marada : Idem pour l’autre allié chrétien (plus constant) du Hezbollah, les Marada de Sleiman Frangié. « Le secrétaire général du Hezbollah a tenu un discours attendu et positif », estime le ministre sortant de l’Information Ziad Makary, estimant que « Hassan Nasrallah ne pouvait plus rester silencieux un mois après le début du conflit ». « Il a tenu un discours équilibré où il a mis les points sur les i et expliqué pourquoi le front est ouvert à la frontière sud. Et cela est, en soi, une bonne chose », abonde-t-il.
Personne n’a été capable de rappeler à HN que si le Liban sera attaqué par Israël, ce serait uniquement à cause de ses provocations incessantes pour le pousser à détruire notre pays, qui au fond ne représente qu’un champ de bataille comme un autre et son peuple comme chair à canons pour HN et ses alliés. C’est quand même triste de constater que les opposants ont toute la possibilité de le remettre à sa place par les temps qui courent et hésitent encore à le faire alors que le HB se retrouve au pied du mur à cause de son double langage et qui ne sert qu’à l’enfoncer et personne n’est là pour en profiter. Il n’a pas cessé d’évoquer la cause de Gaza et des innocents qui meurent sous un déluge de feu préférant rappeler son soutien au Hamas qui est le seul responsable de leur massacre et qu’il veut voler à son secours pour étendre ces massacres au peuple libanais tout en se proclamant résistant et responsable de la sécurité du Liban alors que personne ne l’avait désigné comme tel.
11 h 35, le 04 novembre 2023