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Moyen-Orient - TURQUIE

Attentat à Ankara : qu'en dit la presse turque ?

Plusieurs titres nationaux évoquent les nombreuses arrestations qui ont visé des individus accusés de soutenir le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) à la suite de l'attaque.

Attentat à Ankara : qu'en dit la presse turque ?

Des membres des forces spéciales turques patrouillent près du siège du ministère de l'Intérieur, dans la zone où s'est produit un attentat à la bombe, le 1er octobre 2023 à Ankara. Photo AFP/Adem Altan

Leur « couper le souffle ». Ce sera le traitement réservé aux « terroristes », jusqu'à ce que « le dernier soit neutralisé », a annoncé le ministre turc de l'intérieur, Ali Yerlikaya, au lendemain de l'attentat-suicide commis par deux assaillants, tués au cours de l'attaque, devant l'enceinte du ministère de l'Intérieur à Ankara. Deux policiers ont été légèrement blessés. Selon le ministère, un des deux auteurs était affilié au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), groupe de combattants kurdes considéré comme terroriste par Ankara, Bruxelles et Washington, qui a revendiqué l'attentat dimanche en fin de journée. « Un sévère avertissement aux terroristes et à leurs collaborateurs », relève Daily Sabah, quotidien progouvernemental qui rapporte que des raids policiers ont eu lieu dans 26 domiciles, à Istanbul et Kirklareli, près de la frontière bulgare. Une vingtaine de personnes ont été arrêtées pour des motifs liés au terrorisme ou à des liens avec des groupes terroristes, selon le journal. 

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Dans le viseur des autorités également, des membres du Parti démocratique des peuples (HDP), troisième force politique du pays, à composante kurde. « Ce matin, des dizaines de nos amis, y compris des membres de l'assemblée du parti (...), ont été injustement détenus à Istanbul », a déclaré le parti, affirmant que les opérations visaient à « créer une confusion », rapporte l'agence de presse turque Bianet, réputée antirégime et financée en partie par la Commission européenne. Une confusion entretenue ad nauseam par la formation majoritaire, le parti de la Justice et du développement (AKP) dont le président turc Recep Tayyip Erdogan est issu. Lors de sa campagne pour les élections présidentielle et parlementaires de mai dernier, le chef de l’État en lice pour sa troisième réélection, s'était évertué à criminaliser le HDP en vue d'interdire le parti, en raison de ses liens supposés avec le PKK. Une stratégie qui avait poussé les cadres de la formation à se reconstituer sous les couleurs du parti de la « gauche verte », le Yesil Sol Parti (YSP).  Par ailleurs, le quotidien progouvernemental Hürriyet informe du décès de Müzdelif Taskın, le soi-disant responsable syrien de l'ordre public général pour le compte du PKK, lors d’une opération menée ces dernières heures à Kameshli, dans le nord de la Syrie. Müzdelif Taskın est accusé d’avoir participé à de nombreuses attaques contre les forces de sécurité en Turquie au nom du groupe kurde.

 « Nous pouvons arriver soudainement une nuit »

Une répression effectuée en parallèle à l'intensification des frappes aériennes au Kurdistan irakien, dans le nord du pays, contre une vingtaine de bases arrières attribuées au PKK afin de « neutraliser » les combattants. « Un terme utilisé pour signifier tuer », précise Duvar, un média en ligne pro-opposition, d'obédience socialiste. « Erdogan a laissé entendre que de nouvelles opérations antiterroristes au-delà des frontières de la Turquie étaient imminentes », soutient quant à lui le Daily Sabah dans la journée de lundi, soulignant le caractère exceptionnel de l'événement et rappelant que, malgré de nombreuses annonces en ce sens ces dernières années, aucune « offensive terrestre d'envergure avec davantage de bottes sur le terrain » n'avait encore été menée, Ankara ayant plutôt recours à des « frappes de précision (...) contre les membres du PKK retranchés en Irak et en Syrie ».

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Des soldats turcs sont pourtant bien présents dans le Nord syrien, où la Turquie cherche à installer une « zone de sécurité » de 30 kilomètres pour éviter l'implantation de factions kurdes sur son territoire. Dans la capitale turque, quelques heures après l'attentat, résonnait le couplet « Nous pouvons arriver soudainement une nuit », tiré d'une célèbre chanson nationaliste. Une phrase reprise sous la forme d'un slogan politique à plusieurs reprises par le président Recep Tayyip Erdogan, et répétée ce dimanche « pour éclairer les opérations antiterroristes à venir », devant les députés réunis pour la session inaugurale du Parlement, soutient le Daily Sabah.

De son côté, le PKK estime que l’attaque perpétrée ce dimanche à Ankara est un « acte de légitime défense » répondant aux « pratiques inhumaines et (aux) politiques d’isolement » dont le gouvernement turc ferait usage à l’égard du peuple kurde, cite Bianet. Le PKK accuse notamment Ankara d’utiliser des armes chimiques contre les forces de la résistance kurde et de « massacrer » les régions à majorité kurde. Le média d'opposition consacre un article aux obsèques de Mikail Bozlagan, médecin vétérinaire de 24 ans, assassiné d'une balle dans la tête par les auteurs de l'attentat avant de s'emparer de sa voiture pour se rendre à Ankara. Un « martyr », souligne Posta Gazetesi, un tabloïd turc. Les funérailles se sont déroulées à Kayseri, en Cappadoce, d'où est originaire le médecin, en compagnie du ministre de l'Intérieur turc et plusieurs hauts cadres de l'AKP. Du reste, les médias s'interrogent sur l'identité du deuxième assaillant, le premier ayant été identifié grâce aux recherches ADN comme étant Hasan Oguz, alias Kanivar Erdal, dont les liens avec le PKK seraient confirmés selon le ministère de l'Intérieur.

Leur « couper le souffle ». Ce sera le traitement réservé aux « terroristes », jusqu'à ce que « le dernier soit neutralisé », a annoncé le ministre turc de l'intérieur, Ali Yerlikaya, au lendemain de l'attentat-suicide commis par deux assaillants, tués au cours de l'attaque, devant l'enceinte du ministère de l'Intérieur à Ankara. Deux policiers ont été...

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