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Économie - Électricité

Le carburant commandé pour EDL bloqué en mer, au mieux jusqu’à lundi

Le combustible a été acheté suite à un appel d’offres lancé en juin dernier.

Le carburant commandé pour EDL bloqué en mer, au mieux jusqu’à lundi

Le ministre sortant de l'Énergie, Walid Fayad, défendant l'avance du Trésor demandée pour le compte d'EDL au cours d'une conférence de presse en janvier dernier. Photo P.H.B.

Le sort du Ardmore, 3e navire-citerne transportant du carburant destiné à Électricité du Liban (EDL) et qui se trouve au large des côtes libanaises depuis plusieurs jours ne sera pas fixé avant lundi prochain au mieux, c'est-à-dire la date à laquelle le comité ministériel formé en janvier dernier pour superviser le sujet a prévu de se réunir à nouveau.

C’est ce qu’a décidé ce même comité au cours de sa réunion de lundi en fin d’après-midi, au grand dam du ministre sortant de l’Énergie et de l’Eau Walid Fayad, qui a donné son aval à la commande de ce chargement de plus ou moins 33 000 tonnes de carburant destinés aux centrales d’EDL, via un appel d’offres lancé en juin dont les résultats ont été proclamés le 3 août dernier.

L’Orient-Le Jour a pu consulter le procès-verbal de la réunion du comité évoquant la réunion de lundi prochain. C’est sans surprise la question du financement qui pose problème.

A noter aussi que les deux autres navires cités lundi par le ministère de l’Énergie, le Kallos et l’Ariadne, n’ont aucun lien avec ce dossier et ont été affrétés dans le cadre de l’accord de troc de carburant conclut en juillet 2021 entre l’Irak et le Liban et qui a été prolongé l’année dernière.

Trois chargements attendus

Les détails de de l’appel d’offres à travers lequel le carburant transporté par l’Ardmore a été commandé sont publiés sur le site de l’Autorité de régulation des marchés publics. Cette procédure porte sur une quantité totale de 66 000 tonnes de gas-oil, un type de carburant consommé par les centrales de Deir Ammar (Liban-Nord) et Zahrani (Liban-Sud), auxquels s’ajoutent 21 000 tonnes de fuel-oil de catégorie A destinés en principes aux sites de Jiyeh (Chouf) et de Zouk (Kesrouan).

Commandés pour le compte d’EDL pour un prix de 94,97 dollars la tonne, ces cargaisons peuvent varier avec une marge de plus ou moins 5 % et doivent être livrés pour assurer les besoins d’EDL en août et septembre. Selon nos calculs, la facture totale est de plus de 80 millions de dollars, soit 31 millions pour chaque chargement de gasoil et environ 20 millions pour celui de fuel oil. Ces quantités permettraient en théorie à EDL de maintenir sa production actuelle (autour de 4 heures de courant par jour, à la louche) pendant deux mois à trois mois, selon nos estimations basées sur les annonces d’EDL ou du ministère qui ont été faite lors de précédentes livraisons.

C’est la société émiratie Coral Energy DMCC, qui a régulièrement fourni EDL par le passé, qui a remporté la procédure. Tanker pouvant transporter jusqu’à 34 000 tonnes, l’Ardmore achemine en principe la première des cargaisons de gasoil qu’EDL doit donc régler, via un paiement ordonné par le ministère des Finances et exécuté par la Banque du Liban. Mais si le carburant a déjà été testé et se trouve prêt à être déchargé, la question de son règlement est toujours suspendue en raison d’un bras de fer entre le ministre sortant de l’Énergie d’un côté, et le comité ministériel concerné. Ce comité est présidé par le Premier ministre sortant Nagib Mikati et comprend plusieurs ministres, dont ceux de l’Énergie, des Finances, des Travaux publics, ou encore de l’Industrie, ainsi que des représentants de la présidence de la République, du Conseil des ministres et d’EDL.


