Le chef de la diplomatie iranienne Hossein Amir-Abdollahian, arrivé jeudi soir au Liban après un passage en Irak, a été reçu vendredi matin par le Premier ministre sortant Nagib Mikati, ainsi que par le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah, à une date non précisée.
Le chef de la diplomatie iranienne a assuré, lors de son entretien avec Nagib Mikati, vouloir préserver la sécurité du Liban. « Ce qui est important pour nous, c'est la sécurité du Liban et la préservation du calme dans le pays. Il s'agit de l'objectif de ma visite, et je suggère la tenue d'une réunion pour les dirigeants de la région en vue d'étudier la situation », a-t-il déclaré, selon un communiqué repris par l'Agence nationale d'information (ANI, officielle).
A son arrivée la veille à Beyrouth, le ministre iranien avait déclaré que « la poursuite des crimes de guerre contre les Palestiniens et Gaza recevra une réponse du reste de l’axe (pro-iranien) », dont le Hezbollah fait partie.
M Abdollahian a par ailleurs mis en garde vendredi contre une propagation des événements de Gaza vers d'autres endroits dans la région, « si Benjamin Netanyahu (le Premier ministre israélien) n'arrête pas sa guerre dévastatrice ». Il a aussi affirmé que l'Iran voulait préserver la sécurité du Liban et a aussi estimé, selon l'AFP, que les États-Unis doivent « contrôler Israël » s'ils veulent éviter une guerre régionale.
Nagib Mikati a insisté pour sa part sur « la nécessité de mettre en oeuvre toutes les ressources diplomatiques pour mettre un terme à ce qu'il se passe à Gaza et protéger le Liban ».
« Si les Américains veulent éviter que la guerre se développe dans la région, ils doivent contrôler Israël », a-t-il dit, ajoutant : « la sécurité et la paix au Liban sont importantes pour nous ».
Presque totalement muet depuis le début du conflit, le gouvernement libanais sortant s’est finalement exprimé jeudi après-midi, à l’issue de la réunion du Conseil des ministres. Nagib Mikati, qui a fait part du soutien de l’exécutif aux Palestiniens « face à l’oppression d’Israël », a par ailleurs appelé « toutes les parties libanaises à la retenue », insistant sur « le rôle de l’armée dans la préservation de la sécurité et de la stabilité ». Un appel jugé subtil à l'adresse du Hezbollah pour qu'il reste à l’écart d’une guerre dont le Liban ne peut pas à l’évidence supporter les conséquences.
Les discussions entre MM. Abdollahian et Nasrallah ont porté pour leur part sur les développements dans la région, selon un communiqué du parti chiite publié vendredi. Des consultations ont également eu lieu sur « les responsabilités de chacun et les prises de position à prendre face à ces événements historiques et à ces évolutions dangereuses » à Gaza et dans la région.
Le Hezbollah pro-iranien s'est pour l'heure contenté d'une intervention limitée dans le conflit déclenché par le Hamas contre Israël.
Le ministre libanais sortant des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, est pour sa part rentré jeudi à Beyrouth suite à son déplacement au Caire pour participer à la réunion d’urgence de la Ligue arabe consacrée au conflit entre le Hamas et Israël. Selon l’ANI, le chef de la diplomatie libanaise s’est réuni avec ses homologues algérien, koweïtien, marocain palestinien, saoudien, syrien et yéménite.
« Réponse du reste de l'axe »
Jeudi soir, Hossein Amir-Abdollahian avait déclaré que « la poursuite des crimes de guerre contre les Palestiniens et Gaza recevra une réponse du reste de l’axe (pro-iranien) », lors d'une conférence de presse à l'aéroport de Beyrouth.
« Certains responsables occidentaux se sont demandés s'il y avait une intention d'ouvrir un nouveau front contre l'entité sioniste. Bien sûr, à la lumière de la poursuite de ces événements qui sont des crimes de guerre », a-t-il indiqué, par l'intermédiaire d'un traducteur.
« La poursuite des crimes de guerre contre la Palestine et Gaza recevra une réponse du reste de l'axe (pro-iranien). Et naturellement, l'entité sioniste et ses partisans seront responsables des conséquences de cette situation », a encore dit M. Amir-Abdollahian. « La République islamique d’Iran va continuer à soutenir avec force la résistance palestinienne, aux niveaux politique, international et médiatique », a-t-il ajouté.
Le chef de la diplomatie iranienne n'a pas donné plus de détails, mais l'axe de la résistance fait référence à une alliance entre l'Iran, les groupes palestiniens, la Syrie, le Hezbollah et d'autres factions.
Alors qu'il était censé se rendre en Syrie hier soir, le ministre a été contraint de rebrousser chemin et de venir directement à Beyrouth, après que l'armée israélienne a bombardé l'aéroport de Damas, le rendant inopérant.
L'étape irakienne
Plus tôt jeudi, le chef de la diplomatie iranienne, s'était rendu à Bagdad où il avait évoqué la situation à Gaza. « Les responsables de certains pays nous interrogent sur la possibilité d'ouvrir un nouveau front (contre Israël) dans la région », a-t-il déclaré, lors d'un entretien avec Mohamed Chia al-Soudani, le Premier ministre de l'Irak, pays voisin et allié de l'Iran.
« Notre réponse claire est que tout dépend des actions du régime sioniste à Gaza », a-t-il ajouté, selon un communiqué du ministère iranien des Affaires étrangères. « Même maintenant, les crimes d'Israël se poursuivent et personne dans la région ne nous donnera la permission d'ouvrir de nouveaux fronts ».
Environ 1.200 Israéliens ont été tués dans l'offensive du Hamas lancée samedi et 1.354 Palestiniens sont morts lors de la riposte israélienne, selon les autorités locales, dont de nombreux civils.
Prudents vis-à-vis de l'Iran depuis samedi, les Occidentaux ont haussé le ton en le mettant en garde contre une extension du conflit. Le président américain Joe Biden a ainsi déclaré mercredi qu'il avait « signalé clairement aux Iraniens de faire attention ».
Le président iranien Ebrahim Raïssi a appelé pour sa part les « pays musulmans et arabes » à « se coordonner pour faire cesser les crimes » d'Israël. Il s'était entretenu mercredi soir avec le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président syrien Bachar el-Assad.
Les Israeliens sont tues,dit il, ne seraient ils pas des etres humains...mais non ce sont des monstres et les hamas sont des etres humains bien sur.....la folie des "hommes""
20 h 10, le 15 octobre 2023