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Le Club des juges rappelle son attachement à la liberté d'expression


Le Club des juges rappelle son attachement à la liberté d'expression

Le Palais de justice de Beyrouth. Photo d'archives ANI

Le Club des juges, une association de magistrats indépendants, a publié un communiqué vendredi rappelant son attachement à la liberté d'expression et à la nécessité d'avoir une loi préservant l'indépendance de la justice. Ce communiqué intervient deux jours après que le ministre libanais sortant de la Justice, Henri Khoury, a déféré devant l’Inspection judiciaire quelque 114 magistrats, membres du Club des juges, pour ne pas avoir respecté une décision du ministre relative aux médias.

« Le Club se voit obligé de rappeler un principe consacré par la Constitution libanaise et dans les traités internationaux, à savoir le droit à la liberté d'expression et d'opinion, un droit inhérent à tout individu, un droit inaliénable, indépendamment des pressions ou des épreuves. Cela nous oblige, dans le souci de préserver l'espoir d'un État de droit, à proclamer à nouveau et publiquement notre attachement profond à ce droit en tant que juges », souligne le communiqué de l'association.

Le Club des juges se consacre à la lutte contre la corruption, en défendant les droits du corps de la magistrature et son indépendance vis-à-vis du pouvoir politique. Fondé en 2018, et membre de l’Union internationale des magistrats (94 associations à travers le monde), il est considéré par certains comme « une voix libre » indispensable dans le contexte actuel de justice libanaise déliquescente qui nécessite des réformes urgentes.

En avril dernier, le ministre Khoury avait publié une circulaire dans laquelle il interdisait aux magistrats « d’apparaître dans les médias et y donner leur avis sans avoir obtenu une autorisation préalable ». Le Club des juges ne s’est pas conformé à ces instructions, poursuivant à travers des communiqués diffusés sur les réseaux sociaux et sur les supports médiatiques l’affichage de ses positions critiques contre une justice qu'il estime sclérosée par l’ingérence de la politique.

« Les développements récents confirment à nouveau l'impératif d'adopter une loi qui garantisse véritablement l'indépendance du pouvoir judiciaire, ajoute le Club des juges dans son communiqué. Cette demande (...) est essentielle pour édifier un État de droit solide qui ne peut exister sans un système judiciaire indépendant, équitable et compétent ». Enfin, le Club demande à la classe politique de « concrétiser les paroles par des actes et à accélérer, chacun dans son domaine de compétence, l'adoption d'une loi qui préserve effectivement l'indépendance, en appliquant le principe de la séparation des pouvoirs, sans hésitations ni réticences ».

La décision de déférer quelque 114 magistrats devant l’Inspection judiciaire avait été précédée il y a quelques mois par au moins deux convocations adressées au président du Club des juges, Fayçal Makki. Selon nos informations, aucune mesure n’a été prise à ce jour contre lui.

Le Club des juges, une association de magistrats indépendants, a publié un communiqué vendredi rappelant son attachement à la liberté d'expression et à la nécessité d'avoir une loi préservant l'indépendance de la justice. Ce communiqué intervient deux jours après que le ministre libanais sortant de la Justice, Henri Khoury, a déféré devant l’Inspection judiciaire quelque 114...