L'Association des Banques au Liban (ABL) a annoncé jeudi que les banques rétabliront les "mesures préventives strictes" à partir de vendredi, après la série de braquages de banques au cours des derniers jours.
Plus tôt dans la journée, deux déposants n'ont pas pu récupérer leurs économies après avoir braqué une succursale de la Byblos Bank à Sin el-Fil, à l'est de Beyrouth.
"L'Association des Banques au Liban condamne fermement les attaques systématiques que les banques subissent depuis plusieurs jours. Elle condamne également l'inaction de l'État et de ses institutions face à ces attaques", a souligné l'ABL dans un communiqué. L'association a ajouté qu'elle était "contrainte de revenir à des mesures préventives strictes à partir de vendredi", et ce jusqu'à nouvel ordre. L'ABL n'a pas précisé les mesures en question.
"Les établissements bancaires continueront de fournir des services minimaux à l'intérieur des agences et aux distributeurs automatiques, avec une éventuelle fermeture provisoire de certaines agences en cas d'urgence", ajoute le communiqué.
Le braquage de jeudi survient seulement deux jours après que deux déposants, l'un d'eux armé d'une grenade, ont récupéré une partie de leurs économies dans une banque à Bint Jbeil, dans le sud du Liban, et une autre à Chehim, dans le Chouf. Lundi, un déposant, accompagné de son fils de 13 ans, a également braqué une succursale de la banque al-Mawared à Antélias, dans le Metn, et a réussi à récupérer la somme de 15.000 dollars.
La semaine dernière, un déposant dans la soixantaine avait réussi à récupérer l'intégralité de ses économies de 6.500 dollars, après avoir organisé un bref sit-in à l'agence du centre-ville de Beyrouth de la Banque Misr Liban et menacé les employés avec une bouteille d'un liquide non identifié. Suite à ces braquages, l'ABL a menacé mardi de réadopter des mesures préventives, y compris une grève de plusieurs semaines.
En septembre de l'année dernière, les banques commerciales avaient rouvert avec des mesures de sécurité renforcées après plusieurs semaines de fermeture en réponse à une vague de braquages. L'ABL a appelé à plusieurs grèves depuis lors, réclamnt une loi sur le contrôle des capitaux pour réguler les retraits et dénonçant les décisions judiciaires qui ordonnent les paiements aux déposants.
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Le contrôle des capitaux est une nécessité tant que les $ en cash et chez les correspondents ne couvrent qu’une proportion minime des dépôts bancaires (environ 3%). Sinon, la priorité des paiements sera inversée.
Akote De Laplak
10 h 06, le 22 juillet 2023