Électricité du Liban (EDL) a annoncé, lundi, l'augmentation de l’approvisionnement de deux heures supplémentaires par jour dans plusieurs quartiers de Beyrouth, portant ainsi le total à 6 heures quotidiennes d’électricité publique, alors que la grève menée par ses employés s’est terminée la semaine dernière.
Dans un communiqué, la direction du fournisseur public a précisé que cette hausse commencerait à être appliquée dès mercredi, pour une durée indéterminée. Les secteur concernés sont : Achrafié, Adlié, Aïn el-Tiné, Badaro, Corniche el-Nahr, Geitaoui, une partie de Hamra, Hôtel Dieu, Karm el-Zaytoun, Koraytem, Manara, Mar Mikhaël, Mar Mitr, Nazareth, la Quarantaine, Raouché, Ras Beyrouth, Ras el-Nabaa, Sioufi, rue Sadate, Solidere, Sioufi, et l’Unesco.
Le plan « bons élèves »
EDL a expliqué que ces zones avaient été choisies en priorité parce qu’elles avaient déjà été contrôlées par ses équipes avec le concours des « forces de sécurité » pour y détecter d’éventuels branchements illégaux, et que le taux des infractions sur le réseau avait été inférieur à 10 %. La compagnie avait fixé ce seuil en avril pour différencier les « bons élèves » des mauvais, et promis de fournir plus de courant aux premiers.
Les quartiers identifiés sont ceux connectés à ceux alimentés par les « 58 postes de moyennes tensions déjà contrôlés », dont certains sont reliés à des infrastructures et des administrations publiques. EDL a prévu de contrôler les 800 points sur tout le territoire, et la première vague prévoit d’en contrôler un peu plus du quart. Le fournisseur n’a pas donné des indications, en revanche, sur les moyens mis à la disposition de ses équipes pour appréhender les Libanais effectuant des branchements illégaux ou qui ne payent pas leurs factures. Des capacités supplémentaires de production sont prévues sur le site de Deir Ammar (Liban-Nord) en prévision de la hausse de la consommation pendant la période estivale.
Le fournisseur n’a enfin toujours pas démarré la collecte des factures de janvier et de février, selon une source au sein de sa direction souhaitant rester anonyme. La situation financière compliquée d'EDL, mal géré depuis 30 ans par la classe dirigeante, est due aussi bien à la faiblesse de ses rentrées de fonds qu’à l’importance des pertes et des vols sur son réseau aux capacités insuffisantes et aux équipements vétustes. Le 1er novembre dernier, les tarifs ont été modifiés pour la première fois depuis 1994, afin de parvenir à acheter du carburant, et la collecte des factures a été finalisée jusqu’à décembre 2022.
Mais le processus est bloqué depuis plusieurs semaines, notamment en raison de la montée au créneau des industriels et de la Confédération générale des travailleurs libanais (CGTL), qui ont réclamé un ajustement des frais fixes prévus par la grille actuelle, qu’ils jugent inadaptés au fait qu’EDL ne fournit que quelques heures de courant par jour, ce qui oblige les particuliers comme les entreprises à compter sur des générateurs d’appoint, opérés par des exploitants privés au prix fort.
Le carburant que consomme EDL est actuellement assuré par un accord de troc d’un an entre le Liban et l’Irak signé en 2021, et renouvelé depuis.
commentaires (6)
Avant de promettre quoique ce soit, qu'il sachent réparer la panne à Zouk, qui se répète en moins de 2 semaines, et prive Beyrouth ef le Metn pendant de longs jours de l'eau. Mais, qu'ils fouent le camp et cèdent la place à d'autres qui savent travailler.
Esber
12 h 10, le 27 juin 2023