Les options théoriques

Le comité indique ne pas avoir donné son accord préalable au règlement de cette cargaison et reproche au ministre de l’Énergie de ne pas l’avoir attendu pour agir. Contacté, Walid Fayad indique au contraire avoir notifié le comité le 3 juillet dernier en lui notifiant qu’il avait jusqu’au 14 du même mois pour objecter selon les termes du contrat conclut avec le fournisseur, après quoi EDL – et donc l’État - était tenu d’honorer cet engagement, soit en convertissant les montant nécessaires à partir des comptes en livres d’EDL, soit en ponctionnant sur les dollars restants issus des droits de tirage spéciaux accordés en septembre 2021 par le Fonds monétaire international. Le solde de cette enveloppe s’élevant initialement à 1,135 milliard de dollars était de 125 millions de dollars à fin juillet selon la BDL.

Le ministre s’interroge aussi sur les raisons qui ont poussé le comité à ne pas réagir, soulignant que les crédits demandés s’inscrivent dans l’enveloppe de 300 millions de dollars d’avances à EDL validée par le Conseil des ministres formé par le gouvernement sortant courant janvier. Les décrets liés ont bien été publiés au Journal officiel le 19 janvier et le ministre assure qu’il reste 107 millions de dollar sur le total des avances autorisées.

Mais le comité ne voit pas la situation du même œil. Selon une source de l'intérieur, « le ministre de l’Énergie ne peut pas assimiler une absence de réaction à un accord préalable, « d’autant plus que la situation a beaucoup changé depuis ». Le déblocage de cette enveloppe s’inscrit en effet dans un plan d’urgence pour l’électricité qui inclut un volet sur l’augmentation de la production, un autre pour la réduction des pertes et un troisième centré sur l’amélioration de la collecte accompagnant la hausse des tarifs entrée en vigueur en 2022 – la première depuis 1994.

Walid Fayad affirme pour sa part que le ministre sortant des Finances, Youssef Khalil, avait donné son accord le 8 juillet à la demande d’ouverture de lettre de crédit adressée par le ministère. Également contacté, ce dernier n’a pas confirmé ou infirmé cette information et a indiqué que la question sera réglée lors de la réunion de lundi prochain. Les options sur la table sont les suivantes : soit le paiement est effectué par la BDL via les DTS, ou les fonds d’EDL qui seront convertis contre des dollars puisés dans les réserves de devises ; soit le gouvernement trouve un moyen de « revendre la cargaison achetée », comme le suggère la source au sein du comité.

Enfin, au-delà des questions de procédure dans un État sans président depuis novembre dernier et dirigé par un gouvernement démissionnaire depuis plus d’un an, il semble que le dossier de l’électricité cristallise les tensions politiques persistantes entre le Courant patriotique libre de Gebran Bassil (dont Walid Fayad est proche), le mouvement Amal du président du parlement Nabih Berry (à qui est affilié le ministre des Finances) et le Premier ministre sortant. 

Le sort du Ardmore, 3e navire-citerne transportant du carburant destiné à Électricité du Liban (EDL) et qui se trouve au large des côtes libanaises depuis plusieurs jours ne sera pas fixé avant lundi prochain au mieux, c'est-à-dire la date à laquelle le comité ministériel formé en janvier dernier pour superviser le sujet a prévu de se réunir à nouveau.C’est ce qu’a décidé ce...

commentaires (4)

Bientôt vous allez rentrer à l'OPEP , vous n'aurez plus de problèmes de pétrole , félicitations !

Yves Gautron

20 h 00, le 23 août 2023

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Commentaires (4)

  • Bientôt vous allez rentrer à l'OPEP , vous n'aurez plus de problèmes de pétrole , félicitations !

    Yves Gautron

    20 h 00, le 23 août 2023

  • Que DIEU vous assiste, mais s’il vous plaît, pas de mauvaises intentions dans votre travail et que personne ne s’y mêle, ni Basil du CPL, ni Berry de Amal, ni le premier ministre Mikati, ni d’autres mafiosis qui s’y reconnaitrernont.

    Mohamed Melhem

    12 h 29, le 23 août 2023

  • Quelle bande de clowns. De plus ils ne font même pas rire. Quoi de plus con qu’un clown qui ne fasse pas rire, un ana qui se prend pour un cheval voire un étalon

    Lecteur excédé par la censure

    08 h 15, le 23 août 2023

  • Et qu'allez vous faire quand il n'y aura plus aucun sou a depenser?

    hrychsted

    01 h 00, le 23 août 2023

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