Charafeddine critique les décisions trop "timides" du gouvernement sur les réfugiés

Le ministre libanais sortant des Déplacés, Issam Charafeddine, a déclaré jeudi que « les décisions prises par le gouvernement concernant la question des déplacés syriens sont trop timides ».

« Il y a une collusion extérieure contre le Liban sur la question des réfugiés et un silence interne. Et la solution au problème se trouve en Syrie », a estimé M. Charafeddine, au micro de la chaîne locale MTV. Concernant l'absence de réaction à l'intérieur même du Liban, il a reproché au chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, d'imposer des « limites à ses quatre ministres, qui sont concernés par la question des réfugiés syriens ».

Les ministres aounistes ont boycotté toutes les réunions du cabinet depuis l'expiration du mandat de l'ancien président Michel Aoun en octobre 2022. Le CPL critique les réunions du cabinet en l'absence d'un président et accuse le Premier ministre sortant Nagib Mikati de vouloir s'arroger des prérogatives présidentielles. Un Conseil des ministres a été consacré à la question des réfugiés à la mi-septembre. Bien que certains députés affiliés au CPL aient préalablement exprimé leur intention de participer à cette réunion, ils s'en sont finalement abstenus.

Dans son entretien, M. Charafeddine a ajouté : « J'ai appelé à une réunion du Conseil central de sécurité sur le sujet, étant donné que le Conseil supérieur de défense ne peut pas se réunir en l'absence d'un président de la République, et c'est la responsabilité du ministère de l'Intérieur de lancer cette initiative ». Il a estimé se « mettre en danger parce que j'élève ma voix contre les procrastinateurs, contre les Nations unies et les Etats-Unis, et la collusion formée contre nous ».

Le ministre des Déplacés a également accusé l'Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) d'encourager ces derniers à « venir au Liban en leur donnant des salaires mensuels, tandis que le gouvernement libanais empêche leur retour en Syrie ». « La solution la plus appropriée à la question des réfugiés est d'élire un président de la République prêt à suivre la question, et que le ministère de l'Intérieur assure un suivi des réfugiés qui se rendent en Syrie et reviennent au Liban avec une carte de réfugié », a poursuivi M. Charafeddine. « Le ministre des Affaires étrangères [Abdallah Bou Habib] devrait se retirer complètement de la question des réfugiés syriens et confier cette tâche à un autre ministre », a-t-il encore déclaré. 

M. Bou Habib avait annoncé au début du mois qu'il avait l'intention de se rendre en Syrie pour discuter du dossier des réfugiés avec son homologue syrien, mais une telle visite n'a jusqu'à présent pas eu lieu.