A l'occasion du 17e anniversaire de la guerre de juillet 2006 contre Israël, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a prononcé un discours télévisé retransmis en direct dans lequel il a coupé court à toute négociation sur la frontière terrestre entre le Liban et Israël. Une réponse au Premier ministre sortant, Nagib Mikati, qui avait affirmé à la presse mardi que le Liban avait informé les Nations unies de sa disposition à délimiter la frontière terrestre sud avec Israël le long de la Ligne bleue.
Les propos de Hassan Nasrallah ont été tenus quelques heures après un nouvel incident sécuritaire à la frontière avec Israël, lors duquel trois membres du parti chiite ont été blessés par un tir israélien.
Et le 6 juillet, l’armée israélienne avait mené des frappes sur le sud du Liban après un tir d'obus non revendiqué qui, selon elle, a pour origine le territoire libanais. Ces échanges de tirs n'avaient pas fait de victimes, mais ont fait craindre un embrasement à la frontière.
Voici les principaux points du discours de Hassan Nasrallah :
Incident de mercredi à la frontière sud
- "L'incident qui a eu lieu aujourd'hui est en cours d'investigation. Nous ne savons pas encore ce qui s'est passé précisément, car il paraît qu'il y a eu plusieurs incidents".
Mercredi après-midi, des membres du Hezbollah ont été blessés, quelques heures avant l'allocution de Hassan Nasrallah, par un tir israélien au niveau de la localité de Boustan, au Liban-Sud. La situation s'est rapidement calmée, mais cet incident intervient dans un contexte de regain de tensions avec Tel Aviv.
L’armée israélienne a entrepris le 6 juillet des frappes sur le sud du Liban après un tir de missile antichar non revendiqué, effectué selon elle à partir du territoire libanais. Le Hezbollah s'était alors abstenu de commenter ces tensions, et la roquette aurait été lancée par un groupe palestinien depuis le Liban, selon les déclarations d'une source de l'armée libanaise haut placée à L'Orient-Le Jour.
Le village contesté de Ghajar et les tentes du Hezbollah
- "La partie nord de Ghajar est une terre libanaise, reconnue internationalement. Les Nations unies savent que cette partie est libanaise."
Début juillet, Israël a absorbé la partie libanaise de Ghajar. Ce village alaouite contesté, situé à la frontière entre le Liban et le plateau du Golan syrien et traversé par la Ligne bleue, a été complètement coupé du Liban après que l'armée israélienne a construit une clôture au nord de la bourgade.
Le 6 juillet, le Hezbollah avait dénoncé la construction de cette clôture. Le parti chiite a fustigé "une occupation totale de la partie libanaise de Ghajar par la force des armes et un fait accompli", ce que la diplomatie libanaise a également condamné.
Mardi, le ministère des Affaires étrangères a demandé à la mission permanente du Liban à l'ONU de porter plainte auprès du secrétaire général de l'ONU concernant l'annexion par Israël de Ghajar.
- "Depuis à peu près un an, l'ennemi dresse des barbelés autour de cette zone... (...) et toute la communauté internationale reste silencieuse. tout cela était bien avant l'histoire des tentes (du Hezbollah). Ces tentes sont arrivées à un moment où Israël avait déjà pris toutes ces mesures."
- "Il y a deux tentes. Une qui se trouve en territoire libanais et l'autre au niveau de Chebaa. En réalité il n'y a un problème qu'avec une seule tente".
Début juillet, le Hezbollah a installé deux tentes dans la région de Kfarchouba et des fermes de Chebaa, contrôlée par Israël mais revendiquée par le Liban. Depuis, des efforts diplomatiques tous azimuts sont menés pour éviter un embrasement.
- "La frontière terrestre est déjà connue. (...) ce qui se passe en ce moment n'est pas une négociation autour de cette frontière".
- "La position libanaise sur Ghajar doit être ferme. Cette partie est libanaise, il faut la libérer. c'est la responsabilité de l'Etat, du peuple et de la Résistance."
