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Moyen-Orient - LIBERTÉS

En Iran, près de 100 journalistes ont été arrêtés en moins d’un an

Depuis la mort de Mahsa Amini en septembre, des dizaines de reporters ont été emprisonnés, censurés ou encore forcés à l’exil.

En Iran, près de 100 journalistes ont été arrêtés en moins d’un an

Un homme lit le journal « Kayhan », proche du pouvoir iranien, à Téhéran, le 15 août 2020. Photo AFP

« Le journalisme dans le pays traverse une période sombre », s’est alarmé Akbar Montajabi, président du syndicat des journalistes de Téhéran, relayé par le journal saoudien al-Chark al-Awsat. L’organisation a annoncé mardi un décompte glaçant : près de 100 journalistes ont été arrêtés en Iran – principalement des femmes – depuis la mort le 16 septembre dernier de Mahsa Amini, une jeune Kurde de 22 ans, suite à sa détention par la police des mœurs pour « port inapproprié » du hijab. Le drame avait mené au mouvement de contestation le plus massif depuis l’établissement du régime issu de la Révolution islamique il y a 44 ans, sous le slogan « Femme, vie, liberté », largement couvert par des centaines de journalistes.

Ces arrestations massives placent donc l’Iran dans le peloton de tête des pays les plus répressifs à l’encontre des journalistes. Téhéran est classé 177e sur 180 pays répertoriés dans le World Press Freedom Index 2023 par Reporters sans frontières. En décembre 2022, l’Iran était déjà le pays au monde avec le plus grand nombre de journalistes derrière les barreaux, selon le rapport annuel du Comité de protection des journalistes, basé à New York. L’annonce du syndicat des journalistes de Téhéran a été publiée à l’occasion de la « Journée nationale des journalistes » en Iran, observée en hommage à un correspondant de l’agence de presse nationale iranienne Irna et aux huit diplomates tués par une attaque des talibans le 8 août 1998 à Mazar-i-Sharif.

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Dans une tribune, publiée le même jour dans le journal iranien réformiste Sazandegi, Akbar Montajabi déplore, outre les arrestations, l’intensification ces derniers mois des licenciements, de la censure ou des exils forcés dont sont victimes les journalistes. « Les journalistes ne sont pas des adversaires (du pays) », dénonce-t-il.

Une répression de plus en plus sévère

Si la Constitution iranienne garantit en principe la liberté de la presse, une loi de 1986 permet au pouvoir de juger si les journalistes ne « portent pas atteinte à la République islamique », « n'offensent pas le clergé et le guide suprême » ou ne « diffusent pas de fausses informations ».

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Si la plupart des journalistes arrêtés pendant le mouvement de protestation lancé en septembre dernier ont depuis été libérés sous caution ou amnistiés, le sort de onze d’entre eux, détenus dans différentes villes du pays, reste en suspens. Parmi ces derniers, Niloofar Hamedi, qui avait révélé au journal réformiste Sharq les conditions d’arrestation de Mahsa Amini, arrêtée fin septembre et incarcérée dans la tristement célèbre prison d’Evin. On compte aussi la journaliste du média réformiste Ham-Mihan, Elahe Mohammadi, qui avait couvert les funérailles de Mahsa Amini, également emprisonnée à Evin. Accusées de « complot et rébellion contre la sécurité nationale » et de « propagande contre l’État », elles sont passibles de la peine de mort. Leurs procès à huis clos, tenus fin juillet et dont les verdicts sont encore attendus, ont été qualifiés de « parodie de justice » par le Comité de protection des journalistes. 

« Le journalisme dans le pays traverse une période sombre », s’est alarmé Akbar Montajabi, président du syndicat des journalistes de Téhéran, relayé par le journal saoudien al-Chark al-Awsat. L’organisation a annoncé mardi un décompte glaçant : près de 100 journalistes ont été arrêtés en Iran – principalement des femmes – depuis la mort le 16 septembre dernier de Mahsa...

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