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Culture - Échappée belle

Poulenc, Fauré et le rocher de Tanios...

Samedi 12 août, à 20h, le Classical Music Club de l’Université américaine de Beyrouth propose un concert gratuit de musique classique à l’église Saint-Joseph de Baskinta. 

Poulenc, Fauré et le rocher de Tanios...

Les jeunes musiciens du Classical Music Club de l'AUB en pleine répétition. Photo DR

Le président du Club de musique classique de l’Université américaine de Beyrouth, Wiaam Haddad, rappelle que ce projet est né en 2017. « Nous formions alors un petit groupe, qui a été rattaché à l’AUB en 2019. Depuis sa création, le club en est déjà à plus de 20 concerts, malgré une interruption de deux ans en 2020 et 2021. La plupart des récitals ont lieu sur le campus de l'université, mais nous étendons de plus en plus nos espaces de concerts. Nous avons déjà proposé deux concerts à Baskinta, en 2019 et 2022, à chaque fois à l’église Saint-Joseph qui est belle et spacieuse, et dont l’acoustique est de qualité. Le public a toujours été au rendez-vous et nous avons fait salle comble », précise le jeune musicien, qui poursuit un double cursus d’urbanisme à l’AUB et de piano au Conservatoire national libanais. Sur les 30 personnes membres du Club de musique classique, toutes ne sont pas musiciennes. « C’est le cas de mon ami Mehdi Anani, qui est vice-président et cofondateur du club. Il ne joue pas de musique, mais est friand de culture musicale. Nous sommes une quinzaine de musiciens, pour la plupart non professionnels, et nous poursuivons des études en parallèle. Notre répertoire est essentiellement constitué de musique de chambre », précise l’artiste avec enthousiasme, tout en soulignant le souci collectif de partager une passion musicale avec le public le plus varié possible. Récemment, le club a lancé un programme, Music Talks, qui inclut des moments d’échanges et d’écoute musicale.

Le président du Club de musique classique de l’Université américaine de Beyrouth Wiaam Haddad. Photo DR

Le concert aura lieu ce week-end grâce notamment au soutien du Dr Élias Karam, ancien président de la municipalité de Baskinta, et du père Charbel Chahine, abbé du monastère Saint-Joseph. « Le Dr Karam est soucieux de sponsoriser cet événement et d’en faire un récital annuel. À terme, nous souhaitons organiser des événements de plus grande envergure, sur une semaine. Lors des concerts précédents, le public était composé d’habitants et d'estivants de Baskinta, mais aussi des villes alentours. Il y avait aussi beaucoup de gens qui s’intéressent à la musique et qui venaient du Sud, de Tripoli, sans oublier notre public habituel, qui suit notre travail à l’AUB », précise Haddad.

Le répertoire du Classical Music Club est riche et varié. « Nos concerts sont souvent une synthèse de musique classique occidentale, s’étendant du mouvement baroque au romantisme et postromantisme. Parfois, nous nous concentrons sur une thématique, un compositeur ou un courant musical. Récemment, nous nous intéressons particulièrement aux compositeurs libanais classiques. Ils ne sont pas très connus et nous souhaitons mettre en valeur le fait que cette musique n’est pas réservée aux cultures occidentales. D’ailleurs, à Baskinta, le concert commencera par l’Ouverture libanaise de Naji Hakim », annonce le pianiste. Cette œuvre du compositeur libanais contemporain le plus connu est une rhapsodie qui reprend des thèmes libanais folkloriques. Celui qui fut un organiste mondialement connu s’est emparé de la tradition pour intégrer dans cette pièce des citations qui font référence à la mémoire collective du public. Originellement composée pour orgue, elle a été adaptée pour piano et orchestre.

