Une dizaine de Libanais arrêtés en mars ont été libérés, confirme le ministère libanais des AE

Une dizaine de Libanais détenus aux Emirats arabes unis ont été libérés moins d'un mois après le décès d'un de leurs compatriotes en prison, a confirmé samedi le ministère libanais des Affaires étrangères dans un communiqué.

Ces Libanais avaient été arrêtés en mars aux Emirats pour des liens présumés avec le Hezbollah, considéré comme "terroriste" par des pays du Golfe, selon Afif Choumane, porte-parole des familles des Libanais détenus aux Emirats. "Ils ont été libérés mais restent aux Emirats arabes unis", a-t-il précisé.

Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères libanais a fait état "de la libération des dix détenus libanais arrêtés aux Emirats arabes unis il y a environ deux mois", selon le communiqué.

L'une des personnes arrêtées en mars, Ghazi Ezzedine, est décédée en détention début mai, suscitant une vague de condamnations de groupes de défense des droits humains. Les autres "ont été libérées suite aux réactions négatives et à la campagne médiatique qui ont suivi la mort" de Ezzedine, selon M. Choumane.

Pour mémoire

Pourquoi 14 Libanais sont actuellement détenus aux Émirats arabes unis

Ghazi Ezzedine, la cinquantaine, avait été arrêté le 22 mars, a indiqué récemment à l'AFP Sima Watling d'Amnesty International, selon laquelle les Libanais avaient été arrêtés en mars sans aucune charge. Il est décédé le 4 mai mais, d'après Sima Watling, les autorités n'ont averti la famille que cinq jours après le décès lorsqu'elles ont demandé à son fils de venir l'identifier. "Il semble que les autorités des Emirats arabes unis tentent de dissimuler la cause réelle du décès et d'étouffer l'affaire", a-t-elle ajouté.

Selon le ministère libanais des Affaires étrangères, Ezzeddine a été enterré à Dubaï à la demande de sa famille. Les autorités émiraties n'ont pas publié de déclaration sur ce décès.

Des Libanais vivant dans les monarchies du Golfe se sont parfois retrouvés au coeur des tensions régionales et du bras de fer entre les monarchies sunnites et l'Iran chiite, qui soutient le Hezbollah.

En mai 2019, Amnesty avait fait état de peines de prison pour trois Libanais accusés aux Emirats d'avoir formé une "cellule terroriste" et "planifié des attaques" sur ordre du Hezbollah. En février 2021, une dizaine de Libanais détenus aux Emirats avaient été libérés grâce à une médiation menée par le Liban.