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Économie - Télécoms

Internet au Liban : ce qu’il faut retenir de l’intervention télévisée du patron d’Ogero

Imad Kreidiyé a indiqué que l’office qui gère internet et la téléphonie fixe achetait chaque année 20 000 tonnes de mazout pour ses générateurs.

Internet au Liban : ce qu’il faut retenir de l’intervention télévisée du patron d’Ogero

Le directeur général d'Ogero, Imad Kreidiyé, s'est exprimé à la téléviion mercredi soir. Photo ANI (officielle)

Près de deux jours après que le ministre sortant des Télécoms Johnny Corm a consacré une conférence de presse au dossier, c’est au tour de Imad Kreidiyé, directeur général d’Ogero, de monter au créneau pour plaider en faveur de la possible hausse à venir des tarifs pratiqués de l’office qu’il dirige, et qui est chargé de gérer les réseaux de téléphonie et d’internet fixes.

Dans l'une de ses rares interventions publiques, dans les studios de  la chaîne LBCI mercredi soir, le responsable en place depuis 2017 a longuement expliqué pourquoi il considérait que cette hausse des tarifs, la seconde en un an dans un contexte de crise marqué par l’effondrement de la monnaie, était vitale pour permettre à Ogero de continuer à fonctionner.

Ces nouveaux tarifs sont toujours fixés en LL, contrairement à ceux de la téléphonie mobile dont la base est fixée en dollar, mais qui restent exigibles en LL au taux de Sayrafa (85 500 livres pour un dollar actuellement). Les nouvelles grilles doivent encore être approuvées par le Conseil des ministres et prévoient de multiplier les tarifs actuels « par 7 pour les particuliers et de les augmenter de 55 % pour les entreprises », a précisé Imad Kreidiyé hier.

Un an plus tôt, ces tarifs avaient été multipliés par un facteur de 2,43 en moyenne, selon Johnny Corm. Les prix de certains services n’avaient pas été modifiés, comme par exemple celui de la minute d’appel. Mardi, Johnny Corm a estimé que les prix actuels d’Ogero vaudraient en dollars le quart de ce qu’ils valaient avant la crise, après l’augmentation attendue. Enfin la qualité du service internet fixe dans le pays est très critiquée par une majorité d’utilisateurs.

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Le mazout et l’électricité

Parmi les points les plus importants de l’entretien, Imad Kreidiyé a assuré que si Ogero avait besoin d’ajuster une nouvelle fois ses tarifs, c’était essentiellement pour financer ses achats de mazout destinés à ses générateurs privés. Il affirme que les recettes de la compagnie sont passées de « 700 milliards à 800 milliards de LL » entre 2019 et 2022, en rappelant que le taux de change a aussi changé sur cette période (de 1 507,5 LL en 2019 à près de 50 000 LL à fin 2022, avant la poussée qui a amené ce taux au niveau actuel de 91 000 LL).

Le directeur d’Ogero a ajouté que les dépenses annuelles de l’office en mazout s’élevaient à 625 milliards de livres afin de sécuriser « 20 000 tonnes de carburant », sans préciser l’équivalent de ces dépenses en dollars (vu que le taux de change a énormément fluctué depuis 2019). En 2022, il avait dévoilé qu’Ogero opérait des générateurs d’appoint totalisant 23 mégawatts, soulignant que ces derniers tournaient à plein régime, compte tenu du faible nombre d’heures de courant assuré par le fournisseur public Électricité du Liban.

En vrac, Imad Kreidyé a aussi parlé d’un projet de 13 millions pour équiper les infrastructures d’Ogero en panneaux photovoltaïques, sans toutefois communiquer sur la capacité qui serait installée. Il a ajouté que Johnny Corm avait tenté de convaincre le gouvernement de débloquer ce montant sans succès. Le ministre avait aussi évoqué ce point lors de sa conférence de presse mardi.

Fibre optique et grèves

Le directeur d‘Ogero a indiqué que le projet de déploiement de la fibre optique dans le pays avait pour l’instant atteint « 25 % des objectifs fixés » malgré la crise et le Covid, sans donner plus de détail. La page de l’office consacrée au suivi du déploiement de la fibre donne le programme jusqu’en 2022. 

Sur le sujet de la récente grève des salariés de la compagnie, Imad Kreidiyé a assuré qu’elle n’avait affecté que « 3 % des Libanais », mais qu’elle avait permis de débloquer la situation. Une référence au fait que le Trésor avait bloqué une partie du budget promis à l’office et que les parlementaires avaient finalement adopté les fonds devant financer les récents ajustements de salaires des fonctionnaires. 

Il a ensuite considéré que le passage du réseau internet fixe actuel en un réseau satellitaire, beaucoup plus plus performant, ne pouvait pas se faire sans que la loi n°431 de régulation du secteur ne soit mise en œuvre. Entré en vigueur en 2002, ce texte prévoit notamment la formation d’une Autorité de régulation dont la formation est bloquée par les « quotas politiques », selon les termes de M. Kreidiyé, faisant allusion au partage confessionnel des postes administratifs inhérent au système politique libanais. Cette loi doit notamment permettre d’organiser l’ouverture du marché des télécoms à la concurrence.

Enfin, concernant les coupures de câbles illégaux, Imad Kreidiyé a annoncé que ses effectifs avaient « commencé » par la banlieue de Beyrouth et Nabatiyé, avant d’effectuer des inspections dans le Beyrouth administratif puis à Batroun (Liban-Nord).

Créé dans les années 1970, Ogero (pour Organisme de gestion et d'exploitation de l'ancienne société Radio Orient) a été au centre de plusieurs polémiques et affaires visant la façon dont il a été géré depuis la fin de la guerre civile en 1990. Depuis le début de la crise en 2019, l’office enchaîne principalement les épisodes de panne et de grève.

Près de deux jours après que le ministre sortant des Télécoms Johnny Corm a consacré une conférence de presse au dossier, c’est au tour de Imad Kreidiyé, directeur général d’Ogero, de monter au créneau pour plaider en faveur de la possible hausse à venir des tarifs pratiqués de l’office qu’il dirige, et qui est chargé de gérer les réseaux de téléphonie et d’internet...

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Et nos salaires ont été multipliés par combien ? Essayez de réfléchir un peu avan5 de débiter vos âneries sur les médias

Lecteur excédé par la censure

13 h 58, le 06 juillet 2023

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Commentaires (1)

  • Et nos salaires ont été multipliés par combien ? Essayez de réfléchir un peu avan5 de débiter vos âneries sur les médias

    Lecteur excédé par la censure

    13 h 58, le 06 juillet 2023

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