
Le chef du Courant patriotique libre (CPL) Gebran Bassil prononçant un discours en avril 2022. Photo d'archives du site Tayyar.org
Le chef du Courant patriotique libre (CPL, aouniste) Gebran Bassil a estimé dans un discours samedi soir que les parties politiques qui misent sur un changement dans l'équilibre des forces pour faire parvenir leur candidat à la tête de l'État « se trompent », alors que le pays semble de plus en plus englué dans l'impasse de l'élection présidentielle depuis la fin du mandat de Michel Aoun, le 31 octobre 2022.
« Tous ceux qui attendent un changement dans l'équilibre des forces pour faire parvenir leur candidat (à la tête de l'État) se trompent, comme par exemple un coup porté au Hezbollah ou à l'Iran, la chute du président syrien Bachar el-Assad, une entente syro-saoudienne ou syro-iranienne », a souligné M. Bassil, s'exprimant lors d'un dîner à Zahlé dans le cadre d'une tournée dans la Békaa. « La réussite d'un président soutenu par tous les Libanais n'est pas garantie, que dire alors s'il est élu contre le gré de la moitié des Libanais ? », a-t-il poursuivi.
M. Bassil a encore fait valoir qu'un « État se construit par l'entente, non pas en s'appuyant sur des puissances étrangères pour renforcer sa position contre les autres, ni à travers des querelles internes ». Il a « renouvelé l'appel à l'entente, à l'élection d'un président et la formation d'une classe au pouvoir sur la base d'une vision claire qui détermine les choix politiques, économiques et financiers, comme nous l'avons fait dans notre feuille de route présidentielle, sur laquelle nous sommes en train de nous entendre avec certains ».
Le CPL mène des pourparlers avec son allié le Hezbollah, autour de la présidentielle, dans le cadre desquels il avance deux demandes : la décentralisation administrative et la création d'un fonds fiduciaire pour gérer les biens de l'État. Bien qu'il soutienne pour la présidence Jihad Azour, haut fonctionnaire du Fonds monétaire international (FMI), aux côtés des groupes d'opposition et des Forces libanaises, le CPL a déclaré ces derniers mois qu'il était prêt à appuyer n'importe quel candidat, y compris le chef des Marada Sleiman Frangié, rival politique des aounistes et candidat du Hezbollah et d'Amal, si le parti chiite pro-iranien et ses alliés s'engagent à mettre en œuvre ses deux revendications.
Depuis septembre 2022, une douzaine de sessions parlementaires consacrées à l'élection d'un nouveau chef de l'Etat se sont soldées par un échec, en raison de l'absence d'accord entre les groupes politiques. Le Hezbollah et l'opposition n'ont pas réussi à recueillir suffisamment de voix pour que leurs candidats respectifs soient élus.
« Imposer » le rapatriement des réfugiés syriens
Dans son discours, le député de Batroun a également estimé qu'il est « de 'notre' responsabilité de demasquer ceux qui complotent contre notre existence, de l'intérieur et de l'extérieur (...) et celui qui donne dès maintenant des garanties de ne pas fermer la frontière, alors qu'il est en train, au final, de fermer la frontière maritime et de passer sous silence l'accueil des migrants ». « Ils l'ont déjà fait avec le décret de naturalisation en 1994 et la vague de migration en 2011, et continuent aujourd'hui. Nous ne faisons pas preuve d'injustice envers eux si nous disons qu'ils sont les conspirateurs les plus dangereux contre le pays », a-t-il encore tonné. En 1994, des dizaines de milliers d’étrangers à majorité musulmans (entre 150.000 et 200.000 selon diverses sources), dont de nombreux Palestiniens, ont acquis la nationalité libanaise sous le mandat de l’ex-président Élias Hraoui et l'ex-Premier ministre Rafic Hariri.
« Il est de notre responsabilité de faire face au danger de la migration qui menace notre existence », a conclu M. Bassil, en soulignant la nécessité que « le gouvernement discute avec la Syrie et le reste du monde pour imposer le rapatriement (des Syriens) et non pas réclamer des aides ».
Le Liban a connu, au cours des dernières semaines, une nouvelle crise migratoire à la frontière avec la Syrie. Selon les estimations officielles, le pays accueille deux millions de réfugiés syriens, dont seulement 830.000 sont enregistrés auprès des Nations unies. Des responsables libanais se sont dernièrement rendus à Damas pour discuter du retour de ces personnes déplacées par la guerre civile dans leur pays.
commentaires (7)
Il existe encore celui-là?
LeRougeEtLeNoir
17 h 33, le 01 octobre 2023