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Moyen-Orient - LIBERTÉS

L’homosexualité en Irak sera désormais qualifiée de « déviance sexuelle »

L’autorité régulatrice des médias a interdit l’utilisation des mots « genre » et « homosexualité » sur fond de guerre latente contre la communauté LGBTQ+ dans le pays.

L’homosexualité en Irak sera désormais qualifiée de « déviance sexuelle »

Le régulateur des médias en Irak a ordonné de qualifier désormais l’homosexualité de « déviance sexuelle ». Peter Kohalmi/AFP

« Une déviance sexuelle. » Tel est désormais le terme que les médias opérant en Irak devront utiliser pour faire référence à l’homosexualité. Dans un communiqué publié mardi et rapporté par l'agence Reuters, l’organe de régulation médiatique du pays a ordonné à tous les médias, applications mobiles, plateformes et réseaux sociaux de bannir de leur vocabulaire les mots « genre » et « homosexualité ».

Cette mesure n’a pour l’heure été entérinée par aucune loi, mais un porte-parole du gouvernement a précisé que toute infraction pourrait être sanctionnée d’une amende.

Si officiellement la liberté d’expression est protégée par la Constitution irakienne, et que le pays ne criminalise pas les relations homosexuelles, l’article 401 du code pénal de 1969 qui interdit les « actes impudiques » est fréquemment brandi comme prétexte pour arrêter des membres de la communauté LGBTQ+. En 2022, un rapport de Human Rights Watch livrait les témoignages de plusieurs dizaines de membres de la communauté LGBTQ+ victimes d’arrestations, d’enlèvements, de torture, de viols et de meurtres, et accusait le gouvernement irakien de fermer les yeux sur les agissements des groupes armés responsables qui continuent d’opérer en toute impunité. Parmi les cas les plus médiatisés, le DJ Arshad Haybat, enlevé en novembre 2020 et toujours porté disparu, avait été accusé d’animer une soirée LGBTQ+ à Bagdad.

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L’étau se resserre autour de la communauté LGBTQ+

Ces derniers mois, les représentants des principaux partis politiques du pays avaient déjà intensifié leurs attaques à l’encontre de la communauté LGBTQ+. Des membres du gouvernement du Kurdistan irakien avaient déjà proposé en septembre dernier une loi anti-LGBTQ+ au niveau de la région autonome, prévoyant notamment la fermeture pendant un mois des médias et associations qui « promouvraient l'homosexualité ». Début juillet, un membre du Parlement de Bagdad avait soumis une proposition de loi pour interdire l’homosexualité dans le pays, qu’il souhaitait être examinée dès la reprise de la saison législative en septembre, selon l’agence de presse indépendante Basnews, basée à Erbil. Un peu plus tôt, le leader du puissant mouvement chiite Moqtada al-Sadr avait déjà annoncé son intention de mobiliser les Irakiens autour de cette question, et incité les établissements scolaires à sensibiliser la population.

Plus récemment, sur fond de scandales attisés par les autodafés de corans en Suède et au Danemark, des drapeaux arc-en-ciel LGBTQ+ ont été brûlés dans les rues de Bagdad au cours de manifestations organisées par des factions chiites en signe de contestation contre l'Occident. Une instrumentalisation politique qui semble bien loin des préoccupations principales des Irakiens, qui font actuellement face à des pénuries d’électricité et à une panique bancaire provoquée par des sanctions américaines imposées à quatorze établissements financiers pour avoir contourné les restrictions de commerce avec l’Iran. En 2019, l’Irak avait connu un mouvement massif de contestation qui dénonçait notamment la corruption endémique au sein du pouvoir.

« Si l'Irak se souciait de la question de l'électricité comme il s’intéresse à celle de l'homosexualité, le pays exporterait déjà de l'électricité vers les pays voisins, » commente ainsi avec sarcasme un observateur sur le réseau social X, anciennement Twitter.

« Une déviance sexuelle. » Tel est désormais le terme que les médias opérant en Irak devront utiliser pour faire référence à l’homosexualité. Dans un communiqué publié mardi et rapporté par l'agence Reuters, l’organe de régulation médiatique du pays a ordonné à tous les médias, applications mobiles, plateformes et réseaux sociaux de bannir de leur vocabulaire les mots «...

commentaires (5)

Encore un article de L'homoLJ

Tania

19 h 32, le 10 août 2023

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Commentaires (5)

  • Encore un article de L'homoLJ

    Tania

    19 h 32, le 10 août 2023

  • Et Abu Nawass pleurait …..ou riait fort …..

    Hacker Marilyn

    12 h 55, le 10 août 2023

  • AVIS DEFENDU.

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 03, le 10 août 2023

  • LGBTQ+! MODERATRICES ET MODERATEURS DE LA CENSURE DE L,OLJ NOUS DICTERONT CE QU,IL FAUT ECRIRE,,,

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 51, le 10 août 2023

  • Encore???? Pffff........

    LE FRANCOPHONE

    11 h 45, le 10 août 2023

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