La plupart des Palestiniens déplacés à la mosquée al-Moussalli de Saïda (Liban-Sud), à la suite des derniers affrontements survenus début septembre dans le camp de Aïn el-Héloué, ont été évacués pour des raisons de sécurité, a confirmé le responsable adjoint des secours de la mosquée, Ibrahim Nadir, à L'Orient Today ce jeudi.
Selon M. Nadir, les responsables de la mosquée ont demandé l'évacuation car « la mosquée n'est plus sûre ». Il a ajouté qu'« environ 200 personnes résidaient dans la mosquée, la plupart d'entre elles ayant trouvé d'autres abris, à l'exception de quatre familles ».
Mercredi, un volontaire qui travaille à la mosquée venant en aide aux réfugiés avait confié à notre correspondant dans le Sud, Mountasser Abdallah, que les personnes en charge de la mosquée ont formulé cette demande parce que ce lieu saint allait fermer. « Environ 200 réfugiés se trouvent désormais sans protection », avait-t-il indiqué, soulignant que les volontaires qui s'occupaient d'eux ont quitté la mosquée après le cessez-le-feu dans le camp.
« Nous avons demandé que les réfugiés soient transférés dans des écoles de l'Unrwa (l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens) à Saïda mais on nous a dit qu'elles sont surchargées. Nous avons aussi réclamé qu'ils soient installés dans d'autres écoles de l'agence à Sibline, mais cela était impossible en raison de la propagation du Covid dans les locaux », a-t-il déploré.
« Je n'ai nulle part où aller. Je vais me réfugier sous les arbres avec ma femme et mes enfants », a regretté un réfugié, selon une vidéo fournie par notre correspondant. « Je ne peux pas rentrer chez moi parce que mon domicile est détruit », a aussi déploré Nour, une réfugiée qui se trouvait dans la mosquée. Tous deux ont affirmé avoir été appelés à quitter les lieux.
La dernière vague de violence dans le camp entre le Fateh et des groupes islamistes avait commencé le 7 septembre et avait fait au moins 18 morts, des centaines de blessés et des milliers de déplacés. Un énième cessez-le-feu avait été décidé le 14 septembre, à l'issue d'une journée de concertations entreprises par le président du Parlement Nabih Berry. Cet appel au calme a été relativement respecté pour l'heure. Il s'agissait de la deuxième vague d'accrochages dans le camp après de premiers combats ayant éclaté fin juillet.
Les combats entre le mouvement Fateh, proche du président palestinien Mahmoud Abbas, et des groupes islamistes, notamment Jund el-Cham et al-Chabab al-Moslem (La jeunesse musulmane), s'inscrivent dans le cadre des luttes intestines entre ces factions qui essaient de s'imposer dans le camp.
Par ailleurs, des informations faisant état de l'arrestation et de la saisie par l'armée libanaise d'un camion rempli de munitions à la sortie du camp a été démentie mercredi par une source sécuritaire à notre correspondant. D'après cette source, le camion était utilisé pour transporter des meubles provenant d'une maison qui avait été occupée par des combattants pendant les affrontements et des munitions ont été retrouvées dans l'un des canapés.
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