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Lifestyle - Focus

Les découvertes archéologiques se succèdent de Naples à l’Arabie saoudite

L'archéologie poursuit ses révélations sur l'histoire des civilisations anciennes.

Les découvertes archéologiques se succèdent de Naples à l’Arabie saoudite

Les autels découverts en Italie sont à l'instar de cet autel du temple al-Khazneh. Photo Creative Commons

L’Italie a fait une découverte unique : les vestiges d’un temple nabatéen submergé près de Naples refont surface ; un site minier de la légendaire Arabie mis au jour ; la collection d’art islamique du musée Mayer, à Jérusalem, sauvée in extremis par la fondation Al Thani Collection, tandis que le British Museum enquête pour retrouver quelque 2 000 artefacts disparus.

Une équipe italienne d’archéologues sous-marine a identifié un temple nabatéen submergé par les eaux à Pouzzoles, l’ancienne cité romaine portuaire de Puteoli qui, au Ier siècle, était un centre économique important et le plus grand port commercial de la Méditerranée romaine après Ostie.

Premier temple nabatéen découvert en Occident

Il s'agit du premier temple nabatéen à avoir été découvert hors du territoire traditionnel du riche royaume arabe qui s’étendait de la côte de la mer Rouge jusqu’au Hijaz, et au nord jusqu’à Damas, et avait pour capitale la célèbre Petra taillée dans la roche dans le désert sud-ouest jordanien. Datant du début du Ier siècle de l’ère chrétienne, le temple a été identifié grâce à la découverte dans les fonds marins de deux autels en marbre, dédiés au dieu Dushara (Dusarès) , divinité suprême des Nabatéens, adorée sous la forme d’un bétyle, pierre sacrée faisant l’objet de vénération. Suite à une cartographie du site réalisée avec des scanners laser et des drones, les archéologues estiment que le reste du temple pourrait être enseveli à moins de deux mètres sous le sable. Les explorations continuent.

« Cette découverte témoigne de la richesse et de l’immensité des échanges commerciaux, culturels et religieux dans le bassin méditerranéen du monde antique.  Les Nabatéens, bien qu’enracinés dans la Jordanie moderne et dans le nord de l’Arabie saoudite, avaient des intérêts économiques et commerciaux qui leur permettaient d’être présents dans toute la Méditerranée, y compris, comme nous le savons maintenant, dans l’enclave marchande de Pozzuoli, près de Naples », a déclaré le ministre italien de la Culture, Gennaro Sangiuliano.

Le désert d’Arabie continue de révéler son passé

Pour sa part, l’Agence de presse officielle saoudienne a annoncé une découverte archéologique importante sur le site d'al-Abla, dans la province d’Asir, dans le sud-ouest du royaume wahhabite, à la frontière du Yémen.

Selon l'agence, les fouilles menées sur le site ont conduit à la découverte de réservoirs utilisés pour récupérer l’eau de pluie pour l’industrie et les habitations. Des vestiges d’unités résidentielles et industrielles dont les murs et les sols sont recouverts de gypse, un minéral utilisé dans la fabrication du plâtre, ont été également mis au jour. Parmi les objets exhumés figurent de petites fioles en verre, des pièces métalliques, des morceaux de récipients en bronze, des anneaux, des perles en ivoire et des pierres précieuses. Les équipes ont aussi déterré des broyeurs, des poteries émaillées, des poêles en céramique et des bassins d'eau de forme ovale à l’intérieur d’un matériau isolant.

Ces découvertes « mettent en évidence qu’al-Abla est l'un des sites miniers anciens les plus importants du sud du pays », a indiqué l'agence de presse, sans préciser à quelle période remonte ces vestiges.

Un sommet mondial sur l'archéologie se tiendra du 13 au 15 septembre en plein cœur du désert d’Arabie, dans la vieille ville d’al-Ula, l’oasis à la mémoire millénaire. Organisé par la Commission royale pour al-Ula (RCU), l’événement rassemblera plus de 60 conférenciers issus de divers horizons allant de l'archéologie et du patrimoine culturel aux médias et à l'entrepreneuriat.

Vue de l'exposition « Trésors » de la collection al-Thani à l'hôtel de la Marine. Photo tirée de la page officielle

La Fondation al-Thani au secours du musée Mayer de Jérusalem

Principal musée d’art islamique à Jérusalem, L.A Mayer a sauvé une partie de sa collection grâce à la Al Thani Collection Foundation, financée par la famille princière du Qatar. En difficulté financière, l’établissement muséal était prêt à vendre quelque 270 artefacts de sa collection, qui comprend de la poterie, des textiles, des bijoux, des objets de cérémonie et d'autres objets culturels islamiques, et surtout un casque-turban turc (ou perse) du XVe siècle et une feuille d’un Coran du XIe-XIIe siècle, tous deux évalués à plusieurs centaines de milliers d’euros.

Un accord entre la fondation et le musée a permis à celui-ci de combler son déficit financier, de récupérer ses pièces et a même été jusqu’à payer les frais d’annulation de la vente organisée par Sotheby’s. En échange, la fondation obtient du musée d’art islamique un prêt sur 10 ans d’un de ses plus importants artefacts, une cruche en argent découverte en Iran et provenant du célèbre trésor de Ralph Harari, éminent savant britannique et grand collectionneur. Cette cruche exceptionnelle très ouvragée datant du Xe siècle sera exposée régulièrement dans la collection al-Thani à l'hôtel de la Marine de Paris.

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Et aussi… le « sultan 1966 »

Le conservateur en chef de l’art grec et romain du British Museum, soupçonné d’avoir « volé et vendu » sur eBay près de 2 000 objets des collections du musée, pour une valeur estimée à plusieurs dizaines de millions de livres sterling, vient de présenter sa démission, rapportent le Daily Telegraph, le NYTimes, le Times, et d’autres médias.

Peter Higgs, conservateur en chef de l’art grec et romain du British Museum, nouvellement démissionnaire. Photo tirée des réseaux sociaux

Selon l’enquête, Peter Higgs opérait depuis 2016 sous le pseudonyme de « sultan 1966 » en cédant souvent ces artefacts pour une fraction de leur valeur réelle. À titre d’exemple, « un objet romain datant de plus de deux millénaires, estimé à 50 000 livres sterling, aurait été vendu 40 sterling (46 euros) sur le site de commerce en ligne », révèle Le journal des arts.

La mise en cause pénale a été déclenchée lorsque Peter Higgs a tenté de vendre des objets qui figuraient dans l’inventaire. Le British Museum se trouve désormais confronté à la tâche complexe de déterminer quels objets ont disparu de sa collection. Quant à la police, elle cherche à obtenir des registres d’eBay et d’autres sites d’enchères pour vérifier les détails de toutes les ventes réalisées ou tentées par Higgs. Les acheteurs des objets devront également être contactés. Toutefois, « si des acheteurs sont basés hors de la Grande-Bretagne, cela pourrait freiner les enquêtes », indique la police britannique.


L’Italie a fait une découverte unique : les vestiges d’un temple nabatéen submergé près de Naples refont surface ; un site minier de la légendaire Arabie mis au jour ; la collection d’art islamique du musée Mayer, à Jérusalem, sauvée in extremis par la fondation Al Thani Collection, tandis que le British Museum enquête pour retrouver quelque 2 000 artefacts disparus.Une...
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