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Culture - Exposition

Un peu de l’art contemporain et moderne libanais se déplace à Londres...

La plateforme Artscoops, cofondée par May et Raya Mamarbachi, en collaboration avec la spécialiste en art contemporain Janet Rady, organise en ce moment « Lebanon Untitled », une vaste exposition londonienne qui cartographie l’art contemporain et moderne...

Un peu de l’art contemporain et moderne libanais se déplace à Londres...

Une vue de l’exposition « Lebanon Untitled », à la galerie 12, 4 Cromwell Place, Londres. Photo Cesare De Giglio

Étonnants, émouvants, ces Libanais qui, alors que le pays agonise, se débrouillent pour toujours trouver un moyen de le faire rayonner, exister. C’est en tout cas ce qui a motivé May et Raya Mamarbachi, les cofondatrices de la plateforme Artscoops, à collaborer avec Janet Rady, une spécialiste d’art contemporain, pour organiser l’exposition Lebanon Untitled qu’accueille jusqu’au 11 juin l’espace Cromwell Place dans le quartier de South Kensington, à Londres, et qui rassemble plus de 50 œuvres d’artistes libanais appartenant aux courants de l’art moderne et l’art contemporain. « Le Liban a une scène artistique contemporaine florissante, construite sur un riche patrimoine artistique, qui mérite le niveau de reconnaissance internationale que notre exposition offrira. Nous sommes incroyablement fières de ce groupe passionnant d’artistes libanais et, en même temps, ravies d’apporter une “bonne nouvelle” du Liban au Royaume-Uni », disent d’entrée de jeu les deux cofondatrices.

Janet Rady et May Mamarbachi. Photo Cesare De Giglio

Le plus grand événement d’art libanais à Londres
Pour rappel, cette plateforme lancée en 2015 par une mère et sa fille s’était donné pour mission de favoriser davantage la croissance du marché de l’art au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA) et ainsi rendre l’art de la région plus accessible aux collectionneurs du monde entier. « Avec la montée du marché de l’art numérique, Artscoops a été la première maison de vente aux enchères en ligne dédiée spécifiquement à l’art de la région MENA. Artscoops travaille avec un réseau de galeries et de collectionneurs pour identifier et proposer un large éventail d’œuvres d’art traditionnelles et contemporaines. Aujourd’hui, il nous semblait important de concevoir un événement physique qui est surtout notre première exposition en dehors du Liban, une sorte de vitrine de l’art libanais à Londres », poursuivent-elles. À défaut d’essayer de définir le Liban, les trois organisatrices de l’exposition ont choisi de l’appeler Lebanon Untitled, préférant ainsi que l’art qui y est déployé serve de miroir au pays, et ce à travers le prisme des mouvements artistiques modernes et contemporains libanais. Pour ce faire, May Mamarbachi, chargée de la curation, a ressemblé plus de cinquante œuvres, appartenant à des collections privées ou directement auprès des artistes présentées, et comprenant toiles de peinture, sculptures et œuvres multimédia. « C’est la plus grande exposition consacrée à l’art libanais à Londres », souligne-t-elle. Et de nuancer : « L’idée à travers Lebanon Untitled n’était pas de proposer un parcours chronologique ou thématique, mais plutôt de montrer le dynamisme et la richesse de la scène libanaise. »

« L’idée à travers “Lebanon Untitled” n’était pas de proposer un parcours chronologique ou thématique, mais plutôt de montrer le dynamisme et la richesse de la scène libanaise. » Photo Cesare De Giglio

Une cartographie
En effet, et comme l’affiche le suppose – un patchwork de toiles de Bibi Zogbé, Aref el-Rayess ou encore Nadia Saikali qui forme une carte du Liban –, l’exposition a été envisagée comme une sorte de cartographie de l’art libanais, une manière de plonger dans les complexités et d’explorer les différentes strates qui sous-tendent les mouvements de l’art moderne et libanais. Parmi les œuvres montrées, on retiendra particulièrement une œuvre rare de Willy Aractingi qui propose sa lecture à l’huile, fantasque et chamarrée, du Corbeau et le renard de Jean de La Fontaine. Plusieurs toiles d’artistes féminines, presque féministes, constellent le parcours de l’exposition, dont les totems mauves et noirs en acrylique d’Huguette Caland ; Bibi Zogbé, ses chardons et ses cactus à la fois hirsutes et aux couleurs tendres ; deux aquarelles sur papier d’Etel Adnan, un soleil qui devient une lune en plein jour, ses montagnes fragiles et vulnérables ; une abstraction tout en entrelacs de vert par Helen Khal. Dans un registre plus contemporain, les tempêtes de pastel et d’huile de Hiba Kalach semblent secouer l’espace du Cromwell Place et dialoguent avec la sculpture d’un taureau en fer noir, signature de Hussein Madi reconnaissable parmi mille ou encore Acqua Alta, une énigmatique toile en acrylique de Zad Moultaka qui a donné une conférence informelle le soir de l’ouverture. Ainsi, à défaut donc de définir l’indéfinissable Liban, Lebanon Untitled est la preuve, s’il en fallait encore une, que l’art, ce que l’on a de mieux à offrir, réussit encore à parler du pays, et surtout à le faire toujours rayonner.

« Lebanon Untitled », à la galerie 12, 4 Cromwell Place, SW7 2JN, Londres, jusqu’au 11 juin. 

Étonnants, émouvants, ces Libanais qui, alors que le pays agonise, se débrouillent pour toujours trouver un moyen de le faire rayonner, exister. C’est en tout cas ce qui a motivé May et Raya Mamarbachi, les cofondatrices de la plateforme Artscoops, à collaborer avec Janet Rady, une spécialiste d’art contemporain, pour organiser l’exposition Lebanon Untitled qu’accueille jusqu’au...

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