Mardi, le Premier ministre sortant Nagib Mikati avait affirmé, dans un entretien au quotidien Nida' el-Watan, que le Liban avait informé les Nations unies de sa disposition à délimiter la frontière terrestre sud avec Israël le long de la Ligne bleue. Considérée comme la ligne de cessez-le-feu entre les deux pays depuis 2006, cette délimitation est surveillée par la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL).
Impasse présidentielle
- "Beaucoup ont accusé le tandem chiite de vouloir modifier la Constitution et aboutir à une répartition par tiers (sunnites, chiites, chrétiens, ndlr). (...) Cela n'est pas vrai. Ce ne sont que des mensonges qui visent à tromper l'opinion publique".
- "Si les autres partis veulent modifier l'accord de Taëf, nous sommes prêts".
- "Je vous le dis tout de suite : nous n'accepterons jamais que l'on touche à nos armes. Nous ne voulons pas la légalisation des armes du Hezbollah. Même si on nous propose cela, nous le refuserons".
- "La garantie que nous demandons, c'est le président. Cela, pour nous, est essentiel".
- "Nous avons commencé un dialogue avec notre ami Gebran Bassil (chef du Courant patriotique libre, ndlr), mais ce n'est pas nous qui avons mis un terme au dialogue".
- "Nous croyons que Sleiman Frangié est honnête, fidèle, et courageux. Ces qualités sont importantes pour nous".
- "Un dialogue avec conditions n'est pas un dialogue. Nous irons au dialogue avec Sleiman Frangié comme candidat. Présentez-nous vos candidats (...). Il n'y a pas d'alternatives au dialogue. Nous sommes prêts à un dialogue sans conditions".
Alors que le Liban est sans président depuis huit mois, le Hezbollah soutient mordicus le chef du courant des Marada, Sleiman Frangié, à l'élection présidentielle. Si le parti chiite appelle régulièrement les autres formations politiques au "dialogue", il ne lâche pas son candidat. Lors de la dernière séance parlementaire électorale, le 14 juin, M. Frangié a récolté 51 voix lors du premier tour, contre 59 pour l'ex-ministre des Finances Jihad Azour, soutenu par une large partie de l'opposition. Aucune des séances électorales n'a permis d'élire un président.
Guerre de juillet 2006 contre Israël
- "Il faut rappeler le grand projet américain dangereux qu'était cette guerre. Le projet du nouveau Moyen-Orient. Ce projet, s'il avait réussi, aurait signifié la reconnaissance d'Israël par tous les pays de la région."
- "Il y a encore des gens au Liban qui pensent qu'Israël n'a pas perdu. Mais cela n'est pas notre affaire. (...) La Résistance a vaincu et le Liban ne s'est pas soumis aux conditions américaines et israéliennes."
- "Dix-sept ans plus tard, cet exploit a été préservé (...) à travers le triptyque Armée-peuple-Résistance".
Le dernier conflit armé entre les deux pays a eu lieu en juillet 2006, et avait opposé le Hezbollah aux soldats israéliens. Cette guerre avait fait, selon Human Rights Watch, 1.109 morts au Liban, en majorité des civils. 4.399 autres personnes ont été blessées. Côté israélien, plus de 160 morts ont été recensés, en majorité des militaires, alors que des centaines de civils ont été blessés.
Coran brûlé en Suède
- "C'est un événement honteux, condamnable et douloureux. Ce n'est pas une histoire de liberté d'expression. Celui qui l'a fait est un chrétien irakien, et j'insiste sur le mot chrétien. Ce n'est pas une initiative personnelle, il y a quelque chose derrière. C'est la pensée sioniste. (...) Il faut couper court à la discorde et ne pas s'y laisser entraîner. Les musulmans et les chrétiens doivent s'entraider pour ne pas porter atteinte aux valeurs sacrées, et pour ne pas créer de discorde."
Le 28 juin, un Irakien réfugié en Suède a brûlé quelques pages d'un exemplaire du Coran devant la plus grande mosquée de Stockholm et pendant la journée de la fête de l'Adha, une fête célébrée par les musulmans à travers le monde.
commentaires (21)
Oups..., j'ai loupé le discours car je regardais une très vieille épisode de chouchou encore plus hilarante... sooooorry...
Wlek Sanferlou
14 h 29, le 13 juillet 2023