
Le président syrien Bachar el-Assad au cours de son interview télévisée à la chaîne Sky News Arabia, diffusée le 9 août 2023. Capture d'écran Sky News
Le président syrien Bachar el-Assad a assuré mercredi, dans une interview télévisée à la chaîne Sky News Arabia, que son pays "ne soutient aucun candidat" à la présidentielle au Liban, pays sans président depuis neuf mois.
Le chef du mouvement Marada, Sleiman Frangié, soutenu par le tandem chiite Amal-Hezbollah, est aussi le favori des alliés de Damas au Liban. M. Frangié est lui-même un proche de la famille Assad.
Le président syrien a également évoqué les relations de son pays avec les États-Unis, ou encore la question du retour des réfugiés syriens dans leur pays, ravagé par des années de guerre.
Liban, États-Unis et loi César
"Nous ne nous sommes pas impliqués pour résoudre la crise au Liban et ne soutenons aucun candidat", a simplement lancé Bachar el-Assad. Cette déclaration est la première du président syrien depuis un certain temps sur ce dossier. Le 6 juin dernier, il avait reçu l'ex-président libanais, Michel Aoun, et avait alors estimé que "le rapprochement arabo-arabe se reflétera positivement sur le Liban et la Syrie", en allusion au fait que la Syrie a récemment réintégré la Ligue arabe, après dix ans d'exclusion. Il avait aussi affirmé que "la force du Liban réside dans sa stabilité politique et économique, estimant que "les Libanais peuvent instaurer cette stabilité à travers le dialogue, l'entente".
Le président syrien a en outre évoqué les relations de son pays avec les États-Unis. "Le dialogue avec Washington a été amorcé depuis longtemps. Il se déroule de manière intermittente et n'a abouti à rien", a-t-il lancé. L'Orient-Le Jour avait récemment appris de source diplomatique que Washington avait effectivement ouvert depuis plusieurs mois un canal de communication avec le régime syrien à Oman, notamment sur la question de la libération des otages américains encore présents en Syrie, en particulier le journaliste Austin Tice, disparu depuis 2012.
"Nous avons réussi à outrepasser la loi César par divers moyens. Ce n'est pas notre plus grand obstacle", a poursuivi le président syrien. Mise en place en 2020, cette loi américaine sanctionne toute personne, société ou institution commerçant avec le pouvoir en place à Damas ou contribuant à la reconstruction du pays.
Le retour des réfugiés
Bachar el-Assad a abordé la question du retour des millions de réfugiés syriens chassés par la guerre et forcés à s'exiler dans d'autres pays. "Le plus grand défi posé au retour des réfugiés sont les infrastructures qui ont été détruites par le terrorisme", a-t-il estimé, ajoutant que "les pays qui ont créé le désordre en Syrie sont ceux qui sont responsables du trafic de drogue."
Le Liban, qui compte un nombre important de réfugiés syriens sur son sol, mène des tractations avec les autorités de Damas pour négocier leur retour.
commentaires (7)
Tiens, tiens ? Baby Assad serait-il en train de lacher Baby Sleiman ?
Michel Trad
21 h 10, le 09 août 2023