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Lifestyle - Exploit

De Marseille à Beyrouth à la rame, le pari d’un sportif engagé

Le Libanais et Arménien d’origine Ara Khatchadourian s’est lancé le 27 mai dernier dans un périple maritime d’endurance extrême sous l’intitulé : « Défi pour la paix en Méditerranée – Rowing for Peace », suivant un parcours de 4 000 kilomètres qu’il entreprend (presque) entièrement seul.

De Marseille à Beyrouth à la rame, le pari d’un sportif engagé

Ara Khatchadourian s’est lancé le 27 mai dernier un « Défi pour la paix en Méditerranée – Rowing for Peace ». Photo DR

Un exploit de plus pour dans un palmarès sportif déjà bien garni. Résident à Marseille, Ara Khatchadourian, 59 ans et sportif de l’extrême, se lance dans une aventure non sans risque. En effet, il a choisi de ramer 4 000 kilomètres – soit la distance maritime qui sépare les villes de Marseille et Beyrouth – sur un laps de temps estimé à 120 jours, à bord d’un bateau d’aviron de mer et grâce à la force de ses bras. « L’équivalent d’un marathon (42 km) par jour sur l’eau. Certaines étapes sont plus longues et complexes », explique le sportif. Joaillier de profession, c’est à 40 ans qu’Ara découvre ce qu’il appelle « la soif d’aventure et le dépassement de soi », en s’inscrivant au marathon de Beyrouth, grâce à un ami d’enfance. Très vite, il attrape « le virus du sport » et

réalise plusieurs ultratrails : la course la Diagonale des fous, l’Ultra Trail du mont Blanc, l’Ironman de Nice. C’est en 2016 que sa pratique prend une tournure politique porteuse de messages lorsqu’il réalise son premier exploit alpin et gravit le mont Everest (Népal) avec pour objectif de commémorer les victimes engendrées par les différents génocides du XXe siècle – arménien, la Shoah et le génocide des Tutsi au Rwanda. Désormais, l’athlète complet prend le large et se lance dans un nouveau projet « Défi pour la paix en Méditerranée – Rowing for Peace ». Touché par le contexte socio-économique du Liban, le sportif désire attirer l’attention des organisations internationales et récolter des fonds. Un engagement audacieux qui requiert une préparation méticuleuse.

Rien n’arrête l’athlète accompli. Photo tirée de sa page Facebook

Larguer les amarres

« La première étape est celle du cabotage, par voie maritime, soit un transport de port à port sans jamais s’éloigner des côtes de plus de 20 milles marins », explique Ara Khatchadourian. De Marseille à Monaco, en passant par la Corse, l’Italie, la Grèce, la Turquie et Chypre… L’itinéraire est calculé en amont puis réévalué au fur et à mesure. Ara sera accompagné le long de son périple par un skipper et un bateau où se trouve un ravitaillement lyophilisé. Dès qu’ils entrent dans un port, les membres de l’équipe se procurent des aliments frais de manière à pouvoir tenir s’ils se retrouvent en pleine mer. « J’avais du mal à trouver quelqu’un qui voulait bien m’accompagner pendant quatre mois ; la première semaine, par exemple, nous avons dû faire appel à une femme médecin qui a soigné mes mains parce que j’avais des ampoules à cause de l’intensité de l’effort », explique-t-il. Des blessures prévisibles quand bien même, physiquement « mon corps est entraîné grâce à une pratique sportive que j’ai-je suis quotidiennement depuis 20 ans », souligne-t-il. Niveau prise en charge sécuritaire et en cas de problèmes urgents, le navigateur dispose d’un tracker, un traqueur qui peut appeler les secours maritimes. Ceci dit, les risques restent réels surtout en mer Méditerranée.


Dompter une mer capricieuse

Courants tumultueux et changements fréquents des conditions météorologiques… La Méditerranée, qui est une mer semi-fermée, est considérée comme dangereuse par les navigateurs. « Personne n’a fait jusqu’ici une traversée aussi longue en Méditerranée », affirme Khatchadourian. D’habitude, les traversées de la sorte se font dans l’Atlantique, parce que les navigateurs peuvent se reposer sur les houles qui facilitent les trajets. « À l’heure où je vous parle, nous sommes entrain de reculer avec le bateau… Avec ces changements météorologiques, je pense que nous prendrons jusqu’à 130 jours pour atteindre l’objectif », indique-t-il. Si les risques sont réels et nombreux – se noyer, entrer en collision avec un bateau, se blesser, rencontrer des orques ou des requins –, pas question pour l’aventurier de se laisser submerger par la peur. « La peur est partout, parce que le danger peut subvenir à tout moment. C’est pourquoi, je reste concentré sur la gestion de mon effort et je n’hésite pas à prendre des pauses si les conditions sont mauvaises », affirme-t-il.

De l’effort, de la discipline et du cœur. Photo DR

Soutien aux Libanais

Finalement, il s’agit surtout pour le sportif passionné de « sortir de sa zone de confort et faire des choses qui sortent de l’ordinaire ». Pour lui, pas question d’abandonner compte tenu des événements actuels que traverse le pays. « Ce qui me pousse à atteindre la côte libanaise et à tenir, coûte que coûte, c’est de savoir que les Libanais, eux, tiennent le coup. Je pense beaucoup à eux. » Toute cette aventure, Ara Khatchadourian la partage avec plus de 5 000 personnes sur les réseaux sociaux tels que Facebook. En parallèle de ses divers engagements associatifs, le sportif propose une cagnotte en ligne en concluant : « Avec les kilomètres que je vais faire, j’espère récolter la somme de 40 000 euros pour le peuple libanais. » Un beau message d’espoir et de solidarité.

Un exploit de plus pour dans un palmarès sportif déjà bien garni. Résident à Marseille, Ara Khatchadourian, 59 ans et sportif de l’extrême, se lance dans une aventure non sans risque. En effet, il a choisi de ramer 4 000 kilomètres – soit la distance maritime qui sépare les villes de Marseille et Beyrouth – sur un laps de temps estimé à 120 jours, à bord d’un bateau...
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Chapeau bon courage

Georges Zehil Daniele

10 h 10, le 17 juin 2023

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Commentaires (1)

  • Chapeau bon courage

    Georges Zehil Daniele

    10 h 10, le 17 juin 2023

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