Suite à l'incendie qui s'est déclaré ce matin à Hamra en raison d'un dysfonctionnement dans un générateur privé, nous vous proposons de relire cet article sur les précautions à prendre pour éviter les incendies de générateurs.
L'explosion d'un générateur privé a provoqué mardi un grave incendie dans le quartier de Zokak el-Blatt, sans faire de victime. De quoi relancer les inquiétudes quant à la sécurité des habitants de Beyrouth, qui comptent sur ces groupes électrogènes pour s'approvisionner en électricité, la capitale comptant, selon la municipalité, autour de 400 générateurs de quartier au diesel. À ceux-là, il faudrait ajouter plusieurs centaines de générateurs d'immeubles, dont le nombre exact est inconnu.
L'omniprésence de ces machines dans le paysage libanais pose de réels enjeux de sécurité pour les habitants. Le stockage du carburant nécessaire à leur fonctionnement est un élément récurrent des tragédies estivales : ce mardi, deux réservoirs de mazout se sont ainsi enflammés dans la foulée du générateur, aggravant l'incident. À Beyrouth, plus de 180 000 litres de diesel sont consommés chaque jour par les groupes électrogènes, indiquent les chiffres de la municipalité.
Pour éviter que ces incidents se répètent, et pour en limiter la gravité, plusieurs précautions peuvent être prises en amont, selon Rachid Dahet, expert en ingénierie électrique.
Entretien des machines
"La première chose consiste à utiliser des machines qui sont révisées régulièrement, et c'est là un des problèmes majeurs au Liban". Afin de limiter les coûts, de nombreux propriétaires de générateurs choisissent de les pousser au maximum avant d'effectuer des révisions ou des réparations urgentes. "Sur un générateur au diesel très récent, on peut compter jusqu'à 30 000 heures utiles avant d'y apporter des révisions importantes. Sur des générateurs plus anciens, ou sur un générateur au gaz, ce chiffre baisse, et il faut recourir à des réparations avant" cette échéance.
Mais avant même ce temps imparti, des carences d'entretien peuvent faire dérailler la machine selon Rachid Dahet, "Si le propriétaire choisit d'économiser sur l'huile par exemple, la possibilité d'un accident augmente largement", ce qui est souvent ignoré face aux contraintes imposées par la crise économique. "La qualité des branchements et du matériel utilisé joue un rôle déterminant pour préserver la sécurité des utilisateurs, mais on ne peut pas dire que ce soit une priorité au Liban".
Emplacement
L'emplacement du matériel joue également un rôle crucial dans la limitation des risques. "Au delà du générateur, qui doit idéalement être placé sur un sol stable et éloigné des habitations, il faut absolument prendre en compte le stockage du carburant, et ne jamais le disposer à proximité des machines" rappelle l'ingénieur. Une précaution rarement respectée au Liban, où la densité urbaine raréfie l'espace disponible pour entreposer groupes électrogènes et réservoirs. "Par ailleurs, les réservoirs doivent être des conteneurs de sécurité résistant à la chaleur et répondant à des normes internationales", ajoute-t-il.
Dans l'ensemble, ces précautions ne sont pas respectées au Liban où, selon l'ingénieur, "c'est déjà un miracle que le nombre d'accidents ne soit pas plus important".
180'000 litres de mazout brulés chaque jour à Beyrouth, rien que ça ! La pollution engendrée, je te dis pas ! On en a pendu pour moins que ça…
19 h 25, le 27 juin 2023