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Politique - Tensions

Nouvelle poussée de fièvre à la frontière libano-israélienne

Le Hezbollah dénonce la construction par Israël d’un mur autour de Ghajar.

Nouvelle poussée de fièvre à la frontière libano-israélienne

Une patrouille israélienne non loin de la Ligne bleue au Liban-Sud, le 15 mars 2023. Jalaa Marey/AFP

L’armée israélienne a mené jeudi des frappes sur le sud du Liban après un tir de missile antichar non revendiqué, effectué selon elle à partir du territoire libanais. Ce nouvel incident entre les deux pays s’est produit dans la zone frontalière entre le Liban et le territoire du Golan syrien, occupé et annexé par Israël. « Un tir a été effectué depuis le territoire libanais et a explosé à côté de la frontière en territoire israélien », a indiqué l’armée israélienne, avant de préciser qu’il s’agissait d’un missile antichar. En riposte, l’armée a annoncé avoir frappé « la zone à partir de laquelle le tir a été effectué », ajoutant que les auteurs du tir n’avaient pas été identifiés.Au Liban, l’agence de presse officielle ANI a fait état de « plus de 15 obus d’artillerie » de calibre 155 mm tirés par Israël aux alentours des localités de Kfarchouba et de Mazraat Halta. Une source haut placée au sein de l’armée libanaise a indiqué à L’Orient-Le Jour que le groupe responsable du lancement de la roquette depuis le territoire libanais serait palestinien, sans pouvoir préciser de quelle organisation il s’agirait. Elle a ajouté que les groupes armés palestiniens « disposent de cachettes souterraines pour leurs roquettes. Ils peuvent ainsi lancer leurs projectiles sans se déplacer et sans être repérés par l’armée ». « Nous nous sommes déployés dans la zone pour identifier » le groupe ayant tiré la roquette et empêcher d’autre tirs, a ajouté cette source, écartant l’éventualité d’une escalade. La Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a exhorté les parties « à faire preuve de retenue et à éviter toute action susceptible de provoquer une nouvelle escalade ».

Pour sa part, le Premier ministre sortant Nagib Mikati s’est réuni au Grand Sérail avec la coordinatrice spéciale des Nations unies pour le Liban, Joanna Wronecka. Le ministre sortant des Affaires étrangères Abdallah Bou Habib et une délégation du commandement de la Finul, dirigée par le général Aroldo Lazaro, étaient également présents. Le commandant de la Finul a souligné « la nécessité de maintenir la stabilité le long de la ligne bleue et de respecter la résolution 1701 des Nations unies ». M. Mikati a, lui, réaffirmé « l’engagement du Liban envers la résolution 1701 », appelant « les Nations unies à travailler pour mettre fin aux incursions israéliennes, qui se sont élevées à 18 violations de la ligne bleue au cours de la période récente ».

Mur de béton

Cet incident survient après une vaste opération militaire israélienne qui a pris fin mercredi dans le nord de la Cisjordanie, dans le camp de réfugiés palestiniens de Jénine, et alors que les tensions se sont intensifiées ces derniers temps le long de la frontière entre le Liban et l’État hébreu. Plus tôt jeudi, le Hezbollah avait dénoncé la décision israélienne de construire un mur autour du village de Ghajar, situé à cheval entre la partie du Golan syrien occupée par Israël et le Liban. Après le retrait israélien du sud du Liban en 2000, qui a mis fin à 22 ans d’occupation, l’ONU a tracé une « ligne bleue » fixant la frontière entre les deux pays. Cette ligne place la partie nord de Ghajar au Liban et la partie sud dans la section du Golan occupée et annexée par Israël. Dans un communiqué, le parti chiite a dénoncé la mise en place par Israël « d’une clôture de barbelés et la construction d’un mur de béton autour de toute la localité », qui désormais « sépare ce village de son environnement naturel et historique au sein du territoire libanais ». « Ce développement majeur constitue une occupation totale de la partie libanaise de la localité de Ghajar par la force des armes et l’imposition d’un fait accompli », a ajouté le Hezbollah, appelant les autorités et les Libanais à « prendre des mesures pour empêcher la consolidation de cette occupation ». La diplomatie libanaise a dénoncé mardi la tentative d’Israël d’annexer la partie nord de Ghajar, soulignant de « graves atteintes à la stabilité et au statu quo », une « violation flagrante de la résolution 1701 du Conseil de sécurité » de l’ONU, adoptée après la guerre ayant opposé en 2006 Israël au Hezbollah.

L’armée israélienne a mené jeudi des frappes sur le sud du Liban après un tir de missile antichar non revendiqué, effectué selon elle à partir du territoire libanais. Ce nouvel incident entre les deux pays s’est produit dans la zone frontalière entre le Liban et le territoire du Golan syrien, occupé et annexé par Israël. « Un tir a été effectué depuis le...
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