Rechercher
Rechercher

Lifestyle - LA MODE

Sandra Mansour, la collection électrique

« Just dance ! » La collection printemps-été 2024 de Sandra Mansour ne parle pas tant de vêtement que de mouvement. Paillettes, couleurs métallisées, plumetis, origamis, plissés, transparences, la créatrice exalte la souplesse des corps en complicité avec la lumière et le son.

Sandra Mansour, la collection électrique

L’envie irrésistible de danser, bien beyrouthine dans sa dimension thérapeutique, sert, on l’aura compris, de motif principal à la collection printemps-été 2024. Photo Sandra Mansour

Il lui fallait une muse. Celle-ci s’est imposée d’elle-même. La chanteuse Florence Welch est l’inspiratrice naturelle de la collection Sandra Mansour printemps-été 2024. « Cette chanteuse extraordinaire qui danse en entrant sur scène avec ses robes fluides, ses tulles, ses dentelles... J’ai pensé à elle, à la manière dont je pourrais l’habiller pour un concert. Il y a ce côté un peu mystique, rêveur, que j’aime en elle », nous confie la créatrice. Comment elle danse, sur scène, Florence Welch. Ses manches toujours exagérées qui accompagnent ses mouvements. La broderie qui bouge en même temps qu’elle suit le rythme, la courbe, se penche, se redresse, s’électrise, se convulse.

Les chansons et paroles emblématiques de Florence Welch, Sandra Mansour les traduit en émotions et récits. Photo Sandra Mansour

Sandra Mansour qui s’exprime toujours au pluriel, intégrant dans son je le nous de tous ses collaborateurs, détaille : « Ce qui est intéressant dans cette collection, c’est que nous avons vraiment fait une vaste recherche de tissus. Certains sont pailletés, d’autres métallisés. D’autres ont des dessins, des pointillés, des feuilles. Nous avons aussi utilisé du taffetas en quatre coloris, beige, noir, blanc et vert. Nous avons aussi ces tissus électriques que nous avons utilisés en vert, argent et rose. À cela s’ajoute la broderie, toujours faite à la main, et des tulles en fil brodé. » Les chansons et paroles emblématiques de Florence Welch, Sandra Mansour les traduit en émotions et récits, à travers des vêtements exquis où l’élégance, qui n’est au final qu’harmonie, le dispute à la vivacité qui exprime elle-même un sentiment d’autonomie et de liberté.

De silhouettes fluides en drapés délicats, chaque vêtement dégage un sentiment de grâce sans effort. Photo Sandra Mansour

Une autorisation à laisser aller le corps avec la musique

Trois ans seulement après la destruction totale des ateliers et du showroom de Sandra Mansour lors de la double explosion au port de Beyrouth, le 4 août 2020, cette collection couronne avec grâce et optimisme toutes celles qui ont précédé dans cet entre-deux de la résilience qui précède l’adaptation. Aux traumatismes, elle avait répondu par une collection dédiée à l’équilibre, inspirée de Calder. Cette même collection, baptisée Estuaire et inspirée d’un été à Beyrouth, parlait aussi de goulot terrestre où les rivières se jettent dans la mer. Du passage, en somme, ou mieux, du franchissement et de l’affranchissement. L’envie irrésistible de danser, bien beyrouthine dans sa dimension thérapeutique, sert, on l’aura compris, de motif principal à la collection printemps-été 2024. Just dance ! , comme une invitation, une autorisation à laisser aller le corps avec la musique, et que la transe de la danse, favorisée par la complicité d’une robe qui fait elle-même partie de la trilogie de la musique, du corps et de l’espace, permette à l’esprit de dépasser les contingences et se ressourcer.

« Just dance ! », la collection printemps-été 2024 de Sandra Mansour. Photo Sandra Mansour

Cet argent vif devenu vif-argent

De silhouettes fluides en drapés délicats, chaque vêtement dégage un sentiment de grâce sans effort, invitant l’individualité à s’exprimer de toutes ses forces. Des teintes vibrantes, des verts métalliques ardents aux blancs éthérés, sont incorporés de manière experte dans ces créations qui tentent de capturer tour à tour l’essence de la joie, de la passion et de la liberté d’être soi. Loin d’avoir été choisie au hasard, la palette est là pour ajouter à chaque pièce une profondeur et une dimension supplémentaire. Il fallait, par exemple, oser cet argent vif devenu vif-argent, cet alu qui évoque une certaine rigidité, un enveloppement, mais qui se révèle malléable à l’infini, plus mercure que métal de forge, et qui danse comme un reptile par la seule vertu de ses plis savants. Soutenus par la perfection de la conception et de la confection, les sortilèges se déploient d’eux-mêmes, sans autre recours qu’une disposition à y croire. Depuis la fondation de sa maison de couture éponyme en 2010 à Beyrouth, Sandra Mansour s’attendait sans doute à un parcours sportif, dans une ville sables mouvants. L’imaginait-elle à ce point chaotique ?

La collection « Just dance ! », comme une invitation, une autorisation à laisser aller le corps avec la musique. Photo Sandra Mansour

Sans doute pas, mais elle avait pour elle sa persévérance. La double explosion de Beyrouth, le 4 août 2020, a forcément ramené les aiguilles du développement de la marque à zéro. Mais le même mois paraissait sous sa signature la collection Fleur du soleil créée en collaboration avec le géant suédois de la fast fashion H&M, qui reversait par la même occasion 100 000 $ des bénéfices à la Croix-Rouge libanaise. « En ce moment, confie la créatrice (toujours au pluriel), nous restructurons nos bases de manière à améliorer l’infrastructure. Dans le futur proche, nous envisageons de donner un défilé. Nous préparons aussi notre troisième saison de prêt-à-porter mariage. On avance, on continue surtout. Et dans la perspective, pourquoi pas, une extension Sandra Mansour en dehors du Liban ? »

Il lui fallait une muse. Celle-ci s’est imposée d’elle-même. La chanteuse Florence Welch est l’inspiratrice naturelle de la collection Sandra Mansour printemps-été 2024. « Cette chanteuse extraordinaire qui danse en entrant sur scène avec ses robes fluides, ses tulles, ses dentelles... J’ai pensé à elle, à la manière dont je pourrais l’habiller pour un concert. Il y a ce...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut