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Société - Éducation

Les écoles libanaises à la frontière sud toujours fermées ce mercredi

Le ministère de l’Éducation libanais évoque une décision « au jour le jour ».

Les écoles libanaises à la frontière sud toujours fermées ce mercredi

Un élève dans une école au Liban. Joseph Eid/Archives AFP

Une cinquantaine d’établissements scolaires libanais ont gardé leurs portes fermées ce mercredi, pour la deuxième journée consécutive, dans les régions proches de la frontière israélienne, cinq jours après l’offensive surprise « Déluge d’al-Aqsa » du Hamas en Israël et au lendemain d’une dégradation sécuritaire au Liban-Sud qui a notamment causé la mort de plusieurs membres du Hezbollah. La peur de répercussions sécuritaires dans la région a poussé le ministre sortant de l’Éducation, Abbas Halabi, à ordonner lundi la fermeture des institutions éducatives situées dans la zone frontalière avec l’État hébreu et à renouveler cette mesure mardi.

« Il y va de la sécurité des élèves et des enseignants », confirme à L’OLJ le directeur général de l’Éducation, Imad el-Achkar. Écoles publiques et privées se sont donc conformées à cette décision, sachant que le lundi 9 octobre devait être le premier jour de classe des élèves du public et que nombre d’élèves sont restés chez eux. « Nous étions supposés entamer l’année scolaire ce lundi. Mais la journée et la nuit ont été éprouvantes au vu des tirs d’artillerie incessants », déplore la directrice de l’École publique de Tebnine, Hyam Fawaz, qui scolarise 695 élèves, située à 7 minutes en voiture de la frontière israélienne. Fermé mardi, l’établissement devait rouvrir ses portes mercredi. Mais il restera fermé. Il devra aussi faire avec le départ de nombreux habitants de la zone frontalière. « Dans notre région, entre 60 et 65 % des habitants ont pris la route de l’exode vers Beyrouth, tandis que ceux de la ligne bleue se sont réfugiés à Tebnine », déplore la directrice.

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Soucieuses de la sécurité de leurs élèves et du corps enseignant, les écoles privées de la région, qui ont déjà fait leur rentrée entre septembre et début octobre, se sont empressées de respecter la décision officielle. « Nos écoles de Marjeyoun et Aïn Ebel ont décidé de prendre une pause de quelques jours, sur recommandation du ministère de l’Éducation et sur conseil des parents d’élèves », affirme sœur Afaf Abou Samra, directrice générale des établissements des Saints-Cœurs qui scolarisent 22 000 élèves dans le pays. « Nos deux établissements de Rmeich et Debel ont fermé leurs portes dès mardi. Ils scolarisent un millier d’élèves environ sur nos 15 000 à travers le pays. L’établissement de Nabatiyé fonctionne lui normalement », renchérit sœur Bassima Khoury, directrice du bureau pédagogique des sœurs antonines. Même décision pour les établissements de la Mission laïque française de Tyr et Habbouche qui ont demandé à leurs 1 200 élèves de rester chez eux, sur un total de 9 500 élèves de la MLF au Liban. « Nous respectons les consignes en contact étroit avec l’ambassade de France et les services sécuritaires », réagit Patrick Joseph, responsable de la MLF au Liban.

Dans l’attente des directives officielles

Les institutions éducatives attendent les nouvelles directives du ministère de l’Éducation pour les prochains jours, dans un contexte d'échanges de tirs sporadiques ces derniers jours entre le Hezbollah et l'armée israélienne, à la frontière du Liban-Sud. Mais déjà se pose l’enjeu pédagogique. Après quatre ans de crise et d’effondrement du niveau éducatif des élèves, le système scolaire au Liban saura-t-il réagir à une nouvelle crise ? Si les établissements de la MLF du Liban-Sud ont immédiatement lancé l’enseignement à distance, tout indique pour l’instant qu’aucune décision globale ne sera prise dans l’attente d’un éclaircissement de la situation. « Nous prendrons les décisions adéquates au jour le jour, en fonction de l’évolution de la situation », confirme Imad el-Achkar. « Nous n’avons pas de plan d’urgence pour l’instant. Nous envisagerons d’y remédier si la situation sécuritaire se dégrade », souligne sœur Bassima Khoury. Car les élèves qui vivent à proximité de la frontière sud vivent en ce moment des journées difficiles. « Terrorisés et traumatisés, sont-ils seulement capables d’écouter la leçon, en présentiel ou en ligne ? » demande sœur Afaf Abou Samra. « La sagesse recommande d’attendre que la situation se précise car les mesures sécuritaires ne concernent que la zone frontalière pour l’instant », résume le père Youssef Nasr, secrétaire général des écoles catholiques, également coordonnateur des institutions éducatives privées. C’est alors que pourra être étudiée la réponse à donner. Mais encore faut-il qu’elle soit à la portée de tous les établissements, publics y compris.

Une cinquantaine d’établissements scolaires libanais ont gardé leurs portes fermées ce mercredi, pour la deuxième journée consécutive, dans les régions proches de la frontière israélienne, cinq jours après l’offensive surprise « Déluge d’al-Aqsa » du Hamas en Israël et au lendemain d’une dégradation sécuritaire au Liban-Sud qui a notamment causé la mort de plusieurs...

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