Mgr Audi : Le Liban a besoin d'un président qui "ne néglige pas" le sort des disparus en Syrie

Le métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth, Elias Audi, a affirmé dimanche que le Liban avait besoin d'un président qui "ne néglige pas la recherche d'une personne disparue, enlevée ou disparue de force", en référence à deux évêques enlevés à Alep, en Syrie. Une déclaration en réaction à l'abstention du Liban, jeudi, lors du vote sur une résolution de l'ONU visant à créer une institution indépendante sur les personnes disparues en Syrie.

L’évêque grec-orthodoxe d’Alep, Boulos Yazigi, et le métropolite syriaque-orthodoxe de la même ville, Youhanna Ibrahim, ont été kidnappés le 22 avril 2013, à Alep, alors qu'ils tentaient de mener une médiation pour faire libérer deux prêtres enlevés par des groupes rebelles plusieurs mois auparavant.

"Les évêques Boulos et Youhanna nous manquent, et nous ne savons rien de leur sort", a dit Mgr Audi lors de son sermon dominical. "C'est pourquoi nous savons combien les personnes qui attendent le retour d'une personne disparue ou enlevée ont besoin de compassion", a-t-il poursuivi, alors que la vacance présidentielle se prolonge au Liban depuis plus de huit mois.

L'ancien chef de la Sûreté générale (SG) libanaise, Abbas Ibrahim, avait assuré à L'Orient-Le Jour en avril qu'il poursuivrait son travail de médiation dans l'enlèvement des deux dignitaires, dont le sort est toujours l'objet de versions contradictoires.

Une enquête menée en 2021 par le chercheur syrien Mansour Salib, basé aux États-Unis, et diffusée par la plateforme numérique medium.com, indiquait que les deux évêques avaient été tués trois ans après leur enlèvement par des islamistes de Noureddine el-Zenki, un groupe indépendant impliqué dans le conflit civil syrien.