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Économie - Liban

Contrebande de fruits et légumes : Tarchichi appelle à geler les importations pendant trois mois

Le syndicaliste estime que la plupart des produits de contrebande entrent illégalement au Liban dans des camions ayant reçu des autorisations officielles. 

Contrebande de fruits et légumes : Tarchichi appelle à geler les importations pendant trois mois

Des agriculteurs en train de récolter leur moisson dans le nord du Liban. Photo João Sousa

La contrebande de produits agricoles à destination du marché libanais a été remise sur le tapis durant le week-end. Ainsi, le président du syndicat des cultivateurs et planteurs de tabac de la Békaa Ibrahim Tarchichi a lancé un appel à geler les importations de fruits et de légumes pendant trois mois, afin de freiner cette tendance qui porte atteinte aux producteurs libanais.

Le Liban se plaint depuis le début de la crise économique en 2019 d'un mouvement de contrebande de toutes sortes de marchandises, dont des produits agricoles, de la farine, du carburant, ou des médicaments, notamment de et vers la Syrie. Si au début de la crise financière qui frappait le Liban cette contrebande concernait surtout les exportations illégales vers la Syrie de produits subventionnés, qui ont provoqué des pénuries sur le marché libanais, M. Tarchichi a pointé du doigt, dans un entretien à L'Orient-Le Jour, le problème actuel des importations de produits de contrebande, qui font concurrence aux produits libanais, en raison notamment de leur plus grande disponibilité et de leurs prix concurrentiels. 

Et pour justifier sa demande d'un gel de toutes les importations de fruits et légumes, il a argué du fait que "les contrebandiers font passer leurs marchandises dans des camions ayant obtenu officiellement des autorisations". "Ils dissimulent leur marchandise dans des cargaisons importées de manière légale", a-t-il insisté. "La plupart de ces produits de contrebande proviennent de Syrie. Il s'agit de fruits ou de légumes que l'on ne trouve pas au Liban durant cette saison, comme les grenades ou la corne grecque", a poursuivi Ibrahim Tarchichi. "Je n'ai pas encore reçu de réponse" concernant un gel des importations, a-t-il dit cependant.

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Selon lui, c'est surtout au niveau du passage de Abboudiyé, à la frontière entre le Liban et la Syrie, que ces cargaisons arrivent. "Le passage de Abboudiyé a toujours été peu contrôlé", a indiqué le syndicaliste. Quant à l'identité des contrebandiers, il s'est contenté de lancer : "Il vaut mieux ne pas rentrer là-dedans pour le moment".

Samedi, le ministre sortant de l'Agriculture Abbas Hajj Hassan avait annoncé dans une interview sur la chaîne télévisée al-Hurra des saisies effectuées, avec le concours du service de la Sécurité de l'État dans différentes régions libanaises, de produits agricoles non libanais, au cours de perquisitions visant à ''protéger les produits locaux''. 

Dans son homélie dimanche à Dimane, le patriarche maronite Béchara Rai est revenu sur cette question et a félicité les autorités pour leur lutte contre la contrebande. ''Nous saluons les équipes du ministère de l’Agriculture qui ont saisi hier (samedi) des quantités de raisins et de légumes introduits illégalement dans toutes les régions libanaises". Le patriarche a aussi salué les efforts du ministère visant à ''favoriser la commercialisation des produits libanais sur les marchés locaux et étrangers''.

Les engrais cancérigènes

Le syndicaliste est également revenu pour L'OLJ sur la question de l'utilisation d'engrais et autres produits agricoles cancérigènes dénoncée par le député Waël Bou Faour plus tôt cette semaine. "Très peu d'agriculteurs utilisent" de tels produits, s'est-il défendu. "Il y a de nombreux substituts à ces produits, au même prix. Je ne vois donc pas pourquoi on continuerait à y recourir. Ces produits étaient utilisés au Liban jusqu'à il y a quelques années. Ils ont été retirés du marché après que l'Union européenne et les Etats-Unis les ont interdits", a-t-il poursuivi.

Jeudi dernier, Waël Bou Faour avait révélé, au cours d'une conférence de presse au Parlement, que le secteur de l'agriculture au Liban continuait de recourir à des engrais cancérigènes pourtant interdits par la loi. ''Les Libanais ne savent pas ce qu’ils mangent et la plupart des agriculteurs utilisent des engrais cancérigènes, interdits au Liban et dans de nombreux pays. Ces engrais sont introduits sous l'appellation de produits de nettoyage", avait-il déclaré. 

Réagissant sur cette question, le ministre sortant de l'Agriculture, Abbas Hajj Hassan, a fait savoir samedi que son ministère "travaille avec l'agence de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) depuis 4 ans sur un projet de lutte contre les produits non conformes et effectue régulièrement des tournées avec la Sécurité de l'Etat et la justice pour fermer les pharmacies agricoles illégales". 

La contrebande de produits agricoles à destination du marché libanais a été remise sur le tapis durant le week-end. Ainsi, le président du syndicat des cultivateurs et planteurs de tabac de la Békaa Ibrahim Tarchichi a lancé un appel à geler les importations de fruits et de légumes pendant trois mois, afin de freiner cette tendance qui porte atteinte aux producteurs libanais.Le Liban se...

commentaires (8)

Ne demandez pas pourquoi la contrebande des fruits et légumes à contre courant cette fois. Vous oubliez les 2 millions de syriens qui vivent au Liban, ils ne vont pas accepter d'être abusés par les gourmands vendeurs de gros et de boutiques de ces produits. Arrêtez de faire les innocents ignorants et fermant les yeux.

Esber

15 h 29, le 28 août 2023

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Commentaires (8)

  • Ne demandez pas pourquoi la contrebande des fruits et légumes à contre courant cette fois. Vous oubliez les 2 millions de syriens qui vivent au Liban, ils ne vont pas accepter d'être abusés par les gourmands vendeurs de gros et de boutiques de ces produits. Arrêtez de faire les innocents ignorants et fermant les yeux.

    Esber

    15 h 29, le 28 août 2023

  • Ils ont l’autorisation de qui? Quel est le ministre ou autre qui a signé cette autorisation? Pourquoi ne pas dévoiler son nom et son intérêt à arracher aux libanais le droit de jouir de leur produits locaux, qui sont soit dit en passant aussi chers que les produits de luxe importés? Que veulent ils au juste ces incapables corrompus? Enfin, qui contrôle nos frontières? Pourquoi notre armée est reléguée au rôle de gendarmes pour matter le peuple et le traduire devant les tribunaux militaires toujours sous les ordres de ces vendus ministres qui l’empêchent d’exercer son autorité comme il se doit afin de ramener le pays à son statut d’avant son usurpation par les corrompus? Même sa présence physique ne peut empêcher ces trafics puisque les trafiquants sont autorisés par ces vendus au pouvoir à sévir.

    Sissi zayyat

    12 h 26, le 28 août 2023

  • Existe-t-il encore chez nous une activité commerciale et même politique qui ne soit pas gangrénée par la corruption ? - Irène Saïd

    Irene Said

    08 h 35, le 28 août 2023

  • Et qui contrôle les frontières, terrestres, aérienne et maritimes? L'armée? Mais non, voyons! Qu'irait-elle faire là? D'autres s'en chargent: suivez mon regard!

    Yves Prevost

    07 h 24, le 28 août 2023

  • "… les contrebandiers font passer leurs marchandises dans des camions ayant obtenu officiellement des autorisations …" - la contrebande c’est quand les camions n’ont pas d’autorisation… cherchez plutôt qui octroit ces autorisations…

    Gros Gnon

    21 h 11, le 27 août 2023

  • Au contraire, il faut légaliser le passage des fruits et légumes, d'où que ça arrive, tant qu'ils sont bon marché et de loin moins chers que les produits des producteurs Libanais,dont les prix ont dépassé toutes les normes. Ça suffit d'abuser les gens dans leur vivre.

    Esber

    20 h 18, le 27 août 2023

  • Il faut tout d'abord savoir combien le liban exporte et il faut voir aussi quels sont les prix des produits libanais sur le marché local et la structure de l'offre ( y a t il surtout de gros agriculteurs ou y a t il une vraie concurrence?) Il ne faut pas non plus qu'après les banques, les fournisseurs d'électricité privés (les moteurs), etc. on se retrouve avec une autre corporations qui spolie les libanais sans contrôles...

    Moi

    20 h 09, le 27 août 2023

  • Comme d'habitude concernant des sujets similaires, on en reste à la surface...pourtant, ces réseaux ne sont pas constitués d'ectoplasmes que je sache. Dans un petit pays où tout se sait, pourquoi ne pas nommer les architectes et principaux bénéficiaires (grossistes, fonctionnaires, détaillants...). Oui, je sais, présomption d'innocence, crainte de poursuites, voire de représailles. Alors sortons nos mouchoirs et continuons à pleurer sans aucune prise sur le sort du plus grand pays d'escrocs du monde

    IBN KHALDOUN

    17 h 48, le 27 août 2023

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