Des enfants palestiniens remplissent des bidons d'eau à une citerne mobile, à Rafah, le 18 octobre 2023. MOHAMMED ABED / AFP
1 – La guerre entre le Hamas et Israël depuis 13 jours a encore débordé au Liban, mais avec une intensité relativement plus faible. Des échanges de tirs sporadiques ont eu lieu à la frontière du Liban-Sud entre le début et la fin de l’après-midi. Lors des derniers incidents en fin d’après-midi, le Hezbollah a affirmé avoir ciblé avec succès plusieurs sites de l’armée israélienne. Cette dernière a affirmé avoir riposté à 20 tirs de roquettes en provenance du territoire libanais. Enfin les Brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du Hamas, au Liban ont revendiqué « le lancement d'une salve de 30 roquettes ciblées depuis le Liban-Sud en direction de localités de Galilée occidentale.
2 – Le porte-parole de la Finul, qui a confirmé une partie de ces incidents, a assuré à L’Orient-Le Jour que la mission de maintien de la paix de l’ONU ne projetait pas de quitter le territoire libanais malgré la montée des tensions dans la région. Plus tôt dans la journée, le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, qui est actuellement à Beyrouth, avait notamment mis en garde contre un possible retrait de cette mission compte tenu de l’explosivité de la situation.
3 – Le gouvernement libanais a, pour sa part, adopté un plan d’action pour permettre au pays de tenir le choc dans le cas où la situation venait à devenir hors de contrôle. Peu de détails ont filtré à l’issue de la réunion du Conseil des ministres qui était programmée à 16h, mais l’accent a été mis sur le maintien en état de marche des principales infrastructures du pays et l’approvisionnement du pays en médicaments.
4 – De l’autre côté de la frontière, la situation à Gaza, où 2,4 millions d’habitants sont assiégés sans électricité ni eau et sont régulièrement pilonnés par l’armée israélienne, reste extrêmement préoccupante. L'aide humanitaire tant attendue par les Palestiniens bloqués dans la bande de Gaza devrait commencer à y entrer vendredi, après plusieurs jours d’attente. Au terminal de Rafah entre l'Égypte et Gaza, des Égyptiens ont réparé jeudi les dégâts des bombardements israéliens en vue du passage des camions d'aide, selon des témoins. Et des dizaines de personnes se sont rassemblées dans l'espoir d'une réouverture du point de passage.
5 - Au Caire, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a plaidé jeudi pour « un accès humanitaire rapide et sans obstacle » de l'aide humanitaire à Gaza, appelant à un « cessez-le-feu humanitaire immédiat ». Le président américain, Joe Biden, qui était en visite mercredi en Israël, avait affirmé avoir obtenu du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi de « laisser jusqu'à 20 camions traverser », un nombre totalement insuffisant selon l'OMS.
6 – Le Hamas continue de tirer de roquettes sur certaines localités israéliennes, tandis que l'armée de l'État hébreu pilonne encore la bande de Gaza. Le bilan humain reste stable côté israélien, avec plus de 1400 morts, mais le nombre de tués côté palestinien augmente de jour en jour. Ils étaient près de 3.800 selon le dernier décompte. Le bilan de la frappe meurtrière de mardi contre l'hôpital Ahli Arab de Gaza, fait toujours débat, les 471 morts comptabilisés par le ministère de la Santé de la bande de Gaza étant contestés par un haut responsable européen du renseignement qui évoque quelques dizaines de morts. Le Hamas et Israël se rejettent toujours la responsabilité du massacre. Le syndicat palestinien des journalistes a confirmé que seize membres palestiniens de la profession ont été tués dans la bande de Gaza en 13 jours.
7 - Sur le plan diplomatique, plusieurs pays s'activent pour éviter un embrasement régional. En visite en Israël, le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, a exprimé jeudi son soutien mais a appelé à accélérer l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza. Le président égyptien et le roi Abdallah II de Jordanie ont réclamé l' « arrêt immédiat » du conflit dans la bande de Gaza tout en accusant Israël d'infliger à ce territoire une « punition collective » visant à « affamer » les Palestiniens et à les « forcer au déplacement », selon Amman.
Les plus commentés
Retour des Syriens : Assad s'impose dans le débat
Nasrallah : Israël n’a réalisé aucun de ses objectifs dans cette guerre
Crise migratoire : un faux dilemme pour le Liban