Le Nocturne à la rose de George Baz, dédié à sa propre mère, sera également interprété. Le récital se terminera par une composition de Wiaam Haddad, le premier mouvement de sa Sonate pour violoncelle Op.14. « Je l’ai composée en deux jours en décembre 2022, c’est à la fois de la musique classique et contemporaine. Mes œuvres se situent dans la lignée de la musique de chambre des XVIIIe et XIXe siècles, sur un plan formel et stylistique, mais l’idée est de montrer que la tradition classique ne vit pas dans le passé, elle est vivante, et les influences sont partout », insiste l’auteur, dont les différentes compositions ont fait l’objet d’un concert à l’AUB en avril dernier.

Dix artistes 

Au total, dix artistes se produiront pendant le récital de samedi soir : Jawad Hamadani, Khalil Chahine, Michael Abou Jaoudé et Wiaam Haddad au piano, Jawad Haddad à la trompette, Maya Maalouf au violon, et Angelo Khoury et Mustapha Sahili au violoncelle. Les pièces lyriques seront interprétées par le contre-ténor Johnny Khalil et la soprano Najla Sadek.

Le public entendra Les Chemins de l’amour, de Francis Poulenc, pour piano et trompette, une œuvre composée en 1940 sur des paroles de Jean Anouilh ; il s’agit d’une valse chantée dans la pièce Léocadia qui a été adaptée pour une version instrumentale. Ensuite, est prévu l’Agnus Dei de la Messe en Si mineur de Jean-Sébastien Bach, avec piano, violon, violoncelle et contre-ténor, qui relève du style concertato, où des solos alternent avec des ensembles vocaux et instrumentaux. Le texte est séparé en petites unités, pour permettre des aménagements variés et des interludes réguliers. Après une Sonate pour violon de Mozart, c’est une Étude pour piano et violoncelle de Chopin qui sera proposée. Sa particularité est que la ligne musicale principale est portée par la main gauche. Les airs mélodiques de l’Élégie des Erinnyes de Jules Massenet, très populaires dans toute l’Europe de la fin du XIXe siècle, rappelleront à l’auditoire la tristesse d’un printemps qui disparaît. Après un rêve, de Gabriel Fauré, poursuivra cette ligne onirique en évoquant un envol imaginaire de la terre vers la lumière, avant de souligner la nostalgie de celui qui se réveille et qui se languit de sa nuit mystérieuse et de la portée extatique de son rêve.

La programmation promet une belle soirée à son public, qui peut dans la foulée prévoir, en amont ou en aval du récital, une randonnée sur les sentiers littéraires de Baskinta, qui sillonnent des flancs et des vallées jalonnés d’étapes multiples, comme le rocher de Tanios, l’école du grand-père d’Amin Maalouf, le mausolée de Mikhael Neaïmé ou sa résidence d’été. Pour ceux qui ne peuvent pas être présents, le récital sera retransmis en direct sur la page Instagram du Classical Music Club de l’AUB, puis diffusé sur YouTube. Le 26 août, les musiciens offriront à leur public un nouveau concert, à la Bibliothèque municipale de Baakline (dans le Chouf), où les attraits touristiques sont tout aussi convaincants. Et le 9 septembre, à 19h, les musiciens du Club musical de l'AUB,  Elena el-Khoury, Kevin Youssef ainsi que Mustafa Sahili donnent un concert dans le cadre du projet Les Musicales de Aïnab, en coopération avec la Municipalité de Aïnab qui aspire à inclure ce village pittoresque du Mont Liban sur la carte culturelle.

Le président du Club de musique classique de l’Université américaine de Beyrouth, Wiaam Haddad, rappelle que ce projet est né en 2017. « Nous formions alors un petit groupe, qui a été rattaché à l’AUB en 2019. Depuis sa création, le club en est déjà à plus de 20 concerts, malgré une interruption de deux ans en 2020 et 2021. La plupart des récitals ont lieu sur le campus de...

commentaires (1)

Le Phoenix, se relève-t-il vraiment ! Merci pour cette initiative.

Wlek Sanferlou

13 h 53, le 11 août 2023

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Commentaires (1)

  • Le Phoenix, se relève-t-il vraiment ! Merci pour cette initiative.

    Wlek Sanferlou

    13 h 53, le 11 août 2023

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