Le chef du Courant patriotique libre (CPL, aouniste), Gebran Bassil, a estimé dans un discours samedi soir que la décentralisation administrative et financière et la mise en place d'un fonds fiduciaire pour la gestion des biens de l’État étaient des conditions nécessaires au succès de tout futur chef de l'État.
La formation aouniste réclame ces deux réformes dans le cadre de discussions engagées depuis plusieurs jours avec le Hezbollah - après des mois de froid - autour de l'élection d'un nouveau président, attendu depuis fin octobre. Le CPL pose ces deux demandes comme conditions à tout soutien éventuel au parti chiite qui soutient, dans cette bataille, le chef du courant des Marada, Sleiman Frangié, rival de Gebran Bassil.
« Le CPL considère l'élection d'un président comme une opportunité, mais ce n'est pas la seule solution. C'est important, et nous ne pouvons rien faire sans président, mais ce n'est pas la seule solution », a déclaré M. Bassil. « C'est pourquoi nous avons proposé les questions de la décentralisation administrative et d'un fonds pour les actifs de l'État. Si nous voulons que le mandat du prochain président réussisse, il faut un changement véritable dans le pays », a-t-il ajouté. Ces deux revendications « ne mènent pas à des solutions au problème des armes » dans le pays ou au « problème de la stratégie de défense », a-t-il toutefois reconnu, en allusion à l'arsenal du Hezbollah. Toutefois, « l'argent des Libanais doit aller dans le fonds fiduciaire car il ne doit pas rester entre les mains du système », a insisté M. Bassil dans son discours. En mentionnant le 'système', le chef du CPL vise les « partis traditionnels », et notamment le mouvement chiite Amal dirigé par le président du Parlement, Nabih Berry, grand rival du député de Batroun. M. Bassil a également insisté sur le fait qu'avec un système décentralisé « les régions jouissent de leur autorité et de leur administration sans faire sécession de l'État central ».
Selon lui, le dialogue entamé entre le Hezbollah et le CPL porte, dans ce cadre, « uniquement sur la décentralisation, le fonds fiduciaire et le projet de construction d'un État ». « Nous espérons que ce dialogue s'élargira pour inclure toutes les factions », a poursuivi M. Bassil.
Gebran Bassil a insisté une fois de plus sur son projet de décentralisation, lors d'une visite dimanche dans une station de production d'électricité de la vallée de Qadicha, dans le nord du Liban, en présence du patriarche maronite Béchara Raï. « Chaque région peut se suffire à elle-même avec ses propres ressources. L'État central au Liban n'a pas réussi à développer les régions et à servir la population en exploitant ses propres installations, mais ce projet de centrale nous montre le chemin pour devenir électriquement autosuffisants », a-t-il déclaré. Le député William Tok, membre du groupe parlementaire du courant des Marada, qui a soutenu le projet de centrale, était également présent à cet événement.
Au début du mois, le député CPL César Abi Khalil, qui participe à la rédaction de la proposition de loi sur le fonds fiduciaire, avait déclaré à L'Orient-Le Jour que l'idée de ce projet est de « transformer les entreprises publiques, telles que la Régie des tabacs ou Ogero, en sociétés anonymes libanaises, puis d'en transférer la propriété à ce fonds fiduciaire ». Ce fonds serait géré par un « conseil d'administration indépendant », qui serait chargé de superviser ses actifs en partenariat avec le secteur privé, qui pourrait prendre en charge la gestion de ces entreprises ou acheter des actions et devenir propriétaire.
commentaires (17)
On l’aurait cru s’il était à ses premières négociations avec ses fossoyeurs. Le problème c’est qu’il s’est déjà ramassé des échecs et des humiliations, six ans, durant en menant le pays au désastre qu’on connaît et le revoilà qui persiste et signe pour achever le pays sous prétexte de le sauver. Il ne veut que se sauver lui même mais est il seulement sûr de pouvoir bénéficier de la clémence de ses alliés une fois sa mission accomplie?
Sissi zayyat
12 h 32, le 28 août 2023