Quarante-et-un kilomètres de long sur environ dix kilomètres de large, la bande de Gaza est une terre de 365 km² sur laquelle quelque 2,3 millions de Gazaouis vivent enfermés entre la Méditerranée, l’Égypte et Israël. Enfermés car, depuis 2007 et la victoire électorale du Hamas sur ce territoire, les Palestiniens y résidant subissent un blocus (maritime, terrien et aérien) israélo-égyptien.
Un blocus qui s'est transformé en siège lundi après la décision du gouvernement israélien de couper toute forme d’approvisionnement en eau, électricité et biens de première nécessité à la population gazaouie. « Interdit » par le droit international, a souligné le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme mardi, ce siège vient en réponse à l’offensive militaire lancée par le Hamas en territoire israélien samedi dernier. « Nous combattons des animaux et agissons en conséquence », a ainsi justifié Yoav Gallant, ministre israélien de la Défense lundi.
Avec un âge médian de 18 ans et plus d’un million de mineurs, près de la moitié de la population gazaouie est au chômage, environ 80 % d'entre elle vit sous le seuil de pauvreté, 63 % dépend de l’aide humanitaire pour se nourrir et 95 % n’a pas accès à de l’eau propre, selon l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). Avant le siège, et depuis juillet dernier, l’électricité y était disponible 11 heures. Au sein de la bande de Gaza, huit camps de réfugiés palestiniens y sont répertoriés, faisant de ce territoire l’un des plus denses du monde en termes démographique.
« Apartheid »
Successivement occupée par l’Égypte et Israël depuis la guerre israélo-arabe de 1948, la bande de Gaza a finalement vu le retrait des forces armées israéliennes en 2005 et le démantèlement de huit colonies israéliennes en son sein. Mais la perte d’influence de l’Autorité palestinienne, qui administre la bande de Gaza depuis les accords d’Oslo en 1993, renforce celle du Hamas qui remporte la majorité des suffrages lors des élections législatives palestiniennes de 2006.
Après une lutte fratricide avec le parti politique nationaliste Fateh, le Hamas prend le pouvoir effectif en 2007, entraînant le blocus de ce territoire. Souvent décrite comme une « prison à ciel ouvert », la bande de Gaza sert de symbole à la cause palestinienne. Depuis 16 ans, personne ne peut en sortir à moins d’être muni d'une autorisation spéciale comme un permis de travail ou un certificat de santé. D’autres permis de sortie peuvent être distribués, mais au cas par cas.
Depuis 2007, il n’y a pas eu une année sans que ce territoire ne soit touché par des affrontements, certains prenant le statut de guerres, avec Israël. Human Rights Watch (HRW) en 2021 et Amnesty International en 2022 ont qualifié d’« apartheid » la politique d’Israël à l’encontre des Palestiniens de Gaza mais aussi ceux de Cisjordanie.
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