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Économie - Secteur bancaire

L’ABL pourrait prolonger le mandat de Salim Sfeir d’un an

L’ABL pourrait prolonger le mandat de Salim Sfeir d’un an

Un des derniers clichés officiels du président actuel de l'ABL, Salim Sfeir (deuxième à g.), lors d'une réunion à Baabda avec le président Michel Aoun en mars 2022. Photo Dalati & Nohra

Sauf improbable surprise de dernière minute, l’Association des banques du Liban (ABL) pourrait prolonger pour un an le mandat de son conseil d’administration (CA) actuel, qui arrive à échéance le 30 juin prochain.

C’est la décision que s’apprêtent à prendre les membres de l’organisation lors de l’assemblée générale prévue mardi, selon des informations relayées par le site Lebanon Debate et confirmées à L’Orient-Le Jour par deux dirigeants de banque souhaitant rester anonymes pour des raisons professionnelles. « Tout le monde est déjà d’accord », assure l’un d’eux. « Nous verrons demain si cela se confirme », a préféré temporiser le second. Contacté, le secrétaire général de l’ABL, Fadi Khalaf, s’est contenté de confirmer la programmation de l’Assemblée générale. Une modification du règlement intérieur de l’ABL pourrait toutefois s'avérer nécessaire pour valider cette extension d’un an, selon une troisième source bancaire que nous avons contactée et qui souhaite, elle aussi, rester anonyme.

Éviter la vacance

Le CA de l'ABL est actuellement dirigé par le PDG de Bank of Beirut, Salim Sfeir, qui a déjà enchaîné deux mandats de deux ans après avoir succédé en 2019 à Joseph Torbey, PDG du Crédit Libanais. Mais il semble qu'aucun autre dirigeant de banque établie au Liban et membre de l’ABL soit intéressé ou disposé à prendre sa succession. La crise que traverse le pays et qui a placé le secteur bancaire dans l’œil du cyclone, le départ probable du gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé, à la fin de son cinquième mandat fin juillet ou encore les dissensions internes entre les membres de l’ABL sur la façon de gérer certaines difficultés, font partie des raisons de ce désintérêt. La décision de prolonger le mandat du CA actuel pour un an serait également le moyen le plus simple d’éviter que cette instance devienne vacante à un moment aussi critique pour le secteur.

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Le FMI ne cédera pas sur la question des pertes

Le Fonds monétaire international (FMI), que le Liban a approché pour obtenir une aide financière conditionnée à la mise en œuvre de réformes, ne semble pas disposé à laisser les banques libanaises s’en sortir sans prendre en charge une partie des énormes pertes du pays. Certains déposants, furieux des restrictions imposées par les banques pour limiter l’accès à leurs comptes en devises depuis fin 2019, continuent de mener des opérations coup de poing contre certaines d’entre elles, ou de les poursuivre en justice, souvent avec l’appui d’organisations locales qui les soutiennent dans cette confrontation. Le secteur, lui, se défend en pointant du doigt la reposnabilité de l'État.

En outre, la restructuration du secteur bancaire est considérée par beaucoup d’observateurs comme inéluctable, même si la réalité libanaise ne leur a toujours pas donné raison. Des projets de loi organisant la résolution du secteur bancaire, la répartition des pertes financières du pays et un éventuel contrôle des capitaux sont toujours bloqués au Parlement, tandis que plusieurs banques ont déjà montré des signes d’essoufflement. En novembre 2022, la Haute autorité bancaire a décidé de redresser trois petites enseignes - Banque du crédit national al-Baraka Bank et Federal Bank. En mai, Fransabank et BLC Bank (en partie détenues par le même groupe), ont commencé à demander à certains de leurs employés de rester chez eux, justifiant cette décision par une baisse d’activité de leurs agences. D'autres ont, pour l'instant, réussi à tenir.

Selon le dernier rapport trimestriel sur le Liban publié par Bank Audi, les dépôts en devises se sont contractés de 30 milliards de dollars entre octobre 2019 et mars 2023, contre une baisse de 15 000 milliards de livres pour les dépôts en livres. 

Sauf improbable surprise de dernière minute, l’Association des banques du Liban (ABL) pourrait prolonger pour un an le mandat de son conseil d’administration (CA) actuel, qui arrive à échéance le 30 juin prochain.C’est la décision que s’apprêtent à prendre les membres de l’organisation lors de l’assemblée générale prévue mardi, selon des informations relayées par le site...

commentaires (3)

Des gens malhonnêtes prolongeant à un des leurs !!! C'est incroyable qu'aucun des actionnaires des grandes banques n'ont été accusé de malversations... Ou aucun autre crime...

Hanna Philipe

12 h 54, le 20 juin 2023

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • Des gens malhonnêtes prolongeant à un des leurs !!! C'est incroyable qu'aucun des actionnaires des grandes banques n'ont été accusé de malversations... Ou aucun autre crime...

    Hanna Philipe

    12 h 54, le 20 juin 2023

  • Petit dialogue inventé pour illustrer la photo muette : "Ya Fadi, comment jugez-vous la situation des banques actuellement ?" "Monsieur le Président, tout est sous contrôle. Nous avons installé des grilles devant chaque agence. Nous n'acceptons que les rendez-vous. On surveille même les stations d'essence à proximité des agences. Et pour l'instant, juste quelques sucursales brûlées et deux holdups de déposants qui refusent - incroyable - de nous abandonner leurs économies d'une vie." "Mais Fadi, combien de temps allez-vous pouvoir tenir comme ca ?" "Monsieur le Président, avec tout le respect que je vous dois, et vu l'état manifeste de résilience de la population, nous pouvons tenir encore plusieurs années. Il nous serait simplement agréable que le gouverneur de la BDL soit maintenu à son poste jusqu'au bout de son mandat, avec versement de son indemnité de retraite. Le pauvre, la France lui a tout saisi. Il ne le méritait pas le brave homme" "Ok Fadi, c'est clair. On vous laisse tranquille pour deux ans. Merci. Au fait, pourriez-vous demander à M. Samaha de m'établir un virement de 100.000 dollars sur mon compte de Paris, non, non, trop risqué, Delaware? Je commence à être à court de liquidités. Merci Fadi."

    Ca va mieux en le disant

    12 h 16, le 20 juin 2023

  • Organisation pourrie, banques pourries, administrateurs pourris. Rien n'émergera de cette association malfaisante qui ne cherche qu'à sauver ses fesses de l'infection qui la gangrène. Le système bancaire doit tomber pour que tout renaisse !

    Ca va mieux en le disant

    00 h 52, le 20 juin 2